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Proligue

Les ambitions de Sébastien Leriche avec Valence

, par Mocanu

Intronisé entraîneur de Valence pour les trois prochaines saisons, Sébastien Leriche s’apprête à vivre un nouveau défi après avoir conduit Cherbourg jusqu’au haut de tableau de deuxième division. Ecarté de la JS mi-décembre à quelques jours de la trêve, le futur coach valentinois s’apprête à reprendre du service avec motivation, ambition et l’intention de faire passer un cap au VHB.

Alors que Valence est toujours relégable en Proligue mais garde encore l’espoir d’un maintien in extremis, Sébastien Leriche se projette vers la saison prochaine. Il s’est longuement confié sur son projet, les ambitions du club mais aussi son départ précipité de Cherbourg.

Sébastien, quels ont été les arguments des dirigeants de Valence pour te convaincre de signer trois ans ?

J’ai rencontré les dirigeants du VHB il y a un mois. Très vite, j’ai senti une réelle volonté de leur part de donner un nouveau souffle à ce projet. Dans ce sens, ils m’ont expliqué qu’il était important pour eux de faire venir quelqu’un de l’extérieur, avec des idées nouvelles et une certaine expérience pour ce genre de projet. Mon profil semblait correspondre à leur recherche. A la suite de nos nombreux échanges, nous sommes rapidement tombés d’accord pour travailler ensemble sur une durée plutôt à long terme, car il y a une vraie volonté de faire évoluer ce club, sans pour autant oublier tout le travail effectué par les acteurs présents depuis de nombreuses années. Il faut sur ce point les féliciter. Nous souhaitons du changement mais dans une certaine continuité.

Ton arrivée marque également la mise en place d’une nouvelle organisation …

Le VHB va en effet se constituer en deux secteurs : un secteur professionnel et un secteur formation. Philippe Segond est le nouveau président du secteur professionnel, Julien Bertini reste le président général de l’association. L’objectif est éventuellement de muter vers une société par la suite. Philippe a réuni autour de lui un bureau exécutif qui sera décisionnaire sur l’ensemble du secteur professionnel. C’est ce bureau accompagné de Julien Bertini qui a fait le choix de me faire confiance pour mener à bien le nouveau projet. Globalement, nous avons envie de rebâtir un projet autour de valeurs fortes qui nous caractérisent.

« Valence peut être un territoire de handball »

Quelles sont ces valeurs ?

L’une d’entre elles devra être la formation. L’équipe espoir évolue en Nationale 3. Avant que ces jeunes soient appelés avec l’équipe première, elle était en passe d’accéder en Nationale 2. La section sportive Lycée est championne de France pour la troisième année consécutive. Aussi, de par sa position géographique, je pense que Valence peut nouer des relations avec des clubs de Starligue. Nous aimerions également créer une identité forte au VHB. Je suis persuadé que ce territoire peut être un territoire de handball. Bourg de Péage Drome Handball le démontre puisque les filles sont en passe de monter en LFH. Nous devons travailler dans ce sillon et mutualiser les forces en présence.

Le club a-t-il pour objectif sportif de jouer les premiers rôles en Proligue à moyen terme, voire de viser une montée en Starligue ?

Il ne faut pas confondre ambition et prétention. La Starligue est un autre monde, impossible à atteindre pour le VHB pour l’instant. Nous devons rester à notre place. A l’heure qu’il est, le VHB est en situation défavorable pour se maintenir en Proligue. Mais repartir en N1 et essayer de remonter rapidement peut être un élément fondateur du projet. Je ne vois pas cela comme une sanction mais plutôt comme une étape constructrice du projet. Cependant, il est clair que rester en Proligue est l’objectif prioritaire, et les joueurs, entraîneurs et dirigeants vont tout faire pour.

Avant de viser plus haut en deuxième division par la suite ?

A moyen terme, il faudra installer le club comme une valeur sûre de Proligue. Ce championnat est de plus en plus dense, mais aussi très attractif. Sans moyens, nous ne pouvons parvenir à réaliser ces objectifs, mais le potentiel est là pour convaincre.

« Je n’arrive pas comme un magicien »

Valence occupe la dernière partie du classement de D2 depuis plusieurs saisons. A quoi est-ce dû selon toi ?

Il faut respecter le travail réalisé par les entraîneurs actuels et leur prédécesseur. Chaque saison a son histoire.  Cette année, il faut quand même reconnaître que l’équipe a été malchanceuse sur les blessures. Ils ont fait une grosse partie de la phase retour sans leur flanc droit (NDLR : blessures de Bon et Edgar), sans leur demi centre (Laurent) ni leur pivot (Kankaras) voire même sans Arvin-Bérod. Dans ce malheur, cela a permis de révéler tout le potentiel des jeunes joueurs qui ont été projetés dans le grand bain. Accompagnés des cadres restants, Filah, Roby et Rajkovic, les performances de l’équipe sont tout de même respectables. Je n’arrive pas comme un magicien, je vais m’appuyer sur le travail effectué ces dernières années, en y apportant forcément ma vision et souhaitant opérer quelques changements dans le fonctionnement et les habitudes de travail.

Combien de départs et arrivées sont-ils à prévoir à l'intersaison ? Et à quels postes ?

Les départs de Steve Marie-Joseph (NDLR : à Pontault-Combault), Alexis Bon (à Billère) et Branko Kankaras (à Istres) sont actés. Nous allons donc recruter un demi-centre, un arrière droit et un pivot. Nous souhaitons également densifier le groupe avec un gaucher supplémentaire, un arrière gauche et un jeune gardien, tout en continuant à travailler et à intégrer les jeunes. Notre objectif est d’avoir une équipe de niveau Proligue, peu importe la division où nous évoluerons.

« J’espérais avoir plus de considération à Cherbourg »

Souhaites-tu réaliser avec Valence ce que tu espérais mener à bien avec Cherbourg avant de devoir quitter le club en décembre dernier ?

Chaque contexte, chaque environnement et chaque club sont différents. Un seul homme ne fait pas tout seul, il faut avoir autour de soi des dirigeants compétents, impliqués et passionnés. Je pense que c’est le cas à Valence. Dans la structure et le développement, le VHB a un gros potentiel à long terme. Il faut maintenant réussir à mener à bien le projet, et surtout qu’on nous aide dans ce sens.  Cela va être compliqué mais c’est excitant.

Gardes-tu une forme de rancœur par rapport à la façon dont s'est passé ton départ de Cherbourg ?

Je pensais avoir le droit à une autre considération que celle d’un entraîneur qu’on met à la porte du jour au lendemain. J’ai joué pour ce club pendant des années, j’étais salarié depuis 2007, entraîneur de l’équipe première depuis six ans. Nous sommes montés en Proligue, puis nous avons participé aux play-offs. La saison suivante, nous sommes deuxièmes en février et puis progressivement le mal s’est installé. Je ne rejette pas mes responsabilités, je suis sûrement le premier responsable, mais je trouve cela trop facile d’appuyer sur le bouton, un lendemain de défaite en Coupe de France face à une équipe qui venait de sortir Tremblay au tour précédent, et surtout à quatre jours de la trêve, sous prétexte que des joueurs n’étaient pas contents.

C’est donc la manière qui t’a choqué ?

J’espérais au moins qu’on se mette autour d’une table et qu’on en discute en se disant les choses dans les yeux, pas dans mon dos ou dans des couloirs. J’espérais avoir un peu plus de considération au vu de mon historique et mon vécu dans ce club. Cela ne l’a pas été, je suis déçu simplement de ce traitement humain. Le monde professionnel est devenu cruel. Cette mésaventure m’a fait prendre de l’expérience. Aujourd’hui j’ai la chance de pouvoir rebondir. Je suis heureux et ravi de rejoindre ce nouveau projet à Valence et de pouvoir continuer à exercer mon métier.

Propos recueillis par Olivier Poignard

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