LNH - J10
Créteil plonge Cesson dans le doute
Une semaine après sa lourde défaite face à Ivry (30-36), Créteil a relevé la tête à domicile face à un Cesson qui reste désormais sur quatre matchs sans victoire (29-26).
"Une grosse contre-performance", "une déroute", "une belle bouse", tels étaient les mots cristolliens pour qualifier leur défaite à domicile de la semaine passée face au voisin ivryen. Une réaction était attendue et elle est arrivée hier soir face à Cesson-Rennes, qui avait pourtant beaucoup de choses à se faire pardonner aussi. Et pendant quarante minutes, on a bien cru que c'était les Bretons qui allaient sortir vainqueurs de ce duel. Profitant d'une défense cristollienne pas forcément bien en place et d'un Borko Ristovski en manque de réussite pour son dernier match en France, Michele Skatar s'en donnait à cœur joie de loin et avec ses trois buts en dix minutes, il donnait rapidement trois longueurs d'avance aux siens (3-6, 8'). Côté cristollien, c'était un autre gaucher, bosnien celui-là, qui alimentait le scoring. Dejan Malinovic n'hésitait pas à avoiner de loin, mais cela ne suffisait pas. "En début de match, on doute un peu, on bute sur un bon gardien en face, on a du mal à se trouver défensivement, on prend dix-sept buts sur la première période, c'est beaucoup trop" constatait Christophe Mazel, le coach cristollien. En effet, malgré du mieux en fin de premier acte, Cesson virait à la pause avec deux buts d'avance (15-17, MT).
Créteil et son dernier quart d'heure de folie
Les hommes de Yérime Sylla en comptaient même encore trois à un quart d'heure de la fin (20-23, 44'). Même si Créteil avait resserré ses arrières, Jérémy Suty trouvait toujours un trou de souris pour répondre à Nédim Rémili qui avait décidé de prendre les choses en main, comme souvent quand il est devant les caméras de télévision. Mais soudainement, venu le dernier quart d'heure, la lumière s'est éteinte côté cessonnais. Onze minutes sans marquer, six arrêts de suite pour Maté Sunjic, le rempart cristollien devenu infranchissable et un 0-7 concédé fatidique. Comme une impression de déjà vu chez les Bretons. "C'est pas la première fois que cela nous arrive, contre Nîmes notamment on avait déjà eu des périodes de trou comme ça..."déplorait Jérémy Suty. "On défend moins bien, on n'arrive plus à monter les ballons, on ne marque plus alors on s'énerve, on prend des shoots pas forcément très clairs...Derrière, Créteil met le feu à domicile et en profite". Avec Nédim Rémili en artificier numéro un et en réussite totale, Créteil passait alors devant, pour ne plus lâcher les deux points (27-23, 54'). "On est ballotés pendant quarante minutes mais on réussit dix minutes défensives de très haut niveau, avec un très bon gardien derrière, pour nous permettre de passer devant. On a été derrière Cesson au score et dans le jeu, reconnaissons-le, avant ce gros temps fort" se félicitait quant à lui Mazel. "Vu d'avion, nous n'avons pas changé grand chose en défense, juste quelques articulations". Nédim Rémili, meilleur buteur du match avec 9 buts, relevait quant à lui "la belle réaction collective. On ne pouvait rester sur deux performances défensives à plus de trente-cinq buts encaissés, contre Paris et Ivry. Ce soir, on n'en prend que 26, dont neuf en deuxième période, c'est quand même beaucoup mieux".
Cesson enchaîne donc là son quatrième match sans victoire et rentre dans le rang après un début de saison tonitruant. Avant de jouer Saint-Raphaël et le PSG ces prochaines semaines, avec la pression, selon Jérémy Suty, et toujours . "Forcément qu'on aura la pression, on ne gagne pas les matchs qu'on doit prendre alors il faut bien aller chercher les points autre part!" constate-t-il amèrement. "Saint Raphaël à domicile, ca va se jouer au couteau, mais il va bien falloir se remettre à prendre des points à un moment. Si on ne le fait pas quand on est en mesure de le faire, il faudra se dépouiller pour gagner contre des gros..."
Kevin Domas