All
Les déboires d'Hambourg continuent
Si, sur le terrain, les résultats d'Hambourg sont pour l'instant au rendez-vous, en coulisses en revanche, rien ne va. Encore une fois.
Il y a comme une impression de déjà-vu à l'évocation des soucis financiers qui touchent actuellement le HSV Hamburg. Déjà à la dérive financièrement il y a de cela deux saisons, le HSV semblait être reparti de bon sens cet été, obtenant sa licence Bundesliga sans aucun souci. Oui mais la partie immergée de l'iceberg semble nettement plus sombre. Les joueurs n'ont pas reçu leurs salaires d'octobre et de novembre, tandis que les employés du club attendent toujours eux aussi leur dernière paye. Et alors que le choc en championnat entre le HSV et Berlin sera d'actualité ce soir, Christian Fitzek, le manager général, a lancé un ultimatum : "Nous devons prendre une décision à la fin de la semaine, au plus tard au début de la semaine prochaine !"
Une décision, oui mais laquelle ? Il manque plus d'un million dans les caisses du club, et sa survie est désormais en question. "Nous devons résoudre nos problèmes, le plus tôt sera le mieux" disait Fitzek hier. Pour lire entre les lignes, le HSV a besoin d'argent frais, au plus tard le 31 décembre. Mais le club aimerait avoir réglé sa situation bien avant la trêve internationale, histoire de ne pas voir certains joueurs s'en aller ailleurs, lassés de devoir attendre leurs salaires. Les autres risques vont du retrait de point au classement voire, au pire, à la faillite et au forfait général.
Un seule solution, qu'Andreas Rudolph, le principal actionnaire du club (photo de tête), mette la main à la poche. C'est déjà lui qui s'est porté garant pour que le club puisse acquérir les licences Bundesliga des deux dernières saisons. Des discussions entre Christian Fitzek, Andreas Rudolph et les autres actionnaires ont bien eu lieu ces dernières semaines, mais sans résultats. Encore hier, la réunion s'est terminée sans qu'une solution ne soit trouvée. Le bateau coule, mais personne ne semble s'en inquiéter...
Sans coach pendant trois semaines !
Ces soucis financiers ont eu un autre retentissement, qui pourrait lui avoir des conséquences sur le terrain. Michael Biegler, arrivé sur le banc du HSV cet été, doit entamer la préparation de l'Euro dès la fin de la semaine avec la sélection polonaise, dont il est le sélectionneur. Au départ, il avait prévu de faire venir les joueurs polonais en Allemagne, afin de pouvoir mener les deux activités de front. "Je comptais entrainer les deux équipes de front à Hambourg. Cela aurait été un énorme défi, mais tout à fait réalisable. Malheureusement, cela ne se fera pas" a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne Sport Eins. Le coach hambourgeois laissera donc tomber son club dès jeudi pour rejoindre la Pologne, tandis qu'Hambourg disputera ses trois derniers matchs de l'année 2015 sans coach ! Une situation complétement ubuesque due, entre autres, à l'impossibilité du HSV de payer pour une partie des frais d'accueil de la sélection polonaise.
Et la nouvelle question est donc de savoir qui va, pendant trois semaines, assurer l'entrainement au jour le jour à Hambourg, en plus de gérer le coaching ? A priori, pas question de prendre un entraineur intérimaire, et le club semble compter sur Pascal Hens et sur Mathias Flohr pour gérer la crise. Le second, actuellement blessé, est très écouté dans le vestiaire et devrait donc s'asseoir sur le banc pendant trois semaines. Mais cette question n'est clairement pas la priorité à l'heure actuelle pour Christian Fitzek : "Je résoudrai cette question quand le problème le plus grand sera résolu".
Kevin Domas