Davyes en facteur X de Nantes ?

Arrivé de Porto l'été dernier sur les rives de la Loire, le Portugais Wilson Davyes a rapidement fait l'unanimité dans le vestiaire nantais. Discret, efficace sur le terrain, il a tenu un rôle majeur au coeur de l'automne quand Alberto Entrerrios a dû s'arrêter à cause d'adducteurs récalcitrants. Et il pourrait bien être le facteur X du H ce weekend, à Rouen, d'une équipe qui est en pleine bourre actuellement. "Ce Final Four arrive vraiment à un bon moment pour nous. On est à quatre victoires en six matchs depuis la reprise, physiquement tout le monde est dispo" dit-il, avant de revenir rapidement sur le dernier match, remporté largement en coupe de France face à Cesson-Rennes. "Il ne faut pas uniquement regarder le score à la fin du match, mais aussi les statistiques. Mathias Schulz fait un match magnifique dans ses buts, et c'est ce qui a fait la différence. Il va falloir répéter ce genre de prestations, être plus constants et monter encore le niveau en attaque".

"Nous ne serons pas favoris"

Parce que, justement, Cesson-Rennes se retrouve sur la route des Nantais dès samedi après-midi, en demi-finale de cette Coupe de la Ligue. Une équipe bretonne qui sera toujours privée de Romain Briffe et qui n'a plus dominé le voisin depuis bientôt trois saisons. La suprématie régionale sera surement une des motivations des hommes de Thierry Anti, qui voudront aussi décrocher l'accessit européen promis au vainqueur du trophée. "C'est évidemment l'objectif, et cette coupe permet d'arriver rapidement à se qualifier pour l'Europe. Maintenant attention, Cesson voudra aussi y arriver, et pour moi nous ne sommes pas favoris de ce Final Four" prévient Davyes, qui a eu 26 ans en octobre dernier. "Pour moi, le favori naturel est Dunkerque, de par son statut de champion de France en titre, ce serait arrogant de prétendre quoi que ce soit d'autre".

Apprécié mais peu utilisé par Thierry Anti

Cette qualification européenne, Wilson Davyes ne devrait pourtant pas y goûter, puisque il a décidé de ne pas donner suite à la proposition de prolongation du HBC Nantes. "Peu importe ma situation personnelle, je suis là pour gagner des titres et des matchs. Je n'ai absolument aucun intérêt à rester dans mon coin et à ronchonner parce que je ne serai plus là l'an prochain" explique le Portugais, avant d'ajouter qu'il "aimerait rester en France. C'est un peu l'endroit où il faut être, handballistiquement parlant, en ce moment. Ca joue bien, les salaires tombent régulièrement, on est vraiment dans de bonnes conditions". Depuis le début de la saison, Thierry Anti (photo de gauche) ne lésine pas sur les louanges avec son Lusitanien, mais force est de constater que son temps de jeu et ses statistiques ne sont pas forcément en adéquation. "Je n'y pense pas, j'essaye de me concentrer sur ce que je fais, et le coach fait les choix qu'il doit faire. Pour l'instant, ça ne marche pas trop mal, donc je n'ai pas grand chose à dire. Et dès qu'on me donne ma chance, j'y vais à fond".

La coupe de la Ligue, avant la coupe de France

Quoi qu'il en soit, il compte bien utiliser son expérience des matchs importants pour apporter sa pierre à l'édifice du H. Un H en lice dans encore trois compétitions et qui arrive à la saison des matchs couperêts, avec une demi-finale de coupe de France contre Montpellier programmée dans dix jours. "C'est vrai qu'avec Porto, on n'a pas joué de finales proprement dit. Mais j'ai joué la phase de groupes de la Champions League, des matchs importants en coupe EHF, donc cette succession de matchs à élimination ne me fait pas peur" raconte Davyes avant de tenter la comparaison avec son homologue arrière gauche espagnol de 36 ans. "Je n'ai peut être pas l'expérience d'Alberto Entrerrios, mais je me sens parfaitement capable d'assurer avec la pression sur les épaules".

Kevin Domas