EdF - Golden League
Un pêché d'inconstance pour les Bleus
Jeudi dernier, la série d'invincibilité de 20 matchs sans défaites de l'EDF prenait fin. Si dans un contexte de la Golden League l'issue du match ne fut pas alarmante, le collectif remanié des Bleus se devait d'offrir un meilleur visage face à l'Islande. Après une bonne première mi-temps, le retour des vestiaires sera fatal aux joueurs de Claude Onesta qui s'inclineront finalement (23-25).
Une première prometteuse...
L'entame de match ressemble comme deux gouttes d'eau à celle face au Danemark. Beaucoup de buts marqués, cette fois fruit de phases offensives plus construites, mais également beaucoup de buts encaissés, toujours en montée de balle. Cependant, les deux équipes vont progressivement monter en régime, en démontrant plus d'allant et d'envie. Si les Bleus trouvent davantage de solutions franches, notamment avec Sorhaindo à 6m, ils commettent toujours des approximations, aussitôt punies par Sigurdsson (4 buts en première mi-temps) sur son aile. D'autant plus que les coéquipiers de ce dernier font parler leur faculté à trouver des positions de tirs préférentielles. Les schémas de jeu sont certes simples, mais efficaces. Les deux équipes sont alors dos à dos (6-6, 11').
Dans ses cages, Dumoulin confirme après ses bonnes performances répétées avec Toulouse. Mais face à lui, les Islandais n’abdiquent pas et insistent sur jeu rapide (11-11, 25'). Amputé au coup d'envoi de tout ailier droit de métier (Koukound blessé au talon et Abalo victime d'une lombalgie), Claude Onesta met en place une tactique parfaitement adaptée à la situation. Di Panda et surtout Nyokas profitent de leurs courses depuis l'aile vers le secteur central pour obtenir des positions de tir franches. Le premier écart est fait et sera conservé, après que Jérome Fernandez vienne répondre au buzzer à un magnifique but retourné de Gunnarsson (15-13, 30').
... avant une baisse de régime en seconde
Tout juste sortis des vestiaires, les deux équipes reprennent sur le même rythme. Projection rapide vers l'avant pour les Islandais (9 buts en 35 minutes sur jeu de transition) et base arrière puissante côté français avec 5 buts pour N'Guessan. Mais les Experts retombent très vite dans leurs travers du match précédent et commettent de nombreuses pertes de balles. D'autant plus, qu'ils ne parviennent pas à conclure leurs rares contre-attaques. L'Islande en profite, par l'intermédiaire de Palmarsson bien plus tranchant que lors des 30 premières minutes (19-22, 44').
Au même moment, la France se retrouve même en infériorité numérique. Et pourtant, c'est à ce moment qu'un esprit de rébellion se révèle. Plus d'intensité et de mouvements sont les éléments clés qui symboliseront des dernières minutes plus convaincantes. Surtout que dès son entrée, Omeyer, vient redonner confiance à sa défense (22-23, 53') en difficulté face à la base arrière islandaise. Seulement une nouvelle fois, trop de ballons sont perdus à des moments cruciaux. Et lorsque N'Guessan rentre et tente d'apporter son apport, il est trop tard. L'Islande joue bien le coup à 30 secondes du terme et Karason vient sceller la deuxième défaite de rang de l'équipe de France, 23-25. Une défaite qui résulte d'un manque de régularité, qui n'aura permis de s'imposer face à des islandais réalistes, palliant leurs ressources limitées.
Jean-Samuel Sobocinski