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O. Nyokas : "Pour moi, c'est énorme"
Il le clamait haut et fort depuis des années, il visait l'équipe de France. A 29 ans, Olivier Nyokas a été convoqué pour la première fois par Claude Onesta pour la Golden League qui commence demain. L'occasion pour l'arrière gauche de Balingen, passé par Créteil et le Paris HB, de partager avec nous ses sentiments.
- Olivier, première convocation en équipe de France, comment l'as-tu appris ?
- En fait, je l'ai appris par mon frère qui m'a appelé. Rien n'était encore sûr, la composition n'était pas encore sortie, mais comme il est en contact avec le staff, il était un peu dans le secret. Je ne m'y attendais absolument pas, c'est une joie immense, je dirais même que je ne m'y attendais plus, à l'âge que j'ai. Mais j'ai continué à bosser, mes performances ont été suivies et c'est super de se retrouver ici.
- Est-ce qu'on peut voir ça comme une apothéose, être finalement être appelé avec les Bleus ?
- Exactement, l'équipe de France a toujours été pour les fans de handball, mais aussi de sport en général, la plus belle vitrine du sport collectif français, l'équipe la plus titrée. J'arrive pour jouer avec les meilleurs joueurs du monde, les meilleurs entraineurs du monde, pour moi c'est énorme.
- Au vu de tes bonnes performances avec Balingen, est-ce que l'équipe de France restait quand même dans un coin de ta tête ?
- Déjà la saison passée, j'étais sur les listes des vingt-quatre, sans avoir participé aux entrainements. C'était déjà une fierté pour moi, mais là je vais peut être connaitre les joies d'un match international. Tout ça, c'est tout neuf pour moi, je n'ai jamais connu les équipes de France jeune ou autres, c'est la première fois que je vais être confronté à un tel niveau et c'est exceptionnel.
- Mais malheureusement, ton frère ne sera pas avec toi cette fois...
- Je suis vraiment super désolé pour lui qu'il ne soit pas avec nous, mais ça n'est que partie remise j'espère. On a pour objectif de jouer ensemble, que ce soit en club ou en sélection, et si ça peut se faire dans la meilleure équipe du monde, sincèrement...je n'ose même pas encore y penser.
"Jouer à l'aile, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas"
- Pour revenir à toi, tu es capable de jouer sur plusieurs postes, c'est forcément un plus, non ?
- En club, ça fait longtemps que je n'ai pas évolué à l'aile, à Balingen je joue juste arrière. Maintenant, c'est vrai que j'y ai joué un bout de temps avant et que c'est comme le vélo, cela ne s'oublie pas, j'étais performant à l'époque je devrais pouvoir l'être maintenant. Depuis le début de la semaine, je me suis entrainé à l'aile, ça s'est très bien passé. C'est intéressant d'être polyvalent pour moi, et je crois que le staff voit les choses de la même façon, utiliser un même joueur pour plusieurs possibilités, c'est un avantage.
- Tu es depuis deux saisons en Bundesliga à Balingen, qu'est-ce que ça t'a apporté de partir en Allemagne ?
- Le championnat est rempli d'internationaux, de grands noms du handball, avec des défenses à plat, moins rugueuses qu'en France, cela me convient parfaitement parce qu'avec mon jump je peux passer par dessus. Je suis vraiment heureux d'évoluer en Allemagne, je vois ça comme une chance, et cela fait partie des choses qui m'ont permis d'entrer en équipe de France. Ce choix de partir à l'étranger m'a permis d'avoir une reconnaissance en France en tant que joueur compétent.
- Une prise de risque réussie donc ?
- Un très gros risque oui, mais je voulais tout donner pour Balingen pour qu'on arrive à faire des choses intéressantes, ce qu'on a réussi à faire la saison passée. Pour le club, c'était la meilleure saison de son histoire ! Je suis content du risque pris, parce que ça a fonctionné. Maintenant, les perspectives pour le futur seront un peu différentes, j'ai d'autres options pour évoluer à un niveau supérieur en Allemagne ou en France, je vais me concerter avec ma famille pour définir ce qui est le mieux.
- Sur le terrain tu as été adopté, mais par le public aussi, puisque tu es un des chouchous à Balingen. Tu peux nous en parler ?
- Les Allemands sont un peu différents de nous, puisqu'ils sont à fond dans le sport, dans tous les sports. Pas seulement le foot, mais le hand, le basket, les salles sont énormes et plaines tous les weekends. Ils aiment le spectacle, et on a la chance d'être, avec Kevynn, des joueurs spectaculaires et ils sont assez friands de notre style de jeu.
"Tout pour te mettre dans les meilleures conditions"
- La Golden League pour commencer, avec le Danemark, la Norvège et l'Islande, tu ne fais pas semblant pour tes débuts !
- Le Danemark est dans le top 3, la Norvège et l'Islande sont aussi des grosses nations et le tournoi va forcément être très relevé. Mais c'est une bonne chose, l'apprentissage va devoir se faire rapidement car on n'a pas eu beaucoup de jours d'entrainement. Après, je sais jouer au handball, je vais tout faire pour appliquer tout ce qu'on a essayé de mettre en place sur séances.
- Justement, ton intégration, comment s'est-elle passée ?
- Jouer avec ces gars là, je me répète, c'est extraordinaire. Je les connaissais un peu tous, on s'est croisé sur les terrains, quand je venais voir jouer mon frère, et certains que je connaissais mieux comme Cédric (Sorhaindo) ou Luc (Abalo). Je n'étais pas dépaysé en arrivant ici, et l'intégration s'est super bien passée. Les cadres t'expliquent comment ça se passe, ce qui doit être fait, les joueurs les plus anciens font tout pour te mettre dans les meilleures conditions.
Olivier Nyokas dans ses oeuvres avec Balingen :
Compilation Kevynn & Olivier Nyokas par HandnewsPropos recueillis par Bertrand Delhomme