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France

Oleg Sapronov, le Tsar tire sa révérence

, par Mocanu

Oleg Sapronov

Gardien emblématique des années 2000 du handball français, Oleg Sapronov a disputé le dernier match de sa carrière samedi avec Lanester. A 45 ans, le champion du monde 1993 se tourne désormais vers une carrière d’entraîneur.

On le pensait éternel tant sa longévité a été exceptionnelle dans les cages de Pontault, Tremblay puis Lanester. Véritable force de la nature, travailleur acharné et compétiteur né, le russe Oleg Sapronov sillonne les parquets hexagonaux depuis plus de 15 ans. A 45 ans, et après une riche carrière, le portier de Lanester a définitivement raccroché samedi soir.  « Il faut bien arrêter un jour, toute histoire a une fin » lâche-t-il, presque fataliste à l’heure d’entamer une nouvelle vie d’entraîneur. « J’aimerais trouver un club en France pour entraîner », explique-t-il pudiquement, à son image.

Champion du Monde avec Lavrov et Dujshebaev

Sapronov 11Nul doute que son expérience de joueur devrait lui être d’un précieux appui dans sa nouvelle carrière d’entraîneur. Champion du monde en 1993 avec la Russie, il est alors la doublure de la légende Andrei Lavrov. Au sein de la sélection dirigée par Vladimir Maximov et emmenée par Talant Dujshebaev, Oleg Sapronov n’est que remplaçant mais faire partie de l’équipe russe de l’époque était un véritable challenge. Sélectionné à 39 reprises avec la Russie, son grand regret reste de ne jamais avoir disputé les Jeux Olympiques. « Je n’ai effectué que deux stages préolympiques avec l’équipe nationale », se souvient-il. Formé au Kuntz Moscou, il y restera jusqu’en 2000. Homme de parole et fidèle à son équipe, il sera amené à la quitter à cause d’une grave blessure qui met sa carrière entre parenthèses pendant plusieurs semaines. « J’ai été victime à deux reprises d’une rupture du talon d’Achille, explique-t-il. Après ma rééducation, mon agent a contacté divers clubs en Europe. J’avais un ami qui jouait en France à Meaux en Prénationale. Comme je revenais de blessure, je ne savais pas exactement quel était mon niveau. J’ai donc préféré rejouer en Prénationale ».

Une fidélité remarquable

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Crédit photo : Jean-Yves Lhors

Ses performances avec Meaux ne laissent pas insensibles Philippe Carrara, l’actuel entraîneur adjoint des Bleues qui dirigeait alors Pontault-Combault. Le club relégué en D2 fait signer Oleg Sapronov en lieu et place de Danyel Paruta. Dès ses débuts, il s’affirme comme un solide portier et devient vite le chouchou des supporters qui apprécieront autant le joueur que l’homme pendant ses 10 saisons au club. Une fidélité remarquable pour celui qui aura été de tous les combats du club seine-et-marnais en D2 et en LNH.  « Un grand professionnel » disait de lui 20ara lorsqu’il l’entraînait. « Un homme d’honneur » pour William Holder, qui l’a côtoyé en tant que coéquipier mais également comme entraîneur.

N’ayant pas trouvé d’accord avec Pontault pour renouveler son contrat, Oleg Sapronov avait ensuite vite rebondi. Il avait rejoint Tremblay en LNH en octobre 2011 pour remplacer Sébastien Mias. Quelques mois plus tard, il met le cap sur Lanester en Nationale 1. « L'adéquation entre le projet sportif du club, et celui pour moi et ma famille, m'a incité à repartir pour deux ans », expliquait-il alors dans les colonnes de « Ouest France ». Il y restera finalement trois ans, faisant profiter ses jeunes coéquipiers de son énorme expérience. En toute humilité, le champion du monde a distillé ses conseils et a prouvé que même après 40 ans, un gardien pouvait rester performant. «  Dans toute ma carrière, je me suis toujours appliqué trois critères : la santé, l'envie, et la performance » conclut-il. Une formule gagnante pour le Tsar Sapronov.

Olivier Poignard

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