LNH - J13
Nul équitable entre Cesson et Toulouse
Cesson et Toulouse se quittent sur un score nul (28-28). Les deux équipes peuvent avoir des regrets, dans un match au final à nouveau haletant. Cesson reste invaincu à domicile.
Toulouse, en forme lors de ces dernières rencontres (deux victoires à Montpellier et contre Tremblay), est venu à Cesson avec de très bonnes intentions. Les locaux, un peu endormis en début de match, encaissent un 3-0 et laissent le leadership au Fenix (1-3, 4'). Les Bretons, hors sujet en début de match dans l'implication défensive notamment, sont vite rappelés par Yérime Sylla qui pose son temps-mort après huit minutes de jeu (3-6). Et face au léger regain cessonnais, Philippe Gardent arrête à son tour la partie pour recadrer ses hommes cinq minutes plus tard (5-7, 13'). Le duel des défenses est ouvert, avec un beau combat entre Mathieu Lanfranchi et Vasko Sevaljevic d'un côté, et un Jordan Bonilauri longtemps réduit au silence par les coéquipiers de Romaric Guillo de l'autre. L'ouverture peut donc se trouver à neuf mètres, et Alvaro Ruiz excelle à cette distance (7-10, 20'). Le match monte en gamme techniquement, et après un retour cessonnais (9-10, 23'), un très beau but de Maxime Gilbert redonne trois buts d'avance au Fenix (9-12, 27'). Un avantage conservé à la pause, puisque le tir de Sylvain Hochet juste avant la sirène heurte la barre (10-13).
Cesson revient de loin
Toulouse passe clairement tout près de tuer le match au retour des vestiaires. L'écart passe à quatre buts d'avance après un penalty de Nemanja Ilic (11-15, 32'), et ce alors que le FENIX est en infériorité numérique. Ilic a même l'occasion de donner cinq longueurs d'avance et un gros coup au moral des Irréductibles sur penalty, mais Mickaël Robin, entré pour l'occasion, repousse le jet de 7 mètres (11-15, 35'). Derrière, Cesson se réveille et va connaître son temps fort de la rencontre. Damir Batinovic devient enfin décisif, et Gardent doit poser son deuxième temps-mort alors que Cesson est revenu au score (17-17, 40'). Bonilauri, dont le gabarit impressionnant a perturbé la défense cessonnaise, redonne l'avantage au Fenix dans la foulée (17-18, 42'), mais cela n'endigue pas la domination cessonnaise : un gros arrêt de Kevin Bonnefoi puis un but de Romain Briffe donnent l'avantage à Cesson (21-20, 46'), qui prend jusqu'à deux buts d'écart (23-21, 48'). De presque -5 treize minutes plus tôt, Cesson est désormais à +2 et a le match en mains.
Les plus gros regrets pour Toulouse
Sauf que Toulouse n'a pas abdiqué, et arrive à mettre à la faute les Bretons, qui concèdent sept penaltys. Le remplaçant d'Ilic pour les jets de sept mètres après l'échec de ce dernier s'appelle Alvaro Ruiz : l'Espagnol transforme ses quatre tentatives, dont celle qui ramène Toulouse à égalité (23-23, 51'). Batinovic avait buté un peu plus tôt sur Wesley Pardin, entré en cours de deuxième période à la place de Cyril Dumoulin. Et voilà : comme c'était le cas lors des trois matchs précédents au Palais des sports de Cesson-Sévigné, la fin de match est serrée et palpitante.
Toulouse reprend l'avantage grâce à Ilic (25-26, 56'), et a des possessions pour prendre deux buts d'avance. Les joueurs de la Ville Rose peuvent regretter de ne pas avoir plié le match à ce moment... Benoît Doré égalise finalement (26-26, 58'). Alvaro Ruiz marque son septième but de la soirée sur un jet de sept mètres à 46 secondes de la fin (27-28), avant que Yérime Sylla prenne son temps-mort. Sur l'action qui suit, Lanfranchi s'arrache pour aller battre Pardin. La dernière action est pour Toulouse après le temps-mort de Gardent à douze secondes de la fin, mais elle ne donne rien, tout comme le dernier coup-franc direct de Sevaljevic, consécutif à une faute de Guillo qui se sacrifie en prenant sa troisième suspension à deux secondes du terme. Toulouse est passé tout près de récupérer les deux points, mais doit finalement se contenter du nul à Cesson (28-28). Les Bretons sauvent leur invincibilité à domicile de justesse.
Feuille de match
Cesson-Rennes. Gardiens : Bonnefoi 11 arrêts / 38 tirs (29%) dont 0/5 pen., Robin 1/2 pen. Joueurs de champ : Suty, Mladenovic (3/3), Sall, Hochet (1/3), Briffe (3/5), Le Boulaire (1/2), Lanfranchi (7/8 dont 2/2 pen.), Derbier (5/11), Batinovic (3/5), Doré (2/3 dont 1/1 pen.), Guillo (1/1), Davyes (2/3). Suspensions : 4. Exclusion : Guillo (60').
Toulouse. Gardiens : Dumoulin 8 arrêts / 28 tirs (29%) dont 0/1 pen., Pardin 2/10 dont 0/2 pen. Joueurs de champ : Sevaljevic (4/9), Perez, Georgievski (2/4), Gilbert (1/3), Jimenez Reina (0/2), Ruiz Sanchez (7/12 dont 4/4 pen.), Ilic (5/8 dont 2/3 pen.), Morency, Calvel (0/1), Porte (6/9), Bonilauri (3/3), Osmaljic. Suspensions : 4.
Les réactions
Yérime Sylla (entraîneur, Cesson-Rennes) : En première période on a pas mal de difficultés à rentrer dans le match et à mettre une vraie impulsion, pourtant on ne prend que 13 buts, ce qui est plutôt pas mal face à une équipe qui a l'habitude d'en mettre 15-16 en une mi-temps. Et derrière, on est capable de mettre 18 buts. C'est ce qui est un peu frustrant, de ne pas su mettre tout de suite l'impulsion et se détacher pour laisser Toulouse un peu derrière en première période. Je savais qu'on était capables d'être physiquement plus au point qu'eux sur la durée, mais c'est dommage par contre qu'ils aient récupéré autant de ballons sur des contres ou des arrêts qu'on a fait. Il y a eu beaucoup de buts comme ça, et beaucoup de 7 mètres, Toulouse tient en deuxième mi-temps avec des 7 mètres, notamment à la fin où quand on met un mec devant le porteur du ballon, c'est systématiquement 7 mètres derrière. On n'a pas été suffisamment appliqué sur ce pivot (Jordan Bonilauri), on n'a pas fait les fautes avant, on les a fait quand il avait la balle et c'est trop tard.
Le reproche que je me fais, c'est de ne pas avoir utilisé mes deux temps-morts en deuxième mi-temps. J'ai été pris entre deux feux, on était à +2 à peu près au moment où je devais le prendre. Je ne savais pas s'il fallait que je casse le rythme, parce qu'on était plutôt bien, et j'ai laissé passé le temps. C'est plus facile de se le reprocher après coup, ce qui compte c'est qu'on a égalisé après le dernier temps-mort, on a appliqué la consigne et ça a plutôt bien marché.
Je pense qu'il y avait plus de choses à exploiter, pour autant on prend un point, on est invaincus à domicile. L'équipe en forme aujourd'hui, c'était Toulouse, et on a réussi à lui prendre un point. Ils ont mal débuté leur championnat, et aujourd'hui ils sont un peu plus affûtés que certaines équipes. On la contient ce soir, on aurait pu la battre mais on va se dire que ce point du nul est un meilleur point que ceux des matchs contre Aix et Nîmes.
Philippe Gardent (entraîneur, Toulouse) : On est bien sûr satisfaits parce que prendre un point ici, ce n'est pas facile, parce que Cesson est une équipe difficile à manœuvrer chez elle. Maintenant, on peut avoir quelques regrets par rapport à la physionomie du match. On prend un but avec une absence défensive dans le money-time... Mais ce point est précieux, il y a quelques mois voire quelques semaines on aurait peut-être perdu ce match. On est en progrès, on est sur deux victoires et un nul, donc pour nous c'est bien. Là, à chaud, je suis un peu déçu, mais demain je serai content d'avoir pris ce point.
En première mi-temps, on ne marque que treize buts, mais Cesson n'en marque que dix aussi ! Cesson a une très belle défense, nous on défend très bien, il y a des matchs où on sait que ça va se finir à 33-31 comme ça a été le cas face à Montpellier, et puis des matchs serrés comme ça parce qu'on a deux très belles défenses.
Mathieu Lanfranchi (pivot, Cesson-Rennes) : Un moindre mal de faire nul, oui et non, parce que sur la physionomie du match oui, on a été menés très longtemps, mais on est repassé devant, on a le ballon pour repasser à +3 qui nous aurait permis de les distancer. On passe de -4 à +2, ça fait un différentiel de +6... Mais on n'a pas été bons en première mi-temps, on peut s'en vouloir. On est menés de trois buts à la mi-temps avec une prestation qui est très moyenne en attaque. La preuve, on met 18 buts en deuxième mi-temps. Si on avait fait le contraire en mettant 18 buts en première mi-temps, ça nous aurait permis de nous mettre sur de bons rails. Somme toute, à la fin c'est un point, on reste invaincus à domicile, mais ça laisse des regrets.
Aujourd'hui, on est exactement au même niveau que l'année dernière en nombre de points, par contre il y a moins d'écart avec les équipes du haut par rapport à l'année dernière. Le championnat est plus dense. Maintenant, il faut qu'on passe ce cap, de tuer les matchs ou de prendre l'écart quand on en a l'occasion comme aujourd'hui en deuxième mi-temps, et qu'on ne démarre pas les matchs comme ça parce que ça va nous coûter cher. En début de match on manquait de jus, pourtant on a fait un bon échauffement... Je ne sais pas... Et on a des poteaux, des échecs face au gardien, et en plus Toulouse a eu tous les ballons favorables ce soir. On aurait pu avoir un peu plus de chance, ça s'est joué à pas grand-chose. On arrache le nul, il faut féliciter Toulouse pour sa prestation.
(A propos de ses statistiques, il est le meilleur buteur cessonnais du match) Je ne fais pas un si bon match, je rate pas mal de trucs. Les buts ce n'est pas le problème : je fais une zone, je rate un tir important, un mauvais block, ça fait trois ballons et c'est beaucoup. Les statistiques ne reflètent pas tout, les passes décisives ne sont pas toujours comptabilisées... Des fois tu peux faire un très bon match mais ça ne se voit pas sur la feuille de statistiques.
A Rennes, Mickaël Georgeault