LNH - J5
Cesson enfonce Tremblay dans le doute
Tremblay et Cesson-Rennes avaient déjà des trajectoires différentes avant le match, elles le sont encore plus désormais, puisque les Bretons sont venus s'imposer en Seine Saint-Denis hier soir (27-24).
David Christmann, le coach de Tremblay, pensait avoir vu du mieux ces dernières semaines dans la production de son équipe. Si on se base sur le match d'hier soir, force est de constater que le chemin est encore long, voire très long. Malmenés dès la première seconde par la défense cessonnaise en mode lessiveuse, les Tremblaysiens n'ont inscrit que trois buts dans les vingt-et-une premières minutes du match. La faute à Kevin Bonnefoi, auteur d'une très bonne première mi-temps, mais aussi à leur propre maladresse, vendangeant trois pénaltys et quatre shoots à 6m dans le seul premier acte, et les faisant ainsi pointer à six longueurs rapidement (3-9, 21'). "On ne peut pas espérer gagner des matchs avec une entame aussi catastrophique, avec autant d'échecs au shoot et de manque de cohésion collective. On attend d'être à -6 pour se rebeller, ce n'est juste pas possible. Certains doivent vraiment se remettre en question" tonnait le coach David Christmann après le match. La différence entre les deux équipes sautait en permanence aux yeux. D'un côté, une équipe bretonne où tout le monde se mettait au service du collectif, aux deux extrémités du terrain, à l'image de Wilson Davyes, de Damir Batinovic en attaque ou de la charnière Romaric Guillo et Nemanja Mladenovic en défense. "On a mis beaucoup d'intensité dès le début, et je pense qu'on aurait même pu creuser un peu plus l'écart parce qu'on ne convertit pas assez les ballons que Kevin arrête ou que la défense récupère" notait Yérime Sylla, le coach cessonnais néanmoins très satisfait de la prestation de ses hommes. "On a plutôt cherché à gérer, d'autant plus qu'on joue assez juste et qu'on trouve des solutions sur le jeu placé". Comme un miroir déformant, l'équipe de Tremblay voyait certains de ses membres jouer leur partition individuelle, à l'image d'un Micke Brasseuleur à des années-lumière de ce qu'on peut espérer de lui. Résultat, Cesson menait 14-8 à la pause, et il n'y avait rien à y redire.
Tremblay attend la 50ème pour se rebeller
Le public du Palais des Sports attendait forcément une réaction après ce premier acte raté, elle n'est quasiment jamais venue. Ou bien si, elle est venue, mais elle ne s'est pas traduite sur le terrain. Si la défense tremblaysienne montait d'un cran son agressivité, poussant les Rennais jusqu'au bras levé des arbitres, ceux-ci trouvaient presque systématiquement la solution sur des coup-francs protégés, que ce soit par l'étonnant Maxime Derbier ou par Jérémy Suty. "On essaye de gérer, de se réorganiser défensivement et on revient à cinq buts (11-16, 34'). Après, ce qui est saoulant, c'est qu'on a la possibilité de récupérer la balle en défense sur des jeux passifs, mais qu'on fait des erreurs grossières en défense" rageait encore David Christmann. Et vu Aljosa Rezar dans les cages n'était pas plus décisif qu'Obrad Ivezic en première période, Tremblay ne revenait pas, et même pire, comptait jusqu'à sept buts de retard en vue de l'arrivée (17-24, 49'). Avant que Dika Mem, repositionné en défenseur avancé, ne gratte deux ballons et laisse un petit espoir de retour...vite douché (22-25, 58'). Et c'est finalement le plus ennuyeux à Tremblay, cette absence de rébellion avant les dernières minutes, que les plus incisifs soient Adama Sako et Dika Mem tandis que les cadres, Arnaud Bingo excepté, semblent un peu dépassés par les événements. Malgré cette petite frayeur de dernière minute, Cesson s'imposait finalement 27 à 24 confirmant ainsi que son début de saison ne devait rien au hasard. "On baisse un peu le pied dans les cinq dernières minutes, ce qui permet à Tremblay de recoller, mais c'est bien normal" expliquait Yérime Sylla. "On ne va pas faire la fine bouche, on est à huit points en cinq matchs, on est capable de séquences très intéressantes. Mais il ne faut pas se reposer là dessus, il reste encore du boulot". Excellente surprise de ce début de saison, Cesson espère bien continuer sa bonne série la semaine prochaine à la maison contre Ivry.
Les statistiques
Tremblay-en-France HB - Cesson-Rennes MHB 24:27 (8:14)
Tremblay : Ivezic (6 arrêts / 21 tirs dont 1/3 pén), Rezar (6/18 dont 0/2 pén); Tomas, Salou (3/5), Putics (0/1 dont 0/1 pén), Ternel (5/6), Miklavcic (0/2), Junisbekov (0/1), Mem (5/7), Bingo (7/10 dont 4/6 pén), Brasseleur (0/3), Sako (1/2), Darras (3/3), Slassi
Cesson-Rennes : Bonnefoi (8 arrêts / 32 tirs dont 3/7 pén); Derbier (4/5), Suty (3/4), Mladenovic, Sall (0/3), Hochet (1/1), Kamdop, Leboulaire (2/4), Lanfranchi (5/7 dont 4/5 pén), Batinovic (5/9), Doré (2/3), Guillo, Davyes (5/8)
Kevin Domas