LNH - J7
Aix tout près de faire chuter Cesson
Cesson sauve son invincibilité à domicile sur le gong, en arrachant le nul face à des Aixois dominateurs (23-23).
On attendait Cesson au tournant. Avec leur entame de saison quasi parfaite (5 succès en 6 journées), les Bretons surprennent leur monde en LNH. La réception d’Aix allait donc être un révélateur intéressant pour les Bretons, mais aussi pour les hommes de Marc Wiltberger qui montent sensiblement ces dernières semaines. Le match est également l’occasion de revoir Mickaël Robin, blessé depuis le Final 4 de Coupe de la Ligue la saison dernière, sur le banc des Irréductibles, même s’il n’ôtera pas son survêtement du match. Notons les absences de Benoît Doré et de Romaric Guillo côté cessonnais, de Luc Tobie, de Vladica Stojanovic et de Joan Saubich au PAUC.
Les locaux réalisent un début de match tonitruant.
Aix met du temps à rentrer dans son match. Jérôme Fernandez a droit à un traitement de faveur de la part de l’axe défensif breton privé de Romaric Guillo mais constitué de Mladenovic, Sall et Hochet (Lanfranchi est décalé à l’aile gauche en phase défensive en début du match). Jérémy Suty est le premier à faire le break (3-1, 6’), et Cesson prend même quatre buts d’avance (6-2, 11’). Mais, enfin dans sa partie, Aix se rebiffe avec unedéfense basse, plus mobile et plus efficace, et une attaque qui sort d’une Yvan Gérard dépendance (l’ailier marque les quatre premiers buts de son équipe). Juan Andreu trouve la faille dans l’entrejeu breton et donne l’avantage aux siens (6-7, 19’).
Un 1-9 encaissé en treize minutes par Cesson
Le temps-mort posé par Sylla à ce moment ne suffit pas : Bonnefoi ne réalise plus d’arrêts (4 en première mi-temps) et reste même bouche bée devant une sublime roucoulette d’Aymeric Minne (7-9, 21’), auteur d’une nouvelle belle entrée. L’écart grimpe à quatre unités d’avance pour les Provençaux (7-11, 24’), soit un 1-9 encaissé en treize minutes pour Cesson... Les Bretons sont surtout amorphes offensivement, tirant très peu au but et ne trouvant pas la solution face à la défense pilotée par Jérémie Courtois.
Aix peut avoir des regrets
Cesson se reprend enfin du poil de la bête avant la pause (10-13 à la mi-temps) et comble son avance au retour des vestiaires (15-15, 37’). Commence alors un mano a mano palpitant entre les deux équipes. Mais c’est bien Aix qui garde le dessus dans le jeu. Cesson reste à flot grâce à un Kévin Bonnefoi retrouvé (15 arrêts sur le match) et la très bonne entrée de Michele Skatar, qui retrouve le rythme après six mois d’absence, très précieux dans le dernier quart d’heure (4 buts). Néanmoins, quand Pierre Marche donne deux buts d’avance aux siens à trois minutes du terme, on pense assister à la première défaite cessonnaise à domicile de la saison. C’est sans compter sur les ressources de cette équipe, qui s’arrache pour égaliser par Damir Batinovic à quatre secondes du terme, faisant exploser le Palais des sports (23-23, FM). Qui aura donc eu très chaud ce soir.
FICHE TECHNIQUE
Cesson-Rennes – Pays d’Aix : 23-23 (10-13).
Arbitres : MM. Dentz et Reibel.
CESSON-RENNES : Gardiens : Robin, Bonnefoi 15 arrêts (39%, 60’). Joueurs : Derbier 4 buts, Suty 4 (dont 2/2 pen.), Mladenovic 1, Sall, Hochet (cap) 4, Briffe 1, KamtchopBaril, Le Boulaire 2, Lanfranchi 1, Skatar 4, Batinovic 2, Davyes. Entraîneur : Yérime Sylla. Suspensions : 4 mins
AIX : Gardiens : Cappelle 4 arrêts (29%, 1-30’), Ereveik 6 (32%, 31’-60’). Joueurs : Ong 2 buts, Goni Leoz 1, Guardiola Villaplana 2, Loesch 1, Courtois, Fernandez (cap) 1, Konan, Andreu Candau 5, Minne 4, Vially 2, Marche 1, Gérard 4 (dont 1/2 pen.). Entraîneur : Marc Wiltberger.
Suspensions : 2 mins (Guardiola Villaplana).
Les réactions
Yérime Sylla : Je pense que ce soir, si on n’arrive pas à comprendre que face à une défense qui nous attend bas, il faut que nos arrières prennent leurs responsabilités, on va vraiment le comprendre. J’ai une base arrière qui a été inefficiente ce soir, et c’est un gars qui n’a pas joué depuis six mois [Michele Skatar, ndlr] qui nous débloque la situation. Tout ça en prenant des tirs. Et ça, ce n’est pas normal. A un moment donné aussi, le problème, c’est qu’on a été mauvais à l’intérieur. Je suis assez en colère par rapport à la physionomie du match : on mène 6-2, et derrière on se retrouve à 6-7. Effectivement on prend un deux minutes bête, mais on prend un 9-1 derrière... Ce n’est pas normal ! Il faut utiliser ses trois temps-morts et encore on n’est pas assez lucides... J’avais averti les gars par rapport à ça. On arrive à faire des marchés alors qu’on a des boulevards devant nous... Ce sont des choses qu’on travaille, on sait où on doit être, mais pour moi, ce sont des tirs qu’on ne veut pas prendre ! C’est le cheval qui ne veut pas sauter. On s’en sort très, très bien, sur un tir de Damir, mais qui en prend combien ? Deux, voilà. Donc merci Michele, parce que je pense que sans lui, on perd.
Michele Skatar : J’ai un sentiment mitigé sur la rencontre, c’était un match bizarre. On mène, ensuite on a un temps faible, et on se met dans la difficulté tous seuls. On peut dire que oui, Romaric [Guillo] n’était pas là en défense, mais on prend 23 buts, ce n’est pas beaucoup. La défense était bien en place, c’était plus en attaque que ça bloquait. Si on nous avait dit au début du match qu’on ferait match nul, on n’aurait pas été contents, mais là, vu le match, on peut être contents. On a une réaction, mais c’était un peu en dessous de notre niveau. Déjà contre Ivry on n’avait pas très bien joué, là on a fait des erreurs en attaque, on aurait dû mettre plus de rythme parce qu’Aix joue beaucoup sur un faux rythme. Sur le plan personnel, oui je fais une bonne entrée, mais je dois encore beaucoup travailler pour retrouver mes sensations. Je ne joue que quinze minutes, il faut que je retrouve des jambes.
Jérôme Fernandez : On aurait pu repartir avec deux points, par rapport à la prestation qu’on a faite à partir de la dixième minute. On a mal commencé le match, un peu comme d’habitude. Mais on s’est bien repris, on a été plus efficace en attaque, on les a bien gênés sur leurs attaques placées. On prend très peu de buts ce soir, c’est une bonne nouvelle, ça change de d’habitude, c’est le point positif. Mais c’est dommage, car on a les ballons pour tuer le match, mais on n’a pas encore la confiance suffisante pour le faire aujourd’hui. Je retiens surtout que le travail que l’on a fait depuis le match de Tremblay il y a trois semaines est en train de payer. On est sur la bonne voie, après notre début de saison en demi-teinte. On va pouvoir travailler un peu plus dans la sérénité.
Sur le travail réalisé les trois dernières semaines : On a réalisé qu’il y avait beaucoup de choses qui n’allaient pas, notamment sur le jeu collectif car on a eu beaucoup de nouveaux joueurs cette année. Forcément, c’est compliqué, on n’a pas de repères, d’automatismes ensemble. C’est surtout criant en défense, mais aussi en attaque où on perdait jusqu’à maintenant beaucoup de ballons. Depuis trois semaines on s’applique à être un peu plus patients et appliqués en attaque, à perdre le moins de ballons possible, et mine de rien, ça nous permet d’être un peu plus efficaces, de perdre moins de ballons derrière, et ce soir ça se voit au tableau d’affichage.
A propos d’Aymeric Minne. Après la rentrée du jeune demi-centre lors des phases offensives, Fernandez s’est décalé au poste d'arrière gauche : Il fait un excellent début de saison, dans la lignée de ce qu’il a fait cet été avec les U19. Je suis agréablement surpris par sa vitesse d’intégration, tout ce qu’il nous apporte depuis qu’il a intégré l’équipe. Il a encore besoin de temps pour trouver les automatismes avec les joueurs qui se trouvent à côté de lui, mais il a beaucoup de talent et de culot. Quand on voit qu’à seulement 18 ans il est capable de produire des matchs comme celui de ce soir ou celui de la semaine dernière contre Paris, ça montre bien qu’on a bien fait de le recruter ! (rires) En plus c’est un très bon garçon, je pense qu’il a un très bel avenir. Comme tout le monde, il faut qu’il continue à bosser dur, à apprendre, en tout cas il a tout ce qu’il faut pour réussir.
De notre envoyé spécial à Cesson, Mickaël Georgeault