LNH - J7
Saint Raphaël veut se rattraper
Pour ne pas se laisser décrocher dans la course à la seconde place, Saint Raphaël aimerait bien ne pas perdre de points sur ses concurrents directs, Montpellier et Cesson-Rennes. Mais eux non plus n'auront pas la partie facile, à Créteil et face à Aix.
Joël Da Silva avait finalement vu juste. Battu à Coubertin dans le premier gros match de la saison (27-34), Saint Raphaël n'a pas pu faire mieux face à Montpellier la semaine dernière et a chuté lourdement (25-34). "Il y a un problème psychologique, dès qu'il y a un gros match, on est incapables de jouer comme d'habitude" concède Raphaël Caucheteux, d'ordinaire si propre à la finition et qui a fini le match avec seulement trois petits buts sur sept tentatives la semaine dernière. "On a la peur de gagner, les joueurs cadres, moi y compris jouent de travers." Et pourtant, la prestation à Nantes il y a quinze jours, notamment défensive, laissait augurer de belles choses. "C'est vraiment la preuve qu'on a les capacités de gagner des matchs compliqués, que le groupe vit bien, qu'on est vraiment concernés" explique l'ailier gauche varois. "Gagner à Nantes ce n'est pas rien. Mais dans les top matchs, dès qu'on est touché dans les têtes, on n'est pas capable de se relever. C'est uniquement l'aspect mental qui nous fait défaut". Pourtant le bilan est pour l'instant correct, avec quatre victoires en six matchs et le résultat du match à Créteil ce mercredi pourrait faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. "On perd à Paris, où personne n'ira gagner cette saison, et contre Montpellier, qui reste quand même une référence, malgré tous les bémols qu'on peut entendre. Maintenant, affronter Créteil, qui est la révélation de ce début de saison, ne va pas être simple. L'an passé, on avait bien galéré pour ramener le nul de là bas". En tout cas, si il y en a bien un qui ne doute pas, c'est la recrue roumaine Alexandru Simicu, qui en a encore claqué neuf mercredi dernier. Le transfuge d'Hambourg retrouvera ce mercredi un ancien de ses coéquipiers à Constanta, Alexandru Csepreghi. "On devait absolument gagner la semaine dernière face à Tremblay, et l'enchainement face à Saint Raphaël est d'autant plus intéressant, puisque vu les résultats précédents, cette équipe devient un adversaire direct" explique Christophe Mazel, le coach cristollien, qui pourra compter sur la richesse de son effectif pour pallier les différentes absences, comme d'ailleurs depuis le début de la saison. "Boyba Sissoko a été très bon la semaine dernière, et malgré tout son talent on ne s'est presque pas aperçu qu'Hugo Descat était absent" constate Mazel. "Les joueurs formés au club ont peu de visibilité et doivent profiter de ces moments pour montrer leurs qualités."
Les Bretons veulent continuer leur série
Si Créteil est la révélation de ce début de saison pour certains, Cesson-Rennes l'est pour d'autres. Cinq victoires en six matchs, et la possibilité d'enchainer avec une sixième dès demain lors de la réception de Aix. Malgré les blessures qui s'accumulent, puisque Benoit Doré (luxation de l'index) et Romaric Guillo (ischio-jambiers) sont venus rejoindre Romain Briffe et Mickaël Robin à l'infirmerie. Sylvain Hochet admet que leur absence va "forcément peser mais c’est à nous de trouver un système défensif et de nous adapter sur le terrain pour l’emporter lors des matches à venir. Nous avons su le faire contre Ivry, ce sera peut-être un peu plus difficile contre Aix, qui a des joueurs d’expérience sur sa base arrière." Les dernières victimes du gang cessonnais, en l’occurrence Ivry, se rend dans le Sud-Ouest pour essayer de prendre les points qu'ils ont laissé en Bretagne, malgré cinquante premières minutes plus qu'encourageantes. En Bretagne, ce sont les jeunes pousses rouge et noir qui se sont mises en évidence, Mahmadou Keita et Cesar Castro en tête, et il faudra montrer encore plus de hargne pour l'emporter à Toulouse qui a, une nouvelle fois, laissé filer une victoire qui lui tendait les bras la semaine dernière à Nantes.
Nantes dans l'obligation de prendre des points...mais Chartres aussi
Des Nantais dont on en vient à se demander si ils vont pouvoir être capables de venir à bout de Chartres, la lanterne rouge. Des Euréliens dont l'infirmerie se remplit un peu plus chaque semaine, puisque Yohann Ploquin (cheville) a rejoint N'Diaye, Paillasson, Monnier et Cherblanc. L'occasion pour le H de se refaire la cerise ? Encore faudra-t-il aux hommes de Thierry Anti retrouver cette âme forte trop longtemps laissée aux vestiaires ces dernières semaines. "Ce sera un match couperet. On ne tremble pas, mais on devra être très performants pour gagner là-bas. On est en difficulté", concède le coach de la cité des ducs, "mais on a l’équipe pour rebondir et réagir."
Un collectif qui pourtant n'affiche pas la plus grande des formes : Alberto Entrerrios, comme prévu, sera absent (fracture aux côtes), tout comme O'Bryan Nyateu, déjà handicapé par son lumbago aigu lors de la dernière journée. Quant à Valero Rivera et Rodrigo Salinas, s'ils jouent, cela ne sera pas à 100%. Une douleur aux ischios nécessitant une échographie donnera le verdict en fin de journée pour l'Espagnol tandis que le Chilien souffre lui de l'épaule. "On n'a pas le choix," coupe court Anti. "On doit se refaire une santé, ce sera un match très difficile car Chartres est en position délicate mais reste une belle équipe". Toutes les forces en présence...et valides seront fatalement sollicitées, la jeune garde en tête, elle qui a démontré tant de belles choses avant ces semaines assez sombres. "En tant que jeune, j'ai envie de me distinguer, et il faut que je retrouve le niveau affiché à Rio avec l'équipe de France" confirme Florian Delecroix (photo de droite), lui aussi à la peine sur certaines phases malgré une volonté affichée. "Je dois me donner a fond. On a besoin de points, il faut s'imposer à Chartres, c'est certain. On a juste pris un point face à Toulouse, là on doit faire le plein."
Tremblay ne sait plus à quel saint se vouer
Une autre équipe qui aurait bien besoin de remettre ses jauges dans le vert : Tremblay. Avant-dernier au classement avec deux points, avec Chambéry, Nantes, PSG et Montpellier au programme des quatre prochaines journées, sur le papier, c'est plus que compliqué. Sur le terrain, si les joueurs bafouillent autant leur handball que la semaine dernière à Créteil, on risque d'être loin du compte. En coulisses, les joueurs n'ont pas lâché leur coach, la mine déconfite de Rémy Salou mercredi dernier témoigne de l'implication des joueurs, mais il va falloir vite, très vite, trouver les solutions.
En attendant, Chambéry veut enchainer sur sa quatrième victoire de suite toutes compétitions confondues pour confirmer sa meilleure forme entrevue depuis quelques semaines. En parlant de meilleure forme, on pensait le PSG clairement lancé, avant que la victoire étriquée à Celje (32-30) dimanche en Champions League ne vienne tempérer ce sentiment. Alors certes, l'adversaire était de qualité, mais la prestation défensive n'a quand même pas été ce qu'on a vu de mieux dernièrement. Dunkerque, jeudi soir, ne sera pas un match de travail pour préparer la réception de Veszprem dimanche, loin de là, mais une belle prestation face à la bande de Patrick Cazal serait la meilleure des choses pour se lancer à l'assaut d'un grand d'Europe. Mais les Nordistes, ragaillardis par leurs deux victoires à Toulouse (28-27) et surtout face à Nîmes (34-27) ne viendront pas à Carpentier en victimes expiatoires.
Les Jedis de l'USAM contre l'Empire montpelliérain
Le PSG tourne bien en ce moment, c'est une certitude, mais Montpellier ce n'est pas mal non plus. Et la bande à Patrice Canayer viendra défier au Parnasse un USAM qu'on n'avait pas vu aussi fringuant depuis quelques saisons. "Malgré notre bon début de saison, Montpellier reste favori. Au moment où la bande-annonce du nouveau Star Wars sort, ça sera un peu les Jedis nîmois contre l'Empire montpelliérain" explique Franck Maurice, le coach de l'USAM, pas franchement content de la prestation de ses joueurs la semaine passée à Dunkerque (27-34). "Notre handball a été moins précis, moins enthousiaste, et c'est ce dont on a besoin pour exister".
Le Parnasse sera plein pour accueillir le voisin héraultais, et si les chiffres (seulement deux victoires nîmoises dans les derbys de ces dix dernières années) confirment l'impression du coach nîmois, il espère quand même pouvoir déjouer les pronostics. "Ce ne sont pas des matchs comme les autres, mais vu que Montpellier occupe le devant de la scène nationale depuis quelques temps, l'USAM est plus dans la rébellion face à cette suprématie. Après, quand on voit que le Parnasse sera plein comme un œuf, tout le monde sent bien que c'est un match à part et qu'il y a une vraie suprématie régionale en jeu." Et alors, quelle clé pour ennuyer un Montpellier qui reste sur quatre victoires de suite en LNH ? "Montpellier est inarrêtable depuis qu'ils ont pris leur rythme de match tous les trois jours" selon Franck Maurice, dont le pivot Florent Ferreiro va se faire opérer en fin de semaine. "Il va falloir y mettre du cœur, rester au contact, emmener le public avec nous pour croire à l'exploit. La passion autour de ce match peut niveler les valeurs".
Kevin Domas (avec GL)