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Mondial 2015

G. Monthurel : « Au Qatar, on demande des résultats immédiats »

, par Mocanu

Gaël Monthurel avec Grégory Coupet lors du match exhibition des Barjots en juin 2012
Gaël Monthurel avec Grégory Coupet lors du match exhibition des Barjots en juin 2012

Il est l’un de ceux qui connaît le mieux le Qatar parmi les entraîneurs français. Depuis 2012, Gaël Monthurel entraîne les jeunes du club militaire d’El Jaish, situé à Al-Rayyan, la deuxième ville du pays après Doha. Mais l’aventure vient de prendre fin pour l’ancien pivot des Barjots, médaillé de bronze aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992 et champion du monde trois ans plus tard.

L’ex-entraîneur de Vernouillet (2008-2010) nous emmène à la découverte du handball qatari et de ses réalités, parfois loin de l’image que le Qatar véhicule en dehors de ses frontières. Comme l'indique le site sports.fr, Gaël Monthurel a obtenu le feu vert de l'administration qatarie pour pouvoir rentrer en France, après de longs mois d'attente.

monthurel stoecklin kervadecGaël, comment t’es-tu retrouvé au Qatar pour ta carrière d’entraîneur ?

Je suis arrivé au club d’El Jaish en 2012 pour être tout d’abord responsable du groupe 97-98. La seconde année, j’ai pris en charge le collectif 96-97 avec lequel nous avons réalisé le doublé coupe - championnat.

Ta présence au Qatar devait s’inscrire dans la durée …

Oui, j'avais un contrat d’une durée de cinq ans mais mon sponsor a stoppé mon contrat. Depuis, je suis en attente de la régularisation de mes papiers pour rentrer en France (NDLR : il a reçu l'autorisation de quitter le Qatar le 18 janvier 2015). Mais l’administration au Qatar est assez longue, surtout que je dépends de l’armée.

Quel est le niveau du handball au Qatar ?

Le niveau général n’est pas à proprement parlé très élevé. Cela s’explique par plusieurs raisons. Tout d’abord, il y a peu de clubs, donc peu de joueurs. Seulement dix équipes sont inscrites en championnat. Parmi ces formations, il existe de grosses différences d’effectifs, qu'elles soient d’ordre qualitatif ou quantitatif. De plus, il y a peu d’investissement des jeunes qataris dans l’activité sportive, et ce quelle que soit la discipline. Enfin, il existe des contraintes imposées par la fédération sur les règles des matches et l’utilisation des joueurs qataris résidents ou étrangers.

« Sans politique de formation, le Qatar aura des difficultés à faire émerger de jeunes talents »

qatarDisposes-tu de conditions de travail de grande qualité, comme on l'entend souvent à propos du Qatar ?

Les conditions de travail au sein du club d’El Jaish sont excellentes. Nous avons probablement les meilleures structures au Qatar, avec un entraînement quotidien, du matériel adéquat, ainsi qu’un système de ramassage par bus pour amener et ramener les joueurs de leur domicile à la salle d’entrainement ou à la salle de match.

Les différences culturelles n'ont-elles pas cependant été trop difficiles à surmonter au début ?

La grosse difficulté à mon arrivée fut bien évidemment la langue. Cela a vite été compensé par le fait que la majeure partie des qataris maîtrise l’anglais et que le club m’avait nommé un adjoint d’origine tunisienne parlant parfaitement le français. De ce fait, on a pu rapidement mettre en place un programme de travail cohérent. Je tiens d’ailleurs à remercier Houssine Ben Slama pour son aide précieuse, son soutien ainsi que son amitié.

Existait-il une pression autour des résultats et des objectifs à atteindre ?

Au Qatar, on demande des résultats immédiats. On travaille donc beaucoup plus sur l’aspect tactique que sur une réelle mise en place de formation du joueur. Cela dit, on a quand même pu noter une amélioration chez les jeunes les plus assidus. Tant qu'une véritable politique sportive sur la formation du joueur ne sera pas mise en place par la fédération et les clubs, le Qatar aura des difficultés à faire émerger de jeunes talents, bien que certains joueurs présentent un potentiel intéressant.

« Des moyens considérables à disposition »

qatar arenaAs-tu ressenti une attente particulière à l'approche du Mondial du côté des qataris ?

Les qataris veulent absolument réussir leur mondial, avec pour objectif une qualification aux Jeux Olympiques de Rio 2016. Je pense que l’équipe a une réelle chance d’accéder au second tour, et peut-être même d’atteindre les quarts de finale. Des moyens considérables ont été mis à disposition dans cette optique : arrivée de Rivera au poste d’entraîneur ou encore recrutement de joueurs étrangers.

Penses-tu que le Qatar deviendra une nation majeure du handball dans les prochaines années ?

Le Qatar est devenu la meilleure nation dans le championnat asiatique, devant la Corée du Sud. Cela a notamment été possible grâce à l’apport de joueurs étrangers, y compris dans les sélections jeunes. On n’hésite pas à recruter des jeunes de 15-16ans dans les clubs. Sans cet apport, il faut reconnaitre que le handball qatari ne serait pas à ce niveau actuellement.

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