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Grégory Pierre, l'enfant de Dunkerque
Parce que le handball de haut niveau ne débouche pas toujours sur une carrière de joueur professionnel, HandNews est parti à la rencontre de Grégory Pierre, l'enfant de Dunkerque qui a su rebondir pour désormais faire les beaux jours de Gravelines. Passé par le centre de formation de Dunkerque et barré au début des années 2000 par Bastien Lamon et Ragnar Oskarsson au poste de demi centre, Greg choisit dès lors de s'exiler. Portrait d'un handballeur passionné de sport....
Bonjour Greg , peux tu nous parler de tes années au centre de formation de Dunkerque ?
Ça a été un véritable déclencheur pour moi, j’ai pu y côtoyer pas mal d’amis et d’entraineurs (Jean Pierre Lepointe, Arnaud Calbry), j’en garde énormément de souvenirs, des heures d’entrainements mais ça a été pour moi une vraie école de la vie. J’y ai appris la vie de groupe, l’envie de se dépasser, la souffrance sur la piste - et à l’époque on en faisait beaucoup ! - ça a été aussi des années d’apprentissage, où l’encadrement de la structure dunkerquoise est vraiment bon. On est mis dans des conditions idéales pour progresser et on a la chance de partager des moments avec les joueurs pros, de s’entrainer avec eux…
Quand as tu compris qu'il te serait difficile de percer à Dunkerque en 1 ère division?
Je savais bien que je n’avais pas le niveau pour être un joueur cadre de D1, et les entraineurs ont toujours été lucides et honnêtes avec moi, j’aurais pu encore rester et m’acharner mais j’arrivais en fin de formation et j’aurais eu peu de temps de jeu, j’étais un « vieux » chez les jeunes… Il y avait Bastien et Ragnar sur mon poste et Yann Gheysen est arrivé ensuite.
J’avais la chance de sortir d’une saison assez correcte en Nationale 1 et j’avais des opportunités de partir. Après en avoir parlé avec Yerime Sylla et Arnaud Calbry à l’époque ils m’ont conseillé de tenter ma chance ailleurs où j’aurais pu avoir du temps de jeu et confirmer ma saison.
Quel a été ton parcours ?
Je suis parti de Dunkerque, je suis allé à Valence en Nationale 1 avant de débarquer à Limoges à l’intersaison en Nationale 2 où je suis resté quelques saisons puisque nous étions remontés en N1. Ensuite je suis revenu à Gravelines (en Nationale 3 à l’époque) et nous sommes maintenant en N2 depuis quelques saisons. On a forgé un véritable groupe à Gravelines et je m’y sens réellement bien, les dirigeants sont supers et l’ambiance aussi !
Pourquoi es tu revenu dans le nord ?
Tout d’abord parce qu’à Limoges je ne me sentais plus forcement utile car je jouais à l’aile la dernière saison, en plus j’étais devenu Papa et l’envie de me rapprocher de la famille était présente. Je sentais aussi que je ne voulais pas faire le tour de France des clubs et j’avais (déjà) envie de préparer la suite. J’avais d’abord pensé retenter ma chance en partenaire d’entrainement à Dunkerque juste pour le plaisir car j’ai toujours été compétiteur puis l’opportunité que m’a proposé le club de Gravelines en m’aidant dans mes formations était la. Le club avait un bon projet un niveau de jeu correct et j’arrivais là en même temps que deux potes (Romain Broeders et Arnaud Bonin), j’étais un peu déçu d’avoir passé la saison à l’aile et j’avais envie de retrouver le plaisir de jouer.
Que penses tu de l'évolution de notre championnat ?
Ca évolue fort ! Le championnat français est un championnat dur ! En France on a une culture de la défense ce qui amène un championnat difficile physiquement. L’arrivée de grands joueurs dans le championnat hausse également le niveau d’année en année, certains clubs ont de gros projets et donc émergent petit à petit et puis comment ne pas parler du PSG Handball !
Quel est le joueur qui t'a le plus impressionné dans ta carrière ?
Beaucoup! Je suis passionné de handball donc je vois beaucoup de matchs…mais s' il fallait en choisir un ce serait sans aucun doute Stefan Kretzschmar, je l’ai vu jouer deux fois, je l’ai rencontré quelques fois, un ailier magique…
Comment as tu vécu le titre de France de ton ancien club la saison dernière ?
Très ému car j’ai toujours gardé le cœur à l’USDK , ce n'est pas explicable… C’est un club qui m’a donné vie sur le plan sportif et je l’ai dans les tripes. J’ai donc été évidemment très heureux pour tous les copains de l’USDK mais aussi toutes les personnes de l’ombre qui sont derrière et qui bossent comme des malades ( les présidents (Nicolas Bernard & JP Vandaele), Régis, Valérie, Pat, Arnaud, Mélanie, Candice et tous les éducateurs et bénévoles…)
Impossible de ne pas parler de l'Equipe de France imbattable depuis 2006, qu'en penses tu ?
Comme tout le monde, qu’ils sont énormes… On a la chance d’avoir les meilleurs joueurs du monde dans notre équipe, ce sont des athlètes exceptionnels mais surtout des humains hors pair. C’est un véritable groupe puissant et solide qui découle de plusieurs années de transmission d’un état d’esprit combattant et de valeurs au sein de cette équipe (les Barjots, les Bronzés etc …)
Comment envisages tu ton après handball ?
J'ai beaucoup de mal à l’envisager tellement je prends mon pied tous les weekends , j’ai toujours la même envie si ce n’est plus ! Mais malheureusement les années passent… je pense si le temps me le permet entre mes projets personnels, mes autres activités, ma famille - et que l’opportunité se présente - m’orienter vers la préparation physique des handballeurs et des athlètes en général. Etant ancien joueur je peux apporter de nouvelles formes d’entrainements vraiment adaptés pour les joueurs. Je pourrais aussi m’investir dans la formation ou l’entrainement pourquoi pas. J’ai déjà pu m’investir dans la préparation physique de l’USDK cette année et c’était vraiment intéressant.
Parles nous de ta discipline qui monte, le Streetworkout ?
C’est une discipline basée sur une musculation au poids de corps. Effectivement elle monte, un peu trop à mon goût car elle perd de sa splendeur et son essence même vu que tout le monde la pratique sans réellement avoir de bases sportives ni savoir pourquoi et comment. C’est le problème d’une pratique libre… Je pratique désormais depuis un peu plus de trois ans, époque à laquelle on me regardait avec des grands yeux et je m’entraîne actuellement assez dur car je prépare quelques shows et compétitions pour cette année…
Un mot pour finir ?
Merci à Handnews de m’avoir rappelé à ces si bons souvenirs, une grosse bise à tous les joueurs et anciens que j’ai pu croiser, à mes entraîneurs… N'hésitez pas à me suivre sur les réseaux sociaux car je prépare un bon projet qui pourrait intéresser pas mal de personnes.
Interview réalisée par Christophe Corion