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Que s’est-il passé entre Hilsenheim et Cassis ?
Il y a des matchs qui font plus de bruits et que d’autres, même pour des clubs amateurs. L’ASLJ Hilsenheim et le HBS Cassis Carnoux peuvent vous le confirmer. Retour sur un match qui fait polémique sur les réseaux sociaux depuis maintenant deux semaines.
Mais que s’est-il passé à Andrezieux-Bouthéon, petite ville proche de Saint-Étienne qui accueillait la finale de secteur de la Coupe de France départementale ? Reprenons les choses dans l’ordre. Hilsenheim et Cassis se hissent tout les deux en finale de secteur. Cassis remporte sportivement le match (29-19) et se qualifie donc pour la finale à Bercy. Dans le même temps, l’entraîneur d’Hilsenheim porte réclamation auprès de la fédération pour non respect du règlement. Car sur la feuille de match Cassis affiche 14 licences B. Mais qu’est ce que le règlement stipule ? « Les clubs ne peuvent engager qu’une équipe formée des joueurs disputant habituellement l’épreuve officielle dans laquelle ils sont engagés. » En effet ce point peut être soumis à une double interprétation. De quoi parle-t-on réellement lorsque l’on parle de « l’épreuve officielle » ? Parallèlement à ce point, il est aussi stipuler dans le règlement de la Coupe de France que « Le club peut aligner 14 joueurs de 17 ans et plus sur la feuille de match, sans limitation de licences de type B ou E ». Jusque là les joueurs de Cassis-Carnoux sont dans la légalité, mais il est légitime de se demander pourquoi le club provençal joue avec autant de licence B. Nicolas Badoux, joueur du club de Cassis nous apporte quelques éléments de réponse « On est une vieille bande de pote. Cela fait très longtemps que l’on a joué ensemble et on a décidé de se mettre un dernier défi avant de raccrocher. Nous avons d’abord voulu créer notre club mais il y avait trop de contrainte pour nous. La plupart des joueurs avaient déjà raccrocher depuis un moment et ce n’était pas pour se mettre à gérer un club maintenant. »
Sur les réseaux sociaux, la polémique prend de l’ampleur. Tellement d’ampleur que cela dépasse la bande d’amis sudistes qui n’en demandait pas tant. « On nous traite de mercenaire sur internet, mais comme tous les autres joueurs on paie notre licence, on s’entraîne certes avec l’objectif de la Coupe de France en ligne de mire mais on a une philosophie de jeu. On ne réclame rien au club d’ailleurs le club n’a rien demandé car c’est nous qui sommes venu les chercher. C’est d’ailleurs nous même qui payons nos équipements. » Un groupe d’amis qui n’est d’ailleurs par inconnu en Coupe de France « L’année dernière on jouait avec le club de Sud Action Marseille. On se fait sortir par Grabel où joue Franck Junillon qui gagne d’ailleurs la coupe à Bercy et cette année c’est nous qui passons face à eux. Nous n’avons pas pu rester à Marseille car le club montait au niveau régional et il était impossible pour nous d’évoluer à ce niveau. C’est pour cela que nous avons cherché un club départemental qui était prêt à nous accueillir avec en échange pourquoi pas quelques services comme l’établissement d’un projet de jeu pour leur club ou la prise en main de certains entrainements par exemple. D’autres joueurs étaient aussi prêts à jouer avec eux en championnat mais ce n’était pas possible pour tous le monde. J’ai une femme et deux enfants et je ne peux plus m’investir autant qu’avant dans le handball. »
Mais au delà de blâmer une équipe qui voulait juste jouer un dernier baroud d’honneur en Coupe de France, cela soulève d’autres problème que la FFHB devra vraisemblablement clarifier. En premier lieu la double interprétation du point 3.4 de la Coupe de France départementale. La Fédération avait déjà réagi il y a deux ans en interdisant la participation des joueurs possédant une licence C en Coupe de France. Cette interdiction faisait suite aux problèmes liés à l’inscription douteuses de certains joueurs en vue des matchs importants ou des finales à disputer. Des joueurs qui ne jouent que la Coupe, cela existe depuis toujours. L’inverse aussi. Certains clubs envoient leurs jeunes ou leurs remplaçants disputer cette compétition alors que dans d’autres clubs cela est perçu comme une récompense aux efforts fournis en championnat. Si la fédération ne donne pas de limite aux nombres de licence B présent sur la feuille de match, cela est peut-être aussi pour préserver cette part de « magie » qui s’opère en Coupe de France. Il est clair que la limitation du nombre de ces licence B est une des solutions à envisager. Dans ce cas, combien ? Trop reviendrait à jouer un match de championnat, pas assez et d’autres polémiques comme celle-ci pourraient voir le jour. D’autres solutions ont d’ailleurs été évoqué comme la création d’une coupe spécialement réservée pour les « vétérans », mais dans ce cas là, est ce que ces vétérans seront aussi autorisés à jouer la véritable Coupe de France ?
Dans tous les cas la polémique n’a pas fini de faire parler d’elle. Même si les Cassidains ont été affecté par l’ampleur pris sur les réseaux sociaux, Nicolas Badoux et ses amis s’en remet à la confiance qu’il émet en la FFHB « J’espère que la fédération jugera ce cas intelligemment. Pour le moment tout cela nous dépasse. »
Yoan Hovsepian