EdF (F)
Les Françaises sont dans les clous
Retour de Norvège pour les filles de l'équipe de France, avant de profiter de quelques jours de vacances puis de s'envoler vers Rio. L'occasion de faire un dernier point avant le décollage.
Une victoire, deux défaites, voilà ce que les filles d'Olivier Krumbholz ont ramené de leur périple norvégien et de leurs trois matchs de préparation. Mais plus que le résultat brut, c'est la manière que retient le sélectionneur. "L'équipe a su monter en charge au cours des trois matchs, avec le plus accompli à la fin contre la Norvège" commente le sélectionneur. "Ces matchs sont intéressants, notamment dans l'état d'esprit, mais on est encore en réglage. On va arriver un peu en retard par rapport aux autres sur la compétition, mais on est capable de rivaliser avec tout le monde". Si la plupart des joueuses ont évolué au niveau attendu, la vraie bonne nouvelle vient du retour en forme d'Allison Pineau. Touchée à la cheville, elle a repris la compétition plus tôt que prévue et s'est montrée à son aise, scorant notamment quatre fois face aux Roumaines. "J'ai surtout besoin de m'entrainer, de reprendre un peu de rythme, de retrouver cette force que j'ai eu toute la saison et que j'ai l'habitude d'avoir. Mais ça va revenir dans les jours qui viennent avec l'entrainement" disait-elle ce matin.
Un président satisfait
Des nouvelles rassurantes donc, pour un groupe qui a vu sa préparation perturbée par les blessures. Celle de Coralie Lassource, qui restera à la maison, mais aussi les petits bobos à droite et à gauche. Pineau, donc, mais aussi Alexandra Lacrabère. "On voudrait toujours travailler un petit peu plus, mais on a rapidement été freinés par les blessures" concède le sélectionneur. "Avec le changement de staff, certaines choses nouvelles ont été mises en place et il faut du temps pour les assimiler". En tout cas, le but fixé par le président de la fédération Joël Delplanque est d'ors et déjà atteint. Redresser l'image écornée de l'équipe de France ? Créer les conditions pour obtenir une médaille à Rio ? A l'écouter, cette partie de la mission est accomplie : "Je suis venu dire au staff et aux joueuses ma satisfaction de voir cette première étape franchie. Le travail réalisé depuis le retour d'Olivier a été satisfaisant, et les joueuses m'ont confirmé que la préparation s'était déroulée de façon impeccable. Mais tout reste à faire."
Un blason à redorer
Car après les soubresauts qui ont agité le dernier championnat du Monde, l'équipe de France féminine se doit de redorer son blason. Mais tout ceci est de l'histoire ancienne, et Olivier Krumbholz espère juste que son équipe créera un engouement certain, à l'image de ce que peut faire son homologue masculine. "C'est une fenêtre médiatique importante pour notre sport, on est bien conscients de notre responsabilité par rapport à ça. On doit montrer l'image d'une équipe combative, qui prend du plaisir et plaisante à voir" disait-il la semaine passée tandis qu'Allison Pineau préfère insister sur le côté sportif : "Il faut redonner le goût aux gens de venir nous voir, de venir nous supporter. Ils nous ont peut être lâché un petit peu, il y a eu une certaine déception de nous voir tomber en quarts de finale à chaque fois. On attend d'eux un soutien, mais ils sont en droit d'attendre des choses de nous aussi."
Un socle de cinq joueuses d'expérience
Dans cette quête de médaille, Olivier Krumbholz met en avant ses cinq joueuses les plus expérimentées pour mener le groupe. Amandine Leynaud, Camille Ayglon-Saurina, Siraba Dembélé, Alexandra Lacrabère et donc la future demi-centre de Brest ont toutes, déjà, connu les jeux olympiques. Elles auront un rôle particulier dans le groupe, pour guider les plus jeunes et les aider à éviter les pièges que peut receler cette compétition si particulière : "On discute beaucoup, notamment avec les plus anciennes, qui n'en sont pas au stade de la découverte. On a pas mal échangé sur l'environnement, sur la façon dont est faite la compétition, ce quart de finale très important. Tout ça, c'est nouveau par rapport au Mondial et à l'Euro" explique Estelle Nze Minko, loin d'être une novice avec le maillot bleu, mais qui découvrira les JO. "Il est important d'avoir ces têtes de pont, mais il ne faut pas penser qu'à l'expérience" conclut Olivier Krumbholz. "Tout peut servir, l'expérience certes mais l'innocence de la jeunesse aussi. Il faudra surtout être capable d'être bon au bon moment".
Kevin Domas