EdF (M)
Ce qui va changer chez les Bleus
C'était attendu, les changements à la tête de l'équipe de France ont été confirmés ce matin.
"C'est une évolution forte, pas une révolution". Voilà comment Joël Delplanque a résumé, en sept mots, les changements à venir à la tête de l'équipe de France. Le président de la FFHB ne convoque pas souvent les médias, mais quand il le fait, c'est qu'il y a du changement dans l'air. Et même si on est resté sur notre faim lors de cette conférence de presse, plusieurs choses sont à retenir.
1. Onesta manager général
Après quinze ans à la tête de l'équipe de France, Claude Onesta laisse donc sa place, avec effet immédiat au binôme Didier Dinart - Guillaume Gille. Après un Euro où Dinart et Onesta ont parfois eu du mal à trouver leur place, et des Jeux Olympiques où Claude Onesta, de son propre aveu "se demandait parfois ce qu'il faisait là", le vent du changement se faisait sentir. "Je vais prendre de la distance avec le terrain mais ce n'est pas une punition pour moi" explique le Toulousain. "Je le vis avec plaisir et soulagement. Je vais leur donner une liberté réelle sur tous les plans, mais ils devront aussi assumer leurs responsabilités." En pratique, Didier Dinart et Guillaume Gille s'occuperont de toute la partie sportive de l'équipe de France tandis que Claude Onesta chapeautera le tout, gérant également l'environnement de l'équipe de France en vue du championnat du Monde 2017. Tout en gardant une certaine autorité sur le tout : "Je leur libère de l'espace, tout en restant capable d'interférer si la façon dont ils le gèrent présente un danger pour notre projet". Hors de question pour lui, donc, de "faire le pot de fleurs". Se sentant encore utile, il insiste sur le fait que les deux nouveaux entraineurs n'ont pas, pour l'instant, la capacité et l'expérience suffisante pour gérer le poste dans sa globalité.
2. Dinart et Gille, deux entraineurs
Avec deux jeunes entraineurs désormais sur le rôle, y'aura-t-il un numéro un et un numéro deux ? A priori non, tant Joël Delplanque et Claude Onesta ont insisté sur le fait que Didier Dinart et Guillaume Gille seraient tous les deux entraineurs. Seul nuance, l'ancien Chambérien prendra désormais en charge la préparation physique de l'équipe de France, tout en étant épaulé par Alain Quintallet jusqu'en janvier. "Même si je n'ai pas les diplômes, j'ai vécu et subi nombre de préparations physiques avec Alain et je pense être à un niveau qui me permet d'accompagner l'équipe dans ce secteur là" expliquait Gille ce matin. "Le fait qu'il reste encore quelques mois va permettre une transmission plus aisée." Pour les convocations en équipe de France, l'ancien sélectionneur aura également son mot à dire quant aux joueurs appelés. "Autant je me libérerai de l'environnement du 40x20, autant je crois qu'avec mon expérience, ce que je comprends encore du handball peut leur être utile. Mais je ne leur imposerai pas de joueurs dont ils ne veulent pas, cela n'aurait aucun sens" rigole-t-il.
3. Un gros risque ?
Changer une organisation qui fonctionne depuis dix ans à cent jours d'un championnat du monde à domicile n'est pas anodin. Pire, cela constitue une remise en question non négligeable. Mais Joël Delplanque l'assume complètement. "Ce changement nous est apparu comme la meilleure réponse à apporter compte tenu de la situation" expose le président de la FFHB, avant que le nouveau manager général n'étaye davantage : "On ne prend pas de risque par plaisir, mais ne pas prendre de risque, cela aurait été la garantie d'aller à l'échec. Nous n'avons certes aucune certitude sur notre réussite, mais cette évolution nous est apparu nécessaire et le moment être le bon." Le noyau dur du groupe (Guigou, Narcisse, Omeyer, Karabatic, Sorhaindo) a désormais une expérience non négligeable qui aidera sans doute le nouveau binôme à se mettre en place. Et les matchs du mois de novembre, face à des équipes plus faibles (Lituanie, Belgique) devraient aider les uns et les autres à trouver la bonne carburation.
4. Et si il y avait échec ?
Il ne devrait pas y avoir de retour de Claude Onesta sur le banc, désolé. En revanche, les résultats de janvier seront scrutés pour savoir si certains autres ajustements doivent être mis en place. Sans pour autant tout chambouler. "La méthodologie maison ne change pas, nous allons tous nous atteler à ce que ça puisse encore durer quinze ans" insiste le directeur technique national Philippe Bana. Si aucun objectif n'a d'ors et déjà été fixé ouvertement, tout autre chose qu'un titre mondial serait vécu comme un échec, surtout à la maison. "On espère que tout va bien fonctionner, mais les événements qui nous montreront la fonctionnalité de ce qui est mis en place. Après le championnat du monde, on va engager une nouvelle étape de quatre ans sur un cycle complet. A ce moment là, on essayera d'évaluer ce qui pourra nous permettre de gérer au nouveau ce nouveau cycle. Pour l'instant, on va déjà essayer de gérer la prochaine échéance et on espère que la suite se fera avec cet attelage-là" conclut Onesta.
Kevin Domas