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Deux matchs pour toucher le Graal
Le PSG est là où il voulait être, en position de favori avant d'affronter Zagreb en quart de finale de la Champions League. Il va falloir désormais assumer ce statut pour aller à Cologne.
Deux ans que le Final Four de la Champions League se refuse au PSG. Deux fois que Veszprem, le ténor hongrois, vient doucher les espoirs parisiens de rejoindre le dernier carré européen, mais cette fois, il y a moyen de faire mieux. Une équipe plus affutée, une première place du groupe qui a permis à Nikola Karabatic de souffler un peu et, surtout de s'offrir le quart de finale sans doute le plus déséquilibré, sur le papier. Pendant que Barcelone, le tenant du titre, devra affronter Kiel, quand Veszprem et le Vardar Skopje s'écharperont et que Flensburg et Kielce se rencontreront deux fois en quatre jours, les Parisiens défieront les Croates de Zagreb, qu'ils ont battus à deux reprises en poule (34-23 à domicile, 25-23 à l'extérieur) . Mais méfiance tout de même, car le piège tendu par Veselin Vujovic est grand ouvert, et il ne faudra pas s'y précipiter. "Je pense que ces deux matchs vont être tout autres que ceux que nous avons joué en poule, même si celui à Zagreb était très important car nous pouvions abandonner la première place du groupe" se souvient Nikola Karabatic. "On sera dans une position de favori car nous les avons déjà battus deux fois, mais on sait qu'un quart de finale n'a rien à voir avec un match de poule".
Ne pas laisser Zagreb s'installer
Ce Zagreb-là peut-il vraiment inquiéter le PSG ? Difficile à dire, tant les Croates ont soufflé le chaud et le froid en Champions League cette saison. Ce qui est sûr, c'est que leur présence à ce niveau ne doit rien au hasard, puisqu'ils y étaient déjà la saison passée. Nikola Karabatic (déjà lui) et les Blaugrana s'étaient alors parfaitement sortis du piège de la Zagreb Arena en s'y imposant 25-23 avant de l'emporter de vingt-deux (!!) buts au Palau Blaugrana (43-21). "On sait que tout est possible, on a vu l'équipe de Zagreb perdre le huitième de finale aller chez eux et réaliser un match incroyable et aller battre Rhein-Neckar, le leader de la Bundesliga, chez eux" rappelle l'ainé des Karabatic. Nikolaj Jakobssen, le coach des Lions de Mannheim, décodait l'équipe croate, après le match retour : "C'est une équipe qui est très, très forte quand on la laisse prendre le match à son compte. Si vous jouez à votre rythme, ils sont en difficulté, mais dès qu'ils ont le contrôle et que vous, à l'inverse, vous subissez, ils sont vraiment compliqués à jouer". Exactement ce que ses joueurs n'ont pas su faire pour aller chercher leur ticket pour le tour suivant.
Une expérience à la valeur inestimable
En tout cas, avec ses sept joueurs qui ont déjà foulé le parquet de la Lanxess Arena au moins une fois, ce PSG compte une expérience à la valeur inestimable à ce stade de la compétition. "Il faut espérer que les nombreux joueurs de très haut niveau et d'expérience qu'on a dans l'effectif sauront encore hausser leur niveau de jeu et d'agressivité pour nous emmener au Final Four" disait Nikola Karabatic il y a quelques jours. Certainement ce que n'ont pas su faire les Rhein-Neckar Löwen au tour précédent, tant ils ont parfois semblé malmenés physiquement. Alors bien, sûr que Domagoj Pavlovic, la nouvelle pépite du handball croate, est un véritable poison. Bien sûr que Stefan Vujic est un tout autre joueur que celui qu'on a vu errer sur les terrains de LNH avec Nantes et Istres. Evidemment que Zlatko Horvat alliant expérience et fougue, est capable de grandes choses. Mais on a quand même l'impression que le PSG handball, quelques semaines après son homologue footballistique, s'apprête à affronter son Manchester City à lui. D'autant plus que Veselin Vujovic annonçait cette après-midi que Sandro Obranovic et Luka Sebetic ne seraient certainement pas présents demain. Une équipe à respecter et à considérer, mais face à laquelle une élimination serait une cruelle désillusion. Il lui reste 120 minutes pour ne pas nous décevoir, et pour ne pas, comme la bande à Zlatan, s'arrêter aux portes du dernier carré.
Veszprem et Barcelone favoris
Dans les trois autres quarts de finale, il y aura du lourd, du très lourd, et les six équipes figuraient dans les prétendants à Cologne. Veszprem et Barcelone, les finalistes de la saison passée, partiront favoris, mais légèrement. En face des Hongrois, le Vardar Skopje continue à ne plus impressionner grand monde, et a bien failli prendre la porte au tour précédent face au Wisla Plock. Faut-il se méfier de l'eau qui dort ? Veszprem a largement les moyens de se qualifier pour les demi-finales pour la troisième fois de suite. En finale de la ligue SEHA il y a trois semaines, les Hongrois l'avaient emporté de deux buts. De même, Barcelone partira favori face à un Kiel qui a semblé à l'arrêt en championnat mercredi à Balingen. On sait combien l'atmosphère de la Sparkassen Arena peut sublimer les Zèbres, mais cela sera-t-il suffisant pour déstabiliser le tenant du titre et creuser un écart suffisant en vue du retour ? Dans le dernier quart de finale, Kielce et Flensburg disputeront ce qui ressemble à la confrontation la plus serrée. Deux styles de jeu aux antipodes, deux maîtres sur les bancs de touche (Talant Dujshebaev côté polonais, Ljubomir Vranjes chez les Allemands), l'opposition vaudra le détour. Les spécialistes mettent même le SG légèrement favori. A condition de partir en Pologne avec un matelas conséquent.
Le programme complet :
Vardar Skopje - Veszprem (23.04 à 16.00) Flensburg-Handewitt - Kielce (23.04 à 17.30) RK Zagreb - PSG Handball (23.04 à 20.30 en direct sur beIN Sports 3) THW Kiel - FC Barcelone (24.03 à 19.25 en direct sur beIN Sports Max 6)
Kevin Domas