C. Berge : "Une grosse satisfaction collective"

Dans 24 heures, l'équipe de Norvège a l'occasion de se qualifier pour la première demi-finale d'une compétition internationale de son histoire. Mais pour cela, il lui faudra battre l'équipe de France. Christian Berge, le sélectionneur scandinave en poste depuis 2014, mesure parfaitement l'ampleur de la tâche et savoure déjà le fait de disputer ce qui sera un "vrai quart de finale".

Avez-vous une explication quant à la mauvaise performance de votre équipe hier soir face à la Macédoine ?

- La Macédoine reste une bonne équipe, qui joue un peu différemment de la Pologne, qui pratique un handball un peu similaire à celui qu'on peut trouver en Scandinavie. On a eu quelques problèmes en défense, on n'a pas réussi à imposer notre rythme et à jouer rapidement, ce qui nous réussit quand nous y arrivons. Mais il y a eu quand même des bonnes choses, notamment le fait que nous n'ayons pas baissé la tête et que nous sommes remontés en fin de match. Ce match raté ne m'inquiète pas trop.

Le fait d'avoir concédé le match nul hier vous force à battre la France demain pour passer en demi-finales. Cela change-t-il quelques chose ?

- Il y a plusieurs façons de voir les choses. Evidemment, se dire que même en perdant de trois buts, on passait, c'était un avantage indéniable. Malheureusement, je pense qu'avec des jeunes joueurs comme les nôtres, trop de calcul peut être nocif, et si tu commences le match en te disant que tu as le droit de perdre, mais pas de trop, c'est le meilleur moyen de rentrer à la maison. De toute manière, cinq buts d'avantage face à l'équipe de France, cela aurait été un avantage trop léger pour être vraiment significatif. C'est une équipe qui a les capacités d'en passer dix à tout le monde, comme ils l'ont fait contre la Biélorussie et la Croatie sur les deux derniers matchs.

Est-ce que vous pensez que la pression est trop forte sur vos épaules ?

- Nous sommes une équipe très jeune, qui est encore en développement. On se bat pour avancer mais une équipe jeune n'a pas beaucoup d'expérience. Certains de mes joueurs jouent ou vont jouer dans des grands clubs, mais ils n'ont, sauf exception, pas encore de rôle majeur. La gestion de la pression s'apprend avec l'expérience. Tous les matchs sont donc importants pour nous, et demain contre la France, nous avons encore la possibilité de grandir.

Vous avez néanmoins fait une très bonne compétition. Avez-vous l'impression que votre équipe a franchi un palier ?

- Je crois, effectivement, que nous avons monté plusieurs barreaux de l'échelle en un coup à l'occasion de cet Euro. Comme je l'ai dit, tous les matchs nous servent à apprendre et on doit continuer à progresser, petit à petit, pour arriver où nous voulons être dans trois ou quatre ans.

"Cela va être extrêmement difficile"

Pensez-vous avoir la capacité de battre l'équipe de France sur le match de demain ?

- Peut être que sur un match, si on joue à 100% et que tout tourne comme dans un rêve, on peut les ennuyer. Mais il faut rester lucide, sur soixante minutes, on sait que cela va être extrêmement difficile. Les Français ont l'habitude de ces matchs là, avec des joueurs qui ne se ratent jamais dans les grandes occasions, que ce soit en club ou en sélection. Nous ne serons pas favoris, mais nous verrons bien demain.

Serait-ce une déception de perdre demain et de ne pas accéder au dernier carré ?

- Si quelqu'un m'avait dit avant le tournoi que nous jouerions contre la France pour accéder aux demi-finales, j'aurais eu du mal à les croire même si tout est toujours possible. Quoi qu'il en soit, je suis super heureux et super excité de disputer ce match demain et ce tournoi restera une grosse satisfaction collective.

Propos recueillis par Kevin Domas