Euro 2016
D. Sigurdsson : "Le match parfait pour ce soir"
Pour sa deuxième compétition à la tête de la sélection allemande, Dagur Sigurdsson rentrera au pays demain auréolé du titre de champion d'Europe. Une bien belle récompense pour celui qui a amené à la lumière de nombreux joueurs qui composent cette équipe.
Quels sont vos sentiments après cette victoire ?
- Je me sens extrêmement chanceux et fier de mes joueurs. Depuis un an et demi, nous avons travaillé très dur, nous n'avons pas perdu beaucoup de matchs et j'ai une pensée pour les joueurs qui ne sont pas là ce soir mais qui nous ont aidé sur le chemin. On a pu voir que quels que soient les obstacles qu'on a du surmonter, nous sommes restés concentrés sur l'objectif. Aujourd'hui, j'ai été étonné par notre puissance, la relation entre notre gardien de but et notre défense a été au top. Je suis évidemment fier de tout ce travail, mais aussi qu'on se soit défoncé dans tous les secteurs du jeu, le repli défensif, ce combat pour chaque centimètre. On ne doit pas concéder plus d'une contre-attaque aujourd'hui, alors que les Espagnols sont normalement très forts dans ce secteur.
Si on revient sur le match, y'a-t-il un moment où vous vous êtes dit : "Ok, ça va le faire" ?
- Evidemment, plus on avance dans la deuxième mi-temps et plus le sentiment est positif, mais en face il y a une super équipe. On savait que si on continuait à marquer des buts, ça irait. En première période, on a pris trop de deux minutes, et il a fallu gérer tout cela en deuxième. Plus on passait de temps au complet, et moins on avait de chance de se faire reprendre. C'est ce qui me fait plaisir, c'est que tous ces jeunes joueurs ont su jouer avec leur tête et pas seulement avec leur cœur.
Est-ce que c'était le match parfait ce soir ?
- C'était le match parfait pour ce soir, en tout cas, oui.
"Sur ces quinze jours, nous étions la meilleure équipe d'Europe. Point."
A quelle moment de la compétition vous êtes vous dit que vous pouviez aller au bout ?
- Pour moi, il était clair après le match face à la Norvège qu'on pouvait mieux jouer et peut-être y croire, pas avant. Nous nous étions pas trop mal débrouillé et nos sensations étaient vraiment très bonnes. Il y a certains moments où on tombé un peu dans la facilité, notamment défensivement en demi-finale, et on a su corriger cela.
Vous avez l'équipe la plus jeune du tournoi, mais vous êtes pourtant sacrés. Pensez-vous que ce soit le début d'une ère de domination ?
- Non, je crois que tout le monde a vu que sur les trois dernières années, les huit-dix meilleurs équipes du monde étaient très très proches. La preuve, la France et le Danemark n'étaient pas présents dans le dernier carré cette année. Ce titre de champion d'Europe veut juste dire que, sur ces quinze jours, nous étions la meilleure équipe d'Europe. Point. Ce qui va venir ensuite, là, tout de suite, on ne peut pas le prédire.
Pourtant, il y a de belles perspectives pour cette équipe...
- C'est vrai, mais je veux rendre hommage au travail effectué et je ne veux pas penser à ce qui va se passer après, je ne veux pas dire qu'on va rester concentrés sur le prochain match (rires). C'est important de savourer et ce qui se passera après, je l'ai dit, nous y penserons après.
Et comment allez vous savourer ce soir ?
- Aucune idée, je ne sais pas du tout ! On va relâcher la pression et demain matin on rentre à la maison avec une médaille autour du cou, et ça c'est super. Merci à tous.
Propos recueillis par Kevin Domas