LdC (M)
Montpellier et Paris entrent dans la danse
Après Nantes jeudi, Montpellier et le PSG lancent à leur tour leur campagne européenne ce dimanche. Les premiers à domicile face à Presov (17h) les secondes dans le temple de la Sparkassen Arena à Kiel (19h30).
A 55 ans, Patrice Canayer ne compte plus ses participations à la Champions League. Le technicien européen entame sa dix-neuvième campagne dans la plus grande des coupes d'Europe, dont 18 sur le banc de touche de Montpellier. Valentin Porte, lui, entrera pour la première fois de sa carrière sur le parquet avec la musique désormais reconnaissable choisie par l'EHF. Presque une anomalie pour un joueur qui tient désormais le poste d'arrière droit en équipe de France. "Mon projet de carrière était tracé, j'avais des responsabilités à Toulouse, je progressais, mais il a fallu à un moment changer d'air" nuance-t-il. "A 26 ans, je vais connaitre mes premiers matchs européens et pour cela, il me fallait partir de Toulouse. C'est une suite logique, une façon de continuer à progresser en participant à une compétition où on retrouve les meilleurs joueurs". Il faut dire que l'Europe, le gaucher l'a à peine frôlé pendant son temps à Toulouse. Deux petits matchs de coupe EHF, ponctués par une élimination par les Allemands de Melsungen en 2014, cela fait peu à se mettre sous la dent. Alors, un petit trac avant d'entamer cette nouvelle aventure ? "Peut-être au moment d'entrer sur le terrain, mais comme avant toute chose nouvelle. La première à Bougnol face à mon ancien club s'est bien passée, c'était forcément un moment un peu particulier. Toutes les nouvelles choses s'accompagnent d'un peu de stress mais je suis bien entouré" rappelle-t-il.
"On progresse jour après jour"
A l'heure d'accueillir les Slovaques du Tatran Presov, le MHB s'avance avec quelques certitudes. Bien sûr, après quinze jours de travail en commun, il reste beaucoup de choses à améliorer, mais la victoire face à Toulouse ce jeudi a conforté tout le monde. "On progresse jour après jour, le match d'hier soir était bien plus abouti que ceux du Trophée des Champions. C'était intéressant sans être parfait, mais on a su gérer comme il le fallait ce premier match de championnat compliqué" souligne Porte, qui ne nie pas avoir ressenti "pas mal de pression" pour sa première dans l'antre fétiche montpelliéraine. Il faudra forcément encore monter en gamme ce dimanche, face à un Presov qui figurait déjà parmi les poules basses de la Champions League la saison passé. Mais avec neuf départs cet été, dont le néo Ivryen Vasja Furlan (photo de gauche), l'équipe n'est pas des plus impressionnantes. D'ailleurs, le capitaine Radovan Pekar a déjà fait du MHB son favori : "Montpellier va aller jusqu'en huitièmes de finale, on espère prendre quelques points face au Metalurg et nous battre avec Chekhov et La Rioja pour finir seconds". Si ce n'est pas une façon de mettre la pression sur son adversaire, on ne sait pas ce que c'est.
Montpellier favori de son groupe
Mais finalement, il est presque logique que Montpellier ait la faveur des paris. Au vu de son effectif (privé ce dimanche de Ludovic Fabregas, qui purgera sa suspension d'un match suite à la bousculade face à Flensburg la saison passée) et de son expérience, le groupe héraultais a la capacité à causer des cauchemars à tous ses adversaires mais Valentin Porte ne veut pas s'enflammer. "Il ne faut pas dénigrer ces groupes C et D, la saison passée des clubs comme Baia Mare jouaient très bien" dit-il avec un oeil expert. "Certes, notre équipe a une notoriété, et je peux comprendre que les gens fassent de nous leur favori, mais cela ne fait pas tout. La Rioja est une équipe très dangereuse, qui n'était pas loin de battre Barcelone, Chekhov et Metalurg sont des équipes qui ont l'expérience de la compétition. Presov et Elverum, on ne connait pas trop mais justement, ils peuvent en profiter pour nous surprendre." Méfiance donc, mais il vaut certainement mieux commencer par Presov à la maison qu'un déplacement à Skopje pour prendre la mesure de cette Champions League. Que Porte aborde avec un objectif en tête : "Le huitième de finale est l'objectif numéro un. Et si on y arrive, pourquoi ne pas poser des soucis à une grosse écurie européenne, comme l'équipe l'a fait la saison passée ? On ne s'interdit rien".
Kiel en pleine reconstruction
Le PSG non plus ne s'interdit rien. Ca serait même un ballot, vu la richesse de son effectif. A Cesson mercredi, tout n'a pas été parfait mais l'intégration des nouveaux continue à son rythme. Toutes les grosses écuries font face à ce dilemme en cette année post-olympique : comment être efficace avec une préparation réduite au maximum ? "Ce n'est pas évident de préparer les joueurs à faire de grands matchs avec une durée de préparation aussi courte" déplorait Noka Serdarusic au Trophée des Champions. Ce qui peut le rassurer, c'est que son ancien club est encore loin d'avoir trouvé sa pleine carburation. Quelques vieux soldats du THW s'en sont allés (Dominik Klein, Nikolas Katsigiannis, Joan Canellas), remplacés par de jeunes loups affamés. Lukas Nilsson, Nikola Bilyk, Raul Santos, Andreas Wolff, Rune Dahmke (photo de gauche) tout ce petit monde semble destiné à dominer la planète dans quelques années, mais pour l'instant, l'ensemble est encore un peu fragile. Après cinq journées, les Zebras comptent déjà une défaite en championnat et alternent l'excellent et le très moyen dans un même match. En résumé, cette équipe est encore jeune.
Une phase de groupes de folie
Cette étape sur les bords de la Baltique sera la première d'une phase de poules complètement folle. "La plus incroyable de toute l'histoire de la Champions League" comme le dit Domagoj Duvnjak. Après Kiel, ce seront Flensburg, Barcelone et Veszprem qui s’élèveront face à Nikola Karabatic avant la fin 2016. Soit le vainqueur de l'édition 2014, celui de 2015 et le finaliste de 2016. "Aucune équipe au monde ne finira la saison sans défaite, il n'y a qu'à voir le groupe qu'on a en Champions League" avançait le maitre à jouer du PSG il y a une semaine. Vainqueurs par trois fois face à Kiel la saison passée, les Parisiens seront favoris demain soir et certains se réjouissent même de refouler le parquet de la Sparkassen Arena. "Ca me fait plaisir de retourner en Allemagne, même si au niveau température, Kiel ce n'est pas exactement comme chez moi !" rigolait Uwe Gensheimer mercredi soir. Pas sûr que cette entrée en matière soit une partie de plaisir pour autant.
Le programme :
Montpellier - Tatran Presov, le 25.09 à 17h00 (en direct sur beIN Sports Max 5) THW Kiel - PSG, le 25.09 à 19h30 (en direct sur beIN Sports 3)
Kevin Domas