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LFH - ESBF

Marine Dupuis, de la chimie et du handball

, par Dalibor

Dupuis

Auteur d'une excellente saison l'année passé, Besançon entend bien confirmer pour ce nouvel exercice. Symbole de la jeunesse et de la réussite bisontine, Marine Dupuis, au club depuis ses six ans, a tout connu avec l'ESBF. L'occasion de partir à la rencontre de cette capitaine de 24 ans, tantôt joueuse pro, tantôt prof' de chimie.

Marine Dupuis déteste ne rien faire. Alors, elle ne s'arrête jamais. Etudiante en master, puis diplômée du CAPES et désormais professeur de physique-chimie, la native de Pontarlier est également capitaine de l'ESBF. Au final, cette ailière de 24 ans a toujours  été au four et au moulin. "Mais cette année, ça va être plus calme", sourit l’intéressée. Prof' au lycée Pergaud de Besançon l'année passée, Marine Dupuis a reçu sa mutation cet été pour l'académie de Créteil. En conséquence, pour continuer de jouer avec Besançon, son club de toujours, elle a fait le choix de mettre l'une de ses deux carrières professionnelles entre parenthèses pendant un temps. Quitte à voir son emploi du temps un peu moins chargé. "Mais je n'aime pas ne rien faire, explique-t-elle. Alors, je pense que je vais donner des cours particuliers, aller aider le pôle espoir du club... Vraiment, je n'aime pas trop rester seule. Je préfère aller aider mes petits frères à faire tel ou tel truc ou lire des livres que de regarder la télé sur mon canapé, par exemple !"

france-houette-dupuis
Marine Dupuis vice-championne du monde junior en 2012

L'ESBF et Marine Dupuis, c'est une belle histoire d'amour débutée en 1998. "J'avais six ans à l'époque et j'étais allé voir un match au Palais des Sports. Ca m'avait beaucoup plu. Du coup, je m'étais inscrite... Au final, j'ai un peu commencé le handball par hasard !" Pourtant, tout s'enchaîne très vite. Elle joue tout d'abord pour le comité du Doubs, puis pour la région Franche-Comté. S'en suit le sport-étude en 3ème, le pôle espoir pendant ses années lycées puis le centre de formation et les stages nationaux en junior. En 2014, elle signe professionnelle à l'ESBF.

"Les structures du club m'ont permis de gravir les échelons petit à petit, explique la native de Pontarlier. Je n'ai jamais eu envie de changer car les valeurs de l'ESBF, notamment l'esprit familial qui y règne, m'a toujours beaucoup plu. Même si le club a connu deux descentes, je crois que l'ambiance y a toujours été bonne." L'an dernier, comme une évidence, Marine Dupuis, enfant du club, hérite du brassard de capitaine. "Je ne m'y attendais pas du tout, se souvient l'ailière. Aujourd'hui, c'est vraiment une grande fierté de le porter. Encore plus car nous avons fait une très belle saison l'année dernière et que tout s'est vraiment bien passé. Lorsqu'il y avait un soucis, on en parlait toutes ensemble et, au final, nous étions souvent d'accord. Cette année, après notre préparation et notre premier match, je sens que nous sommes parties sur les mêmes bases !" En ouverture du championnat, l'ESBF s'est imposée dans les derniers instants face à Celles-sur-Belle
Dupuis-Besancon
Marine Dupuis lors de la saison 2013/2014

(26-23). "Pour moi, cette saison, toutes les équipes ont le niveau LFH, même les promus. Beaucoup disaient que nous allions largement gagner contre Celles mais nous avons bien vu que ça n'a pas été le cas. Celles, c'est une vraie belle équipe qui ne va pas du tout être ridicule en LFH cette année. Tous les week-ends, et on le sait, il faudra vraiment batailler pour s'imposer." Avec quel objectif? "On veut confirmer montrer que nous sommes capables de reproduire ce que nous avons réalisé l'an passé, avance la capitaine. On a peut-être un petit avantage sur les autres équipes, celui de très bien se connaître entre nous."

Et en effet, Alice Levêque et Anna Manaut sont les seules deux recrues du groupe LFH, une équipe jeune au sein qui regroupe plusieurs filles évoluant ensemble depuis plusieurs saisons. "Alice et Anna vont nous apporter de la taille car, l'an dernier, nous n'avions pas beaucoup de grands gabarits, détaille Marine Dupuis. Les deux vont nous permettre d'apporter plus de danger de loin tout en étant de très bonnes défenseures en poste 3. Alice connaît déjà la maison, Anna s’intègre et commence à mieux comprendre la langue... Ce qui est sûr, et on l'a vu dès la préparation, c'est qu'elles sont prêtes à se battre comme nous et ont un très bon état d'esprit."

marine-dupuisBosseuse sur le terrain, Marine Dupuis l'est tout autant à la bibliothèque. "Je me suis souvent fait taquinée par mes coéquipières qui me disaient que j'aimais l'école, rigole la joueuse de 24 ans. Alors oui, je l'admets, j'aime bien aller en cours ! Mais j'ai toujours trouvé important de ne pas laisser tomber les études à cause du handball. Mes parents, de toute façon, m'ont toujours poussé à ce je poursuive mon cursus." Mais quand même... La physique-chimie? "J'ai toujours aimé les matières scientifiques à l'école, se justifie Marine Dupuis. J'avais débuté médecine mais, avec l'équipe de France junior, je ratais trop de cours. Alors, je me suis ré-orientée en licence de chimie et, après avoir parlé avec mes professeurs, j'ai décidé de passer le CAPES. Au final, ce n'était pas ce que je voulais faire au départ mais ça me plaît quand même beaucoup !"

Professeure en lycée l'an dernier, on se demande forcément comment les élèves ont réagi lorsqu'ilsmarine-dupuis-esbf ont découvert que leur prof' de chimie la journée était capitaine de l'ESBF lors du match du samedi soir. "Il y avait une élève qui jouait au handball et qui m'a reconnu tout de suite, raconte amusée l'intéressée. Au fur et à mesure de l'année, ils ont tous plus ou moins su que je jouais aussi à Besançon mais ils étaient plus gênés que moi d'en parler. Après, je les entendais parfois se dire entre eux : "tu as vu, elle était dans le journal la prof" ! Mais c'était plus sympa qu'autre chose."

Joueuse de haut niveau, prof, titulaire d'un master de chimie, elle bénéficie désormais de plusieurs portes de sortie pour sa reconversion future, bien que lointaine. "J'avais aussi pensé à faire kiné ou bien à travailler dans un labo de chimie, réfléchit Marine Dupuis. Bon, de toute façon, je vais avoir un peu de temps pour y penser désormais." Quitte à, à nouveau, se lancer un nouveau défi.

Propos recueillis par Clément Domas Crédits photos : LFH

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