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Sélestat, le pari jeunesse
Aussitôt descendu, aussitôt remonté, le Sélestat Alsace Handball a parfaitement réussi son pari. Et va devoir en relever un autre, celui d'essayer de se maintenir en Starligue avec un effectif des plus jeunes.
La recrue moyenne de Sélestat cet été a un peu plus de 23 ans de moyenne d'âge. Pourtant, les noms ne sont pas inconnus des habitués de la LNH : Antoine Gutfreund, Kader Rahim, Ognjen Djeric ou Thibaut Minel, vous avez sûrement déjà vu ces visages si vous suivez un tant soit peu le championnat. Mais, plus habitués à des rôles d'appoint jusque là, ils vont désormais occuper le devant de la scène avec le club alsacien, qui remonte dans l'élite cet été. Christian Gaudin, à la tête de cet effectif, a dû composer avec les limites du budget sélestadien, mais sans jamais se plaindre de quoi que ce soit : "On s'est réuni autour de la table avec les responsables du club, notamment le président, et on a défini cette stratégie de construire autour de la jeunesse. J'ai appris une chose depuis que je suis arrivé en Alsace, c'est qu'on ne fait pas avec ce qu'on n'a pas." L'ancien gardien de but de l'équipe de France, passé auparavant sur les bancs de Saint-Raphaël et Hambourg est plein d'ambition pour son groupe : "On va essayer d'optimiser et de faire progresser ces jeunes joueurs, qui sont à la recherche de temps de jeu. Mais il va falloir qu'ils prouvent qu'ils sont déterminés pour avancer et permettre au club d'avoir les meilleurs résultats."
"Pas le temps de papilloner"
La saison passée, le SAHB, pourtant favori en Pro D2, avait dû finalement passer par les barrages pour accéder en Proligue, battant Massy et Dijon en play-off. Mais avant cette fin heureuse, il avait fallu batailler sec et composer avec les blessures des cadres. L'expérience acquise à l'échelon en dessous sera-t-elle d'une quelconque utilité à l'heure de batailler pour le maintien dans l'élite ? En tout cas, comme on a pu le voir sur les matchs de préparation, Christian Gaudin n'hésite pas à donner de la voix pour que son message passe auprès de ses jeunes ouailles. "Même si on me voit crier, je me régale au quotidien" s'amuse-t-il. "J'aime bien sentir mes mecs. On ne doit pas lâcher, il faut accepter de se faire secouer un petit peu, mais je ne le fais jamais pour le plaisir de le faire. A un moment, il faut que les choses soient comprises parce qu'il faut qu'on aille vite. On n'a pas le temps de papilloner, il faut avancer plus vite qu'on ne l'a fait l'an dernier, parce que le niveau nous y contraint. On a pu, la saison passée, se servir de la première phase pour mettre en place tout en gagnant des matchs. Cette année, il faudra aller plus vite car sur les trois premières journées, on joue trois fois à domicile. On ne peut pas galvauder ces trois matchs, il faudra être prêts dès l'entame."
Miser sur la fraîcheur
En tout cas, les signes observés pour l'instant sont encourageants. En l'absence de Kosta Savic et Yannis Lenne, les Alsaciens n'ont connu la défaite qu'une seule fois sur leurs trois premiers matchs de préparation, le weekend passé face à Tremblay (28-29). Un revers logique et loin d'être inquiétant, les matchs officiels ne commençant que dans trois semaines. Et peu importe que seuls deux joueurs (Frédéric Beauregard (photo de droite) et Grégory Martin) n'aient que plus de 30 ans, Christian Gaudin ne voit pas ce manque d'expérience comme étant rédhibitoire : "Jean-Baptiste Lafond, un ancien rugbyman, disait "l'expérience est l'excuse des vieux". Les jeunes qui arrivent ont un petit vécu en LNH mais peu de temps de jeu. On n'a pas de grosse expérience mais ce n'est pas inquiétant, je mise sur l'insouciance, la fraicheur et l'enthousiasme qu'on doit offrir à tout le monde. Il se passera ce qu'il se passera, mais ces trois trucs me paraissent primordiaux pour pouvoir passer une belle saison."
Kevin Domas