Pro D2 - J19
Saran, forte tête
Saran s’est imposé avec autorité vendredi soir face à Besançon (30-23). Billère, auteur d’un match nul contre Mulhouse (23-23), voit revenir à égalité Sélestat et Istres qui se sont tous deux imposés. La lutte pour les play-offs s’annonce indécise jusqu’au bout tandis que Limoges a remporté un beau succès à domicile contre Cherbourg (28-27).
Le match du week-end
Il y avait un parfum de LNH, ou tout du moins de prétendants à la D1, dans le choc qui opposait Dijon à Sélestat. Le SAHB n’en finit plus de monter en puissance et de bonifier son jeu. Les dijonnais de Jackson Richardson en ont fait l’amer constat, battus de quatre buts dans leur salle (27-31). Les alsaciens sont désormais les dauphins du leader sarannais, avec trois points de retard. Autant dire que rien n’est fait à sept journées de la fin.
La première période avait pourtant été très équilibrée. Les deux équipes ont réalisé un vrai mano à mano, qui a souvent plutôt penché du côté des locaux même si les visiteurs n’ont jamais été décrochés. Au plus fort de la domination bourguignonne, Sélestat a accusé jusqu’à quatre buts de retard (7-3, 9’). Mais les joueurs de Christian Gaudin n’ont jamais baissé la tête et ont su profiter des erreurs adverses pour recoller au score. Avec un excellent Jeremy Sargenton, auteur de 17 arrêts, le SAHB repart au combat. Joli se charge de marquer et de remettre les siens sur de bons rails (11-9, 19’). Savic, Jung ou encore Beauregard lui emboîtent le pas et permettent à leur équipe de rentrer aux vestiaires en ayant refait son retard (16-16).
Dijon est moins souverain et a certainement laissé passer sa chance. Les deux équipes restent ainsi à égalité pendant les cinq premières minutes (20-20, 35’), avant que Dijon craque en défense et que Sélestat fasse admirer son jeu d’attaque nettement plus fluide qu’il y a quelques semaines (21-24, 39’). La situation se complique pour le DBHB, incapable d’enrayer le temps fort de son adversaire. Un 3-0 de Joli, Seri et Jung met fin aux espoirs de victoire des locaux (24-29, 54’). Les alsaciens réalisent une sacrée performance en s’imposant de quatre buts (27-31).
Le joueur du week-end
Lors de la phase aller, le choc entre Billère et Mulhouse avait rappelé aux plus anciens le doux parfum des play-offs d’accession à la LNH lorsque, il y a quelques années, les deux formations s’étaient rendues coup pour coup pour une place au plus haut niveau. C’est Billère qui avait alors tiré son épingle du jeu. Depuis, beaucoup de choses ont changé de part et d’autre. Le BHB restait sur deux défaites de rang tandis que le MHSA venait de mettre fin à quatre matches sans victoires. Cette fois-ci, les deux formations sont restées dos à dos (23-23). Pour son premier match complet dans les cages alsaciennes depuis son arrivée au club en juillet 2014, Sébastien Le Goff a été monstrueux avec 20 arrêts à son actif. Il est le meilleur joueur de cette 19ème journée.
Souvent dans l’ombre d’Ionut Ciobanu, Sébastien Le Goff a prouvé vendredi à Billère qu’il était bien plus qu’une doublure. Le portier du MHSA a profité des maux de ventre de son coéquipier pour réaliser un match plein. Il a été décisif dans un match accroché. Dès le départ, le MHSA impose son rythme en infligeant un 3-0 aux locaux par l’intermédiaire de Reig-Guillen à deux reprises et Becirovic (0-3, 6’). La défense mulhousienne est de nouveau efficace et agressive depuis la semaine passée contre Besançon (22 buts encaissés). Elle confirme sn renouveau face à Billère même si Crépain (5 buts) reste un véritable poison à contrôler (3-4, 9’). Les deux équipes ne lâchent rien, avec notamment Querin qui redonne de l’air aux siens avec un doublé (7-7, 18’). Le temps faible des mulhousiens est parfaitement exploité par le BHB qui inscrit un 4-0 juste avant la pause. Le rapport de force n’est plus le même : Billère mène de trois buts à la pause (12-9).
Comme en première période, Mulhouse réussit son début de mi-temps. Les joueurs de Brahim Ighirri tentent de vite recoller au score pour se donner toutes les chances de victoire (14-13,34’). Reig-Guillen et Serrano continuent de faire tourner le compteur buts de leur formation, mais ils trouvent à qui parler en face avec Crépain et Zerbib (17-16, 40’). Le jeune Muller sort alors de la boîte et inscrit à lui seul un 3-0 qui rebat totalement les cartes (19-20, 49’). Le money-time s’annonce indécis. Les deux formations ont l’occasion de l’emporter mais c’est finalement dos à dos qu’elles se quittent (23-23).
Les autres matches
Saran est bien installé dans son fauteuil de leader. Les joueurs de Fabien Courtial ont remporté un nouveau large succès (30-23) face à Besançon. La victoire a mis du temps à se dessiner, les 35 premières minutes ne permettant pas au promu de faire la différence. Besançon avait bien résisté aux assauts du leader, en s’appuyant notamment sur Eymann en attaque (5 buts). Saran avait pourtant réalisé un premier écart au cœur de la première période (7-5, 15’), mais le GBDH pouvait s’appuyer sur Scotto ou encore Vozab pour ne rien lâcher (9-9, 20’). A la pause, le suspense est total (13-13). Besançon, qui avait jusque là fait jeu égal avec son adversaire, recule sous la pression d’Acquevillo et Lamazaa-Pary (19-16, 44’). Progressivement, les visiteurs voient le match leur échapper. Ils ne peuvent rien faire pour enrayer la machine adverse qui donne alors la pleine mesure de ce qu’elle peut produire (27-19, 22’). Les dernières minutes sont une formalité pour Saran qui s’impose au final de sept buts (30-23).
Le derby de l’Ile-de-France a tenu ses promesses samedi soir à Boisramé. Massy a confirmé qu’il était revenu en force dans la course aux play-offs en s’imposant sur le parquet de Pontault (27-28). Si le score final est serré, la domination a été bien plus importante pour les essonniens. Ces derniers ont compté jusqu’à quatre buts d’avance à six minutes de la fin (23-27, 54’). Mais les pontellois ont alors jeté leurs dernières forces dans la bataille, avec Lagier-Pitre, Jallamion ou encore le grec Ioannou à la finition. Il était trop tard pour inverser la tendance. Massy avait auparavant pu compter sur un excellent Perisic dans ses cages, auteur de 20 arrêts. Celui qui a prolongé la semaine passée son contrat avec le MEHB a fait déjouer l’attaque pontelloise, trop hésitante à la finition. Pourtant, après un premier acte équilibré, Massy ne comptait qu’un but d’avance à la pause (11-12). Le début de seconde période est à l’avantage des visiteurs, qui profitent des espaces dans la défense adverse pour faire la différence (13-17, 36’). On connaît la suite avec une formation massicoise qui a globalement bien contrôlé les débats sur le parquet de son voisin.
Limoges est revigoré depuis qu’il évolue dans son nouveau palais des sports. Les limougeauds ont remporté une très belle victoire contre Cherbourg (28-27) au terme d’une rencontre à suspense et dans un final renversant. Alors que le chrono était terminé, l’arbitre siffle un coup franc direct pour les locaux. Ervacanin réalise un vrai exploit en trompant la vigilance des cherbourgeois. Ce but revêt une importance capitale puisqu’il permet au promu de se donner de l’air au classement. Pourtant privé d’Aïssa (contusion au poignet gauche) et Aubard (entorse à la cheville droite), le LH87 avait bien entamé les débats, malgré la réussite dans le camp adverse de Khermouche (6/6). Aucune des deux formations ne prend véritablement l’ascendant (10-10, 21’). Ervacanin, Ampere et Roby donnent un coup de collier avant la pause et permettent à leur équipe de compter trois longueurs d’avance à la mi-temps (16-13). En deuxième période, Cherbourg profite d’une infériorité mal gérée par Limoges pour prendre les commandes (18-19, 39’). La JS semble avoir pris le mach à son compte, avec trois longueurs d’avance (20-23, 47’). Mais c’était sans compter sur la combativité de Limoges, bien décidé à offrir un nouveau succès à son public. Nikolic et Ervacanin vont alors porter leur équipe, qui va complètement inverser la tendance pour s’imposer au final d’un but (28-27). Renversant !
Nancy a passé une belle soirée vendredi contre Valence. En tête pendant toute la rencontre, les joueurs de Stéphane Plantin ont infligé une lourde défaite aux valentinois (37-26). Le spectre de la relégation en Nationale 1 est désormais de plus en plus fort pour les drômois. Malgré les sept buts de Yann Roby, le buteur maison, ils n’ont rien pu faire pour faire douter des nancéens bien en place. Très vite, Valence a compris que la soirée serait longue et compliquée (14-9, 22’). Jusque là, les joueurs de Milorad Davidovic avaient réussi à limiter les dégâts (7-6, 10’). Mais avec un Nicolas Potteau à nouveau bien en place dans ses cages et une attaque menée par Ramond (6 buts), difficile pour la lanterne rouge de rester au contact. A la pause, Nancy entrevoit déjà la victoire (17-12). La seconde période va s’avérer bien plus compliquée pour les visiteurs. Nancy régale son public tandis que la défense valentinoise prend l’eau de toute part (29-18, 47’). La messe est dite et Valence n’a plus que son honneur à sauver en fin de rencontre (37-26). Nancy peut de son côté savourer une victoire importante dans la course aux play-offs.
Istres s’installe aux premières places de Pro D2. Grâce à leur victoire sur Angers (34-33), les joueurs de Gilles Derot restent à trois points du leader, Saran, et à égalité avec Sélestat et Billère. Ils ont pourtant dû s’employer jusqu’au bout face à une équipe angevine décomplexée, qui a parfaitement joué son rôle d’empêcheur de tourner en rond. Le buteur maison Plaza Lara a longtemps mis à mal la défense istréenne, avec neuf buts qui ont permis à son équipe de rester dans le coup même lorsqu’elle était distancée au score (12-7, 17’). Les locaux pensaient même avoir fait le plus difficile en première période lorsqu’ils ont infligé un 4-0 à leur adversaire avec deux doublés de Kaabeche et Jonsson, l’un des grands bonshommes de la soirée (12 buts). De 17-10 à sept minutes de la fin, Angers est passé à 17-14 à la pause et a ainsi limité la casse. Les joueurs de Laurent Sorin vont toujours rester à trois ou quatre buts d’Istres par la suite (33-29, 51’). Mais il était écrit que cette rencontre serait indécise jusqu’au bout. Comme en première période, Istres subit un coup de moins bien dans les dernières minutes. Kiala ou encore Plaza Lara en profitent, mais Istres assure l’essentiel (34-33). Le déplacement du groupe provençal à Massy la semaine prochaine vaudra le détour.
Olivier Poignard