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Rhein-Neckar et Kiel battus, Flensburg et Berlin mènent la danse
Entre la défaite de Rhein-Neckar à Göppingen, le match très solide livré par Flensburg contre Magdebourg, le succès de Gummersbach sur Kiel et la toute première victoire de Lübbecke en championnat, cette journée de Bundesliga a été riche, très riche même. Retour sur tous ces matchs.
Göppingen surpasse Rhein-Neckar
Les Rhein-Neckar Löwen sont dans le dur. Surprenants il y a quelques semaines alors que le calendrier était fou, les champions d'Allemagne en titre ont craqué la semaine dernière, avec deux défaites contre Melsungen puis le Vardar. Jeudi, à Göppingen, les homme de Nikolaj Jacobsen disputaient leur neuvième match consécutif à l'extérieur, toutes compétitions confondues. Un calendrier fou, qui faisait dire au coach des Lions que ce mois de novembre était « le pire de ma carrière dans le handball ». Frisch Auf!, qui réussit bien face aux gros, court après le score en première mi-temps, mais Rhein-Neckar ne se détache pas de plus de deux buts d'avance en début de match (1-3, 5' ; 4-6, 13'). Dans la construction, les Lions sont moins à l'aise que d'habitude. Göppingen, bien dans son match, reste au contact (7-7, 17'), mais ne passe pas devant au score. Après que RNL ait manqué une occasion de passer à +3, les deux équipes rentrent aux vestiaires à égalité (14-14, 30').
Göppingen prend pour la première fois l'avantage dès l'entame de la deuxième mi-temps. Avec trop d'erreurs dans son jeu, Rhein-Neckar s'expose aux contres et se retrouve à trois buts de retard sur son adversaire (19-16, 39'). Jacobsen décide alors de jouer à sept. La tactique fonctionne : les Lions recollent petit à petit, et finissent par égaliser par Hendrik Pekeler (24-24, 50'). Mais, porté par ses supporters, Göppingen parvient à garder le contrôle dans le money-time. « La chance était de notre côté », souriait le coach Rolf Brack à la fin de la partie. Primoz Prost (photo, 15 arrêts dont 2 pen.) est décisif devant Gudjon Valur Sigurdsson (27-25, 58'), après des buts de Tim Kneule, meilleur buteur du match (9 buts) et de Marco Rentschler. Göppingen tient son exploit (28-26). Rhein-Neckar enchaîne ainsi une troisième défaite d'affilée, série à laquelle les partenaires d'Andy Schmid (8/15 jeudi) ont mis fin dimanche en accrochant le nul face au Vardar (21-21). Göppingen a poursuivi sur sa lancée en se qualifiant en Coupe EHF avec une large victoire sur Arendal à l'extérieur (21-31), après un aller très décevant.
Berlin et Flensburg carburent toujours
Ce nouveau coup d'arrêt pour le champion profite aux équipes de tête. Berlin reste leader et creuse l'écart sur les Löwen en s'imposant à domicile sur Wetzlar (29-24). Wetzlar a donné du fil à retordre aux Berlinois, souvent derrière au score mais jamais largués. C'est en fin de rencontre que Berlin se détache, avec un Petr Stochl (photo) décisif dans les cages (8 arrêts en deuxième mi-temps, 42%). Petar Nenadic finit meilleur buteur (7 buts) d'un match où on a vu Stipe Mandalinic pour la première fois avec le maillot des Füchse. Le Croate, arrivé cette semaine en provenance de Zagreb, n'a pas marqué pour sa première apparition.
Flensburg, de son côté, a livré une copie très convaincante face à Magdebourg. Après un début de match très serré, les hommes de Maik Machulla font un écart juste avant la mi-temps (15-12, 30'), et mènent au score en deuxième période. Magdebourg, toujours proche au score (21-19, 47'), commet cependant trop d'erreurs techniques pour pouvoir recoller davantage. La défense de Flensburg est difficile à passer, Michael Damgaard et Marko Bezjak étant limités à un but chacun, tandis qu'en face, Thomas Mogensen et Kentin Mahé, 5 buts chacun, trouvent les espaces pour servir Hendrik Toft Hansen (6 buts). Flensburg accroît son écart en fin de rencontre (25-20, 53') pour s'imposer également sur le score de 29-24. Le SG reste dauphin de Berlin, mais pourrait le rejoindre en tête lors de la première journée en cas de succès à Minden. Berlin a en effet déjà joué le match de cette journée il y a quelques semaines, et avait gagné à Leipzig (30-31).
Hanovre sur le podium, Melsungen freiné
La troisième équipe sur le podium n'est plus Rhein-Neckar, mais Hanovre. On a déjà évoqué le calendrier favorable des Preux chevaliers avant la trêve. Jeudi, ils avaient l'occasion de continuer d'en profiter lors du court déplacement à Lemgo. Sous l'impulsion de ses Danois Casper Mortensen et Morten Olsen – respectivement 8 et 7 buts – Hanovre fait la course en tête en première période (11-15, 30') et creuse l'écart ensuite (13-20, 37'). Le baroud d'honneur de Lemgo n'arrive pas jusqu'à revenir totalement sur Hanovre, qui s'impose de deux buts (27-29). Et monte donc sur la troisième place du podium.
Melsungen, ex-æquo avec Hanovre depuis quelques semaines, n'a pas réussi à confirmer après sa victoire sur Rhein-Neckar la semaine dernière. Il faut dire que, samedi soir, les hommes de Michael Roth sont tombés sur un os à Nuremberg : Erlangen, en progression lente depuis la nomination d'Adalsteinn Eyjolfsson au poste d'entraîneur à la trêve internationale, répond au défi physique de Melsungen. Le MT, après avoir fait la course en tête en première période, se retrouve mené en cours de deuxième. Nebojsa Simic, encore très efficace dans les buts de Melsungen (16 arrêts, dont 1 pen.) trouve du répondant avec un Nikolas Katsigiannis absolument épatant (18 arrêts, dont 3 pen.). Bien aidé par sa défense, le gardien permet à Erlangen de rêver à une première victoire depuis le mois de septembre. Surtout, après des buts de Christoph Steinert et de Martin Stranovsky (meilleur buteur du match avec 8 réalisations), Erlangen mène 23-21 à 50 secondes de la fin. Michael Allendorf marque vite en réponse, mais la balle est à Erlangen qui veut jouer la montre. Les arbitres, qui avaient le bras levé, sifflent et donnent la balle à Melsungen alors qu'Erlangen n'avait pas encore atteint les six passes. Contre-attaque de Melsungen, grosse faute de Nikolai Link qui prend un carton rouge et 7 mètres pour Michael Allendorf. L'ailier devient le héros du match en marquant son deuxième but de la minute et en sauvant le point du nul pour Melsungen (23-23). Le MT ne gagne pas, mais ne perd pas non plus, un moindre mal donc.
Kiel battu à Gummersbach !
C'est sans doute la sensation de la journée. Gummersbach sortait de deux victoires certes, mais acquises de justesse contre Hüttenberg et Lübbecke, avec qui le VfL lutte pour le maintien. On changeait de calibre avec la réception de Kiel. Et pourtant... Parfaits de bout en bout, les joueurs du VfL débutent avec une grosse défense, un grand Carsten Lichtlein qui commence son match par trois parades, et ils s'envolent au score (9-4, 13'). Kiel n'arrive à réduire l'écart que temporairement, pendant les infériorités numériques de son adversaire. Gummersbach tient un avantage de cinq buts à la pause (16-11, 30'). En deuxième mi-temps, l'écart gonfle encore. Outre Lichtlein (17 arrêts), Stanislav Zhukov est impressionnant pour le VfL (7 buts, 5 passes décisives). Après sept ans sans avoir pris un point contre Kiel, et onze ans sans avoir battu les Zèbres, les Bleus et Blancs se retrouvent à mener de neuf buts (27-18, 47')... Kiel réagit tout de même, revient à trois buts (27-24, 54'). Mais en fin de match, Eirik Köpp prend les choses en main pour Gummersbach et marque les buts décisifs pour offrir une victoire historique à son équipe (31-27). C'est un sérieux coup d'arrêt pour Kiel, qui restait sur trois victoires consécutives en championnat. En revanche, pour Gummersbach, ce succès est extrêmement précieux puisqu'il offre deux points de plus dans la course au maintien.
Lübbecke débloque enfin son compteur !
Avec toutes les surprises vues dans la semaine, on était prêts, dimanche, à accepter que Lübbecke gagne un match. Passé pas loin la semaine dernière contre Gummersbach, le TuS se déplaçait à Stuttgart, l'équipe la plus touchée par les blessures de la Bundesliga. La poisse ne lâche plus le TVB puisque tôt dans le match, le gardien Johannes Bitter se tient la cuisse gauche et doit sortir du terrain, peut-être victime d'une déchirure. Stuttgart et Lübbecke sont au coude à coude quasiment toute la rencontre, Stuttgart étant même plus souvent devant grâce aux buts de Marian Orlowski (10 au total), avant que Lübbecke ne prenne l'avantage dans les dix dernières minutes (23-26, 51'). Stuttgart parvient à égaliser, Lukasz Gierak redonne l'avantage à Lübbecke à 100 secondes du terme et Stuttgart, cette fois, n'arrive pas à égaliser, un dernier tir d'Orlowski étant détourné par Joel Birlehm (28-29). Il a donc fallu attendre la fin novembre pour voir Lübbecke gagner. Le TuS, mieux depuis quelques semaines, reste dernier mais recolle à ses adversaires directs.
Malheureusement pour Lübbecke, Gummersbach et Erlangen n'ont pas perdu. Mais Hüttenberg et Ludwigshafen, eux, se sont inclinés. Hüttenberg recevait Minden, solidement installé dans le ventre mou. Le GWD compte bien y rester et démarre donc son match chez le promu sur les chapeaux de roues (2-8, 8'). Avec jusqu'à neuf buts de retard (6-15, 20'), le TVH réagit et revient à deux buts (16-18, 37'), mais pas plus près. C'est même Minden qui reprend le large (23-29, 52'), pour s'imposer finalement sans trop de stress (26-30). Espen Christensen a réalisé 18 arrêts et a ainsi largement contribué à la victoire de son équipe, la première à l'extérieur cette saison. Hüttenberg est désormais à égalité avec Lübbecke au classement.
Ludwigshafen a, de son côté, totalement sombré à domicile contre Leipzig, toujours dans le haut du classement. Les Chouettes sont restées au contact treize minutes (4-4, 13') avant de subir la loi de Leipzig qui colle un 13-4 sur le reste de la première période (8-17, 30'). Les Saxons restent sur leur lancée en deuxième période et l'emportent finalement de quatorze longueurs, la plus large victoire du SC DHfK en Bundesliga de son histoire, depuis son accession en 2015 (21-35). Ludwigshafen perd son quatrième match en marquant seulement 21 buts d'affilée.
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Mickaël Georgeault