EdF (F)
Auf Geht's Frankreich !
L’Équipe de France entre aujourd'hui en lice pour la vingt-troisième édition du championnat du monde. Troisièmes du dernier championnat d'Europe (2016), secondes des Jeux Olympiques de Rio (2016), les Bleues peuvent légitimement nourrir de très belles ambitions cette année en Allemagne. L'objectif affiché est d'atteindre, au moins, le dernier carré de la compétition.
Un groupe quasi-complet
A un an du championnat d'Europe organisé en France, certaines joueuses auraient pu se préserver. Celles qui jouent à l'étranger loin de leur famille - Camille Ayglon-Saurina par exemple - ; celles qui traînent quelques douleurs lancinantes ou reviennent de blessure - Gnonsiane Niombla (dos), Allison Pineau ; et puis celles, l'immense majorité finalement, qui doivent jongler avec un calendrier qui s'annonce, comme toujours, très chargé jusqu'à la fin de saison. Mais non, hormis Laura Glauser (enceinte) parfaitement supplée par Cléopatre Darleux, toutes ont répondu à l'appel de l'équipe de France. Un appel qui les pousse à vouloir rallier Hambourg après avoir traversé l'Allemagne d'ouest (Trèves) en est (Leipzig) et du sud au nord (Hambourg). Tel est le plan de marche de cette quinzaine outre-Rhein, en tout cas.
Olivier Krumbholz, sélectionneur français, se satisfait de cette situation : "c'est vrai que certaines anciennes auraient pu faire une impasse internationale une année, mais non. Tant mieux, cela nous permet d'être particulièrement concurrentiels et nous partons au Mondial plein d'ambitions. On a une très bonne équipe, même si on n'est pas tout à fait au complet. On va jouer notre carte à fond."
Le staff de l'équipe de France a dévoilé hier les seize joueuses qui débuteront la compétition face à la Slovénie. Parmi elles, toutes les tôlières donc, celles qui aspirent à le devenir, mais également des jeunes comme Orlane Kanor - Jannela Blonbou commencera en tribunes. "Certes, elles ont moins de culture du jeu mais elles sont rigoureuses, se justifie Olivier Krumbholz. Ces jeunes vont apporter leurs qualités individuelles notamment en attaque, leur punch, ainsi que leur capacité à déborder et à tirer fort. Lorsque l’équipe en aura besoin, par exemple à un moment délicat, je compte sur leur fraîcheur et leur audace pour marquer des buts et nous rapprocher de l’adversaire. La progression évidente des jeunes joueuses est un atout supplémentaire." Depuis le retour d'Olivier Krumbholz à la tête de la sélection, cette alchimie fonctionne à merveille. C'est même devenu une marque de fabrique. "Je trouve que l'équipe de France a vraiment un groupe homogène, appuie Grace Zaadi. Il y a parfois beaucoup de différences en termes de style de jeu d'une joueuse à l'autre mais au final c'est ce qui fait notre force. C'est très plaisant d'évoluer dans un tel environnement."
Une phase de poule à deux vitesses
Slovénie, Angola, Paraguay, Espagne, Roumanie. Tels seront, dans cet ordre, les cinq premiers adversaires que l'équipe de France va rencontrer lors de sa phase de poule qui se déroulera dans l'Arena de Trèves (4100 places) . Ce qui signifie que les Bleues devront enchaîner deux gros matchs contre l'Espagne et la Roumanie, deux outsiders de cette compétition, en fin de premier tour. "Si on avait pu échanger entre le Paraguay et l'Espagne, en termes de récupération cela aurait sans doute été idéal, analyse Camille Ayglon-Saurina. Nos deux derniers adversaires sont les plus grosses équipes de cette poule mais elles ont moins de rotations que nous. Les jouer à la fin peut être un avantage."
"On est sur un début de Mondial très compliqué car avec deux séries de deux matchs en 24h, appuie Olivier Krumbholz. Jouer l'Angola après la Slovénie, ce n'est pas évident, et en 22h, on joue l'Espagne puis la Roumanie. L'ordre des matchs n'est pas favorable."
Lors des deux premiers jours, les Bleues vont en effet rencontrer deux formations déjà affrontées lors de leur préparation en France. En finale du tournoi Razel-Bec, l'équipe de France avait en effet assez facilement disposé de la Slovénie (26-18) dimanche dernier. La défense, surtout, avait cadenassé toutes les offensives adverses lors des trente premières minutes puisque Ana Gros et ses partenaires n'avaient inscrit que 5 buts en première période. "On dispose d'un collectif très rajeuni sur cette compétition, décrit l'arrière droite messine et internationale slovène. Aujourd'hui, l'une des plus âgées, c'est moi et je n'ai que 26 ans (rires) ! On fera du mieux possible de toute façon mais nous avons été plutôt satisfaites de notre tournoi en France." Pour leur dernier match de préparation, les filles d'Olivier Krumbholz s'étaient mesurées à l'Angola (30-18) - leur deuxième adversaire en Allemagne - qu'elles avaient maîtrisées avec grand sérieux aux Arènes de Metz. Les trois premières rencontres devraient donc être une formalité pour l'équipe de France.
La France vise le carré final... au moins
Hormis la Roumanie, qui ne cache pas ses ambitions avec son génie Cristina Neagu comme chef d'orchestre, les prétendants au podium final sont finalement les mêmes. "Pas mal d'équipes arrivent avec des gros moyens en Allemagne, note Olivier Krumbholz. La Norvège, les Pays-Bas et la Russie sont dans un moment fort lorsque l'on s'attarde sur l'âge de leurs joueuses. Mais certaines autres nations vont tenter de revenir : la Serbie semble avoir réussi à faire revenir certaines stars, la Roumanie ou la Hongrie veulent revenir dans les quatre, cinq premiers mondiaux..." L'Allemagne, aussi espère jouer les troubles fêtes sur son territoire.
Il poursuit : "l'objectif est de faire un excellent résultat, pas forcément pour gagner. L'objectif est d'aller en demi-finale, si on y va, le reste ne tient pas à grand chose. Les matchs de poules sont donc très importants, si vous finissez premier vous avez un huitième de finale un peu plus abordable et en quarts, vous évitez les autres premiers."
Mais Camille Ayglon-Saurina va plus loin : "En finale olympique contre la Russie (19-22), notre adversaire était plus fort que nous même s'il nous manquait de la fraicheur. L'année d'avant, on se fait sortir en demi-finale par la Norvège (16-20), en ayant eu l'impression tout le match qu'on pouvait la faire douter. Tout ça laisse un goût d'inachevé. C'était notre première médaille de bronze à beaucoup d'entre nous et, après avoir eu l'argent plusieurs fois, on se dit que ça serait sympa de finir sur une victoire. On aimerait ramener l'or. C'est un objectif car je pense qu'on en a les moyens."
Le message est passée. Désormais, c'est aux Bleues de jouer. Auf Geht's !*A Trèves, Clément Domas (avec K.Domas) *Allez