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Kanor, même pas peur
Orlane Kanor, arrière gauche de l'équipe de France, est actuellement la plus jeune des 16 joueuses couchées sur la liste d'Olivier Krumbholz dans ce championnat du monde. A seulement 20 ans, la Guadeloupéenne a notamment été l'une des rares a ne pas passer à côté de son match d'ouverture face à la Slovénie (3/3 au tir). En confiance et bien entourée, Orlane Kanor joue libérée.
La France joue depuis un peu plus d'un quart d'heure de jeu face aux Slovènes lorsque le staff français décide de lancer Orlane Kanor dans le grand bain. La base arrière étant au ralenti depuis le début du match, le pari est osé. Mais il s'avère finalement payant. En 22 minutes passées sur le terrain, l'arrière messine livre un sans faute avec un 3/3 final au tir et une activité défensive intéressante. "Même si nous étions toutes très déçues par le résultat, d'un point de vue personnel, j'ai réussi à faire ce que me demandait Olivier donc j'étais contente sur cet aspect là, sourit l'intéressée. On a réussi à se trouver avec Laurisa et je n'ai pas eu d'échecs au tir." Avant d'ajouter sans transition : "mais le lendemain, j'ai fait un mauvais match." Un mauvais match, c'est deux pertes de balle et un 1/1 au shoot contre l'Angola. "Si je rentre 10 minutes par rencontre, je n'ai pas le droit de perdre de ballons, se justifie Orlane Kanor. Cependant, j'essaye de ne pas trop y penser, je me remets au travail et on verra la suite."
Arrivée en métropole début 2015, la native des Abymes fut lancée dans le grand bain de la Ligue des Champions l'an dernier par Manu Mayonnade, après avoir travaillé avec Yacine Messaoudi en réserve. "La saison passée, j'étais stressée avant chaque début de match, se rappelle Orlane Kanor. Mais Manu et Yacine m'ont beaucoup aidé. Ils m'ont dit de jouer avec plus de légèreté et qu'il n'y avait pas de raison d'avoir peur puisque je savais faire. Depuis, ça va mieux et j'essaye d'apporter tout ce que je peux."
Entourée par cinq autres messines en équipe de France, son intégration s'est faite en douceur. "Ces affinités que j'ai en club sont vraiment importantes pour moi ici, explique-t-elle. On ne peut pas toujours aller parler au coach alors je me tourne souvent vers Grace Zaadi ou Béatrice Edwige. Je suis un peu comme leur petite sœur finalement."
Aujourd'hui face au Paraguay, Orlane Kanor pourrait à nouveau disposer d'un temps de jeu conséquent face à un adversaire très abordable. "On doit gagner en stabilité et se servir de ce match pour progresser, annonce l'intéressée. De toute façon, même si l'adversaire sera à priori plus faible, la motivation vient toute seule lorsqu'on joue un championnat du monde !" Et en plus, elle jouera, comme depuis plusieurs mois, sans aucun état d'âme.
A Trèves, Clément Domas