Les bleus doivent continuer sur leur lancée

Après un premier match négocié de main de maitre face au Brésil (31-16), l'équipe de France enchainera dès cet après-midi face au Japon (17h45).

Il y a deux ans, presque jour pour jour, l'équipe de France faisait ses premiers pas sur le parquet du Hall XXL de Nantes, à l'occasion du tournoi du même nom. A l'époque, les Bleus l'avaient largement emporté face à l'Argentine d'abord (33-19) puis face à la Macédoine (30-20). Le genre de démonstration que les Bleus ont resservi mercredi face au Brésil (31-16). "C'était l'entame idéale. Les joueurs voulaient bien commencer la compétition face au Brésil" résumait le sélectionneur Didier Dinart. "On va continuer à travailler afin d'entamer la poule à Nantes dans les meilleures conditions et monter en puissance". Ce deuxième match devrait donner la possibilité aux coachs de continuer leurs rotations afin de préserver tout le monde. Surtout que, mercredi, on n'a pas vu de grosse différence au fil des changements, et il n'y a bien eu que les périodes de jeu à sept pour laisser un petit goût d'inachevé. Cette opposition face à une équipe japonaise qui retrouve les championnats du monde après six ans d'absence devrait néanmoins permettre de nouveaux essais. En revanche, si Timothey N'Guessan s'est entrainé sans souci, aucune décision n'a encore été prise quant à sa présence sur le terrain ce vendredi.

Olivier Nyokas à la maison

Pour Olivier Nyokas, c'est un retour à la maison, dans une salle qui l'a vu exploser face au PSG avant les fêtes et une ville qui l'a accueilli l'été dernier après un exil de deux ans en Allemagne. Habituellement arrière gauche, il a été utilisé sur le poste d'ailier depuis le début de la campagne. Mais sa polyvalence lui a permis de venir marquer deux de ses trois buts, mercredi, sur un poste d'arrière. "Sachant que je ne suis pas un bon défenseur, il fallait que je fasse autre chose que juste jouer sur mon poste. Cette polyvalence est clairement une force, même si je préfère jouer arrière" disait-il pendant la préparation. "A Nantes, je vais être doublement chez moi, et si revient à Paris, je serai aussi à la maison, devant ma famille. Rien que d'en parler, ça me transcende, ça me donne des frissons. Ce serait le bel accomplissement d'un chemin un peu atypique". Seul des trois Nantais à avoir commencé la préparation à avoir la chance de fouler le parquet du Hall XXL, Olivier Nyokas a, comme plusieurs de ses coéquipiers (Mahé, Porte) plusieurs flèches à son arc.

L'adversaire : Le Japon

Au pays du soleil levant, l'objectif, c'est déjà 2020. Forcément, puisque Tokyo accueillera alors les Jeux Olympiques et qu'à l'image du Brésil l'été dernier, les hôtes veulent faire bonne figure. Pour cela, ils ont engagé ce qui se fait de mieux en matière de techniciens. D'abord Antonio Carlos Ortega, l'ancien coach de Veszprem et actuel de Kolding, puis Dagur Sigurdsson, qu'on verra sur le banc de la Mannschaft allemande pendant ce Mondial. Les résultats ont été immédiats, avec une troisième place aux derniers championnats d'Asie et une première victoire en 28 ans face à la Corée du Sud. "En un an, les joueurs ont beaucoup progressé dans la discipline tactique. Participer à ce genre de compétitions est le meilleur moyen de nous étalonner face à de grosses nations" nous disait avant le début de la compétition Antonio Carlos Ortega, qui ne peut malheureusement pas changer le style de jeu de son équipe, obligé de miser sur la rapidité, faute de grands gabarits. "Nous sommes obligés de tenter des choses différentes quand nous jouons face à des joueurs qui font vingt kilos de plus que nous et vingt centimètres de plus" disait encore le technicien espagnol ce soir.

Un handball atypique

"Ils ont des joueurs au profil atypique et des qualités physiques importantes avec beaucoup de un contre un" décryptait Thierry Omeyer hier tandis que Didier Dinart veut surtout que ses joueurs ne prennent pas leurs adversaires au sérieux : "L'équipe du Japon est une équipe qu'on n'a pas joué depuis très longtemps. C'est sûr qu'on est favori sur cette rencontre mais on va la préparer très sérieusement. On sait que si on n'attaque pas ce match humblement, cela peut faire des rencontres étriquées voire même dangereuses." Il faudra pour cela se méfier de la défense étagée japonaise, qui a taquiné les Russes pendant quarante minutes avant d'exploser physiquement en fin de match, et de la base arrière emmenée par Hiroki Shida, le demi-centre virevoltant qui a passé sept buts aux Russes hier. Faisable, clairement, mais il faudra rester complétement concentré.

A Nantes, Kevin Domas