EdF (M)
"Tout commence demain"
L'équipe de France retrouve Bercy demain, quinze jours après l'avoir quitté triomphante face au Brésil (31-16). Pour aller chercher son ticket pour la finale du championnat du monde face à la Slovénie (21h).
Seize ans après, ils ne sont plus que quatre dans cette équipe de France à avoir connu l'ivresse d'un titre mondial à domicile. Thierry Omeyer et Daniel Narcisse bien sûr, mais aussi les deux coachs Didier Dinart et Guillaume Gille. Michaël Guigou aussi était dans l'enceinte parisienne en 2001, mais dans les tribunes. Il nous a même montré où cet après-midi, un peu en hauteur du côté des bancs de touche. "Je ne pensais pas qu'un jour un Mondial en France se reproduirait et que je serais sur le terrain, seize ans après. A ce moment là, je n'avais pas fait un match en D1 alors qu'à 35 ans je suis encore en équipe de France. C'est avant tout une très grande fierté de revenir ici" résume l'ailier gauche. Thierry Omeyer, lui en a vu d'autres depuis. Mais ce titre mondial, le premier d'une longue série, garde forcément une place à part dans un palmarès XXL. "Vivre ta première compétition à la maison, sur le terrain, ce sont des superbes souvenirs, d'autant plus que c'était aussi mon premier titre. Commencer par un titre de champion du Monde, c'était pas mal..." sourit-il.
"On rêve de finale"
Seize ans après, il va donc tenter de décrocher un ticket pour la finale, passage obligé pour tenter d'ajouter un deuxième titre mondial à domicile sur l'étagère, une première dans l'histoire. Mais hors de question de mettre la charrue avant les bœufs, que ce soit pour le gardien de 40 ans que pour Ludovic Fabregas, le benjamin de l'effectif. Les Bleus s'étaient donné comme mot d'ordre après le festival d'ouverture de revenir à Paris dans les meilleures dispositions pour aller chercher une médaille, ils l'ont fait. Mais le plus dur reste à faire. "On a acquis le droit de jouer deux nouvelles rencontres qui vont déterminer la couleur de notre fin de compétition. On a montré de très belles choses jusqu'à présent, on a bien géré notre parcours compliqué mais tout commence demain. On rêve tous de passer à l'étape suivante qui serait la finale" résume Guillaume Gille. Aller chercher la médaille d'or, un objectif à peine caché et, de toute façon, les Slovènes n'hésitent pas en faisant enfiler aux Bleus le costume du favori. "Tout le monde les voit gagner leur Mondial parce qu'ils jouent à la maison et c'est normal" résume Veselin Vujovic.
Deux victoires en préparation
L'équipe de France revient à Bercy dans un costume de favori, seize ans après. Repenseront-ils à leurs exploits passés au moment des hymnes demain ? "On verra tout ça après, à la fin de la compétition. Quand je vais entrer sur le terrain, je vais simplement me concentrer sur toute la préparation qu'on a faite et les problèmes tactiques" élude Daniel Narcisse. En préparation, les Bleus avaient affronté deux fois la Slovénie, pour deux victoires. L'une étriquée à Toulouse (29-27), l'autre plus large, à Montpellier (33-26), où les Slovènes, de l'aveu même de Jure Dolenec "n'étaient pas au niveau". Comme on le sait, les matchs de préparation n'ont que rarement quelque chose à voir avec la compétition. Surtout quand on est en demi-finale d'un Mondial à domicile...Force aux Français de le prouver.
L'adversaire : La Slovénie
Les Slovènes font donc leur retour dans la cour des grands, quatre ans après leur dernière demi-finale mondiale perdue en Espagne face au pays hôte (26-33). Seulement six joueurs de cette campagne ibérique sont encore dans les rangs slovènes (Mackovsek, Bezjak, Dolenec, Gaber, Kavticnik, Marguc) et la majeure partie de l'effectif évolue dans de grands clubs européens. Connue par le passé comme une bande de techniciens hors pair, cette équipe slovène désormais acquis une vraie assise défensive avec la charnière Blagotinsek-Gaber. "Ce sont des joueurs techniquement et tactiquement au dessus du lot, ils transpirent le handball par tous les pores, ce qui les rend excessivement dangereux. Ce ne sont pas les grands, ce ne sont pas les plus costauds, ce ne sont pas ceux qui courent le plus vite et pourtant, ils sont là. Ils jouent un handball très juste, avec un projet de jeu très cohérent" analyse Guillaume Gille. Le sélectionneur des Bleus sait bien qu'il faudra se méfier du côté droit, où Marguc, Janc et Dolenec font des ravages mais que le côté gauche, avec Mackovsek et Henigman sur la base arrière, n'apporte pas les mêmes garanties. Et que la paire de gardiens Skok/Lesjak n'est pas forcément au rendez-vous dans les grands événements...
A Paris, Kevin Domas