EdF (M)
Dinart-Gille, première réussie
Intronisés en septembre, Didier Dinart et Guillaume Gille ont parfaitement réussi leur entrée en matière en emportant leur première titre en tant que sélectionneurs hier. Pourtant ce n'était pas fait d'avance.
C'était presque un coup à quitte ou double. Introniser officiellement Didier Dinart et Guillaume, un nouveau duo de sélectionneurs, quatre mois avant un championnat du monde à domicile et un mois après une défaite en finale des Jeux Olympiques, la prise de risque était conséquente. Même si Didier Dinart était dans les parages depuis plus de trois ans. Ce matin, on peut sans souci dire que le pari pris par les dirigeants de la FFHB a été payant. Les Bleus sont sur le toit du monde pour la sixième fois, les entraineurs ont fait des choix forts qui se sont révélés payants et, si on excepte leur communication parfois minimaliste en conférence de presse, personne ne se plaint de rien. "Ce titre représente la récompense, la concrétisation de trois années et demi de travail. Même si j'avais l'étiquette de B, l'élaboration des séances et la préparation des matchs, c'est moi qui les faisait" rappelle Didier Dinart, qui n'a eu que très peu de temps pour trouver ses marques avec son nouvel acolyte. Pourtant, plus la compétition avançait, plus les deux ont pris leur place. Le Guadeloupéen debout devant le banc, le Drômois le plus souvent assis, dans la correction des petits détails. Même s'ils ont plusieurs fois balayé d'un revers de la main les questions sur le rôle de numéro un ou deux, comme s'ils ne faisaient qu'un. "Pour moi, pour une première, on ne pouvait pas rêver mieux" savoure Gille. "Ce mondial était un défi en soi, chaque match était une petite étape à franchir, ça a été quelque chose qui a été très cohérent."
Des choix forts et payants
Cohérents, comme les choix que le binôme de sélectionneurs a fait tout au long du mondial. Bousculant les status, n'hésitant pas à garder Thierry Omeyer ou Luc Abalo sur le banc, ce qu'on n'avait que rarement vu sur les compétitions précédentes. Didier Dinart a toujours eu un penchant pour les jeunes joueurs sur le terrain, la compétition réalisée par Ludovic Fabregas et Nédim Rémili lui ont donné raison. Une volonté qu'il attribue à sa propre expérience : "Il fallait mettre sa patte sur cette équipe, on m'a appris à utiliser les jeunes quand j'étais à Ciudad Real et ça a toujours été ma philosophie. En général, quand tu as eu un bon maestro et tirer les enseignements d'un bon fonctionnement, tu essaies tout simplement de le reproduire". Guillaume Gille, lui, ne veut absolument pas tirer la couverture à lui. Ces choix, il les a validés, mais il tient avant tout à rendre hommage aux joueurs pour les avoir rendu fructueux. "On a suivi nos choix, on a été confiant dans les options qu'on a prises. Après, le coaching est cohérent si ça se passe bien sur le terrain et ça, ce n'est pas dans nos mains. C'est facile de dire coaching gagnant mais ce sont les joueurs qui font qu'il l'est." Avec ce Mondial, le duo Dinart-Gille commençait sa carrière par le plus haut des sommets. Le bilan : l'examen est validé, avec mention.
Kevin Domas