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Narcisse et Omeyer, monstres sacrés des Bleus
L’annonce de la fin de carrière internationale de Thierry Omeyer et Daniel Narcisse dimanche dans « Stade 2 » sonne comme la fin d’une époque pour le handball français. Joueurs majeurs des succès tricolores depuis 2001, ce sont deux monstres sacrés qui vont tirer leur révérence en Bleus.
On les croyait immortels et éternels, présents pour toujours sous ce maillot bleu qu’ils ont progressivement garni d’étoiles au fil de leurs campagnes mondiales. Mais à respectivement 37 et 40 ans, Daniel Narcisse et Thierry Omeyer devraient annoncer officiellement mardi matin en conférence de presse l’arrêt de leur si riche carrière internationale. Peut-être disputeront-ils deux derniers matches qualificatifs pour l’Euro 2018 contre la Norvège début mai et boucleront la boucle à Clermont-Ferrand, devant « leur » public. Avec 665 sélections cumulées à eux deux (309 pour Narcisse, 356 pour Omeyer), c’est tout un pan de l’histoire du handball français qui s’apprête à partir au sommet de sa gloire, après un nouveau titre mondial remporté il y a quelques semaines à Bercy contre la Norvège.
Plus de 15 ans au sommet international
Comme un symbole, c’était déjà devant le public parisien en 2001 que les jeunes internationaux avaient remporté le Graal mondial. Alors âgés de 24 et 21 ans, le portier et le demi-centre avaient croqué à pleines dents le temps de jeu que Daniel Costantini leur avait offert. Ils n’étaient alors que de futurs cadres des Bleus, « chapeautés » par les Richardson, Martini, Cazal et Anquetil. Mais leur performance en finale contre la Suède, avec 6 arrêts pour Omeyer et deux buts pour Narcisse, avaient laissé augurer le poids croissant qu’ils allaient prendre plus tard dans le collectif de Claude Onesta. Leur palmarès est désormais incomparable et donne le tournis : deux titres olympiques (2008 et 2012), trois championnats d’Europe (2006, 2010 et 2014), cinq mondiaux pour Omeyer (2001, 2009, 2011, 2015 et 2017) et quatre pour Narcisse, absent pour cause de blessure en 2011. Au panthéon du sport français, les deux futurs retraités se situent tout là haut.
De la détente incomparable d’ « Air France » à la muraille Omeyer, qui a tant de fois porté les Bleus dans les moments difficiles, la légende n’a cessé de s’écrire en plus de 15 ans de carrière internationale. A l’image de Daniel Narcisse, décisif dans les moments cruciaux des matches à élimination directe du dernier mondial, les Bleus ont toujours pu compter sur ce duo de choc pour d'abord viser plus haut puis rester au sommet de leur art ensuite. Elus meilleurs joueurs du monde en 2008 (Omeyer) et 2012 (Narcisse), ils avaient laissé planer le doute sur leur avenir en Bleu à l'issue du mondial en février. "Les anciens vont-ils continuer ? C’est une décision qu’ils vont devoir mûrir et qui leur appartient, avait déclaré Didier Dinart quelques heures après la victoire. Mais mon souhait à moi est de voir Thierry et Daniel continuer en équipe de France." Il faudra désormais apprendre à faire sans eux. Derniers représentants de la génération des "Costauds" à être encore en équipe de France, ils laissent derrière eux un nombre incalculable de succès et une légende qui n'est pas prête de disparaître.
Olivier Poignard