EDF (M)
Omeyer, stop ou encore ?
A 40 ans, Thierry Omeyer a remporté dimanche contre la Norvège (33-26) son cinquième titre de champion du monde avec les Bleus. Véritable légende de son sport, le portier du PSG a cependant été moins en réussite sur la fin de la compétition, parfaitement suppléé par Vincent Gérard. Il laisse planer le doute sur son avenir international.
A voir Thierry Omeyer avec un large sourire aux lèvres et des yeux brillants, il était difficile de croire dimanche soir que le portier alsacien venait de remporter son cinquième titre mondial. Heureux comme un jeune premier, il semblait savourer pleinement son deuxième titre mondial acquis à domicile après le sacre de 2001. A l'époque, Thierry Omeyer était un portier prometteur de 24 ans et partageait la cage tricolore avec deux ex Barjots, Christian Gaudin et Bruno Martini. Depuis, il est devenu le meilleur du monde à son poste et une légende de son sport. "C'est indescriptible, je ne réalise pas, déclarait Thierry Omeyer à l'issue de la rencontre. Je suis très fier de cette équipe, et très heureux aussi pour le public. Gagner en France est exceptionnel. Ce genre de moment passe trop vite même si je les ai déjà connus par le passé." A 40 ans, et alors qu'il a prolongé son bail avec le PSG Handball jusqu'en juin 2018, ce nouveau titre mondial est-il synonyme pour lui de dernière grande compétition avec les Bleus ?
Gérard, plus qu'une doublure ?
"La suite ? On verra !" a-t-il déclaré dans un grand sourire en zone mixte. "Ce soir, laissez-moi savourer." Pas d'annonce de retraite dans l'émotion d'un titre, donc, mais cela n'est pas vraiment une surprise tant les cadres des Bleus ont pris l'habitude depuis plusieurs années de prendre une décision concertée avec le staff quant à leur avenir en équipe de France. Pour Thierry Omeyer, la question se pose cependant avec davantage d'insistance depuis les derniers matches du mondial. Après 15 minutes de jeu en finale, marqués par deux arrêts sur douze tirs, Didier Dinart a fait signe à son capitaine de rejoindre le banc. Du jamais vu en finale pour les Bleus, qui ont toujours pu compter sur un Thierry Omeyer des grands jours lors de ce type de rendez-vous. Comme face à la Slovénie, le gardien du PSG a regardé la suite sur le banc de touche. Depuis que la France domine outrageusement le handball mondial, une telle situation n'était jamais arrivée. En quarts de finale contre la Suède, il avait également été en retrait (2 arrêts sur 15 tirs) avant que Vincent Gérard ne régale le public lillois dans ses cages.
Baisse de régime passagère ou vraie passation de pouvoir ? Difficile à dire tant Thierry Omeyer reste un formidable compétiteur, attiré comme personne d'autre par la victoire. Ses 14 arrêts à 67% de moyenne lors du match d'ouverture contre le Brésil démontrent qu'il reste encore très performant au niveau international. S'il décide de continuer avec les Bleus, il devrait néanmoins être amené à davantage partager les cages avec Vincent Gérard, élu meilleur gardien du mondial. Une passation en douceur se mettrait alors en place permettant à Thierry Omeyer de décrocher progressivement d'une équipe qu'il a si souvent porté au sommet international.
Olivier Poignard, à Bercy