EdF (M)
Plus que soixante minutes pour les Bleus !
L'équipe de France retrouve la Norvège en finale du championnat du monde demain à Bercy (17h30). Pour remporter un sixième titre mondial et un deuxième à domicile.
Dans un coin de leur tête, les joueurs de l'équipe de France ont dû sourire de voir cette demi-finale entre la Norvège et la Croatie aller en prolongation. Une journée de repos supplémentaire, dix minutes de jeu de plus dans les pattes pour leurs adversaires, des paramètres à ne pas négliger quand il s'agit d'aller chercher une couronne mondiale. Face à des Norvégiens novices à ce niveau, les Français seront clairement avantagés même si Espen Lie Hansen a bien résumé l'état d'esprit des siens vendredi soir. "Si nous n'avons pas d'énergie quand nous sommes en finale pour la première fois de l'histoire du handball de notre pays, on doit rentrer à la maison!". Cet adversaire, malgré son beau parcours à l'Euro l'an dernier, on ne l'attendait pas à ce niveau là. "Peu d'observateurs auraient parié dessus" conçoit Guillaume Gille. Le match n'aura, on s'en doute, pas grand chose à voir avec celui de Nantes il y a quinze jours, où la France avait pris le dessus sans trop forcer, en tout cas moins que le score ne peut le laisser penser (31-28).
Une revanche sur Rio ?
Après la finale perdue de Rio, revoilà les Français en finale. Celle-ci peut-elle les aider à exorciser ce démon ? Les sons de cloche sont dissonants. "Quand on a perdu en finale à Rio, on s'était promis de revenir en finale chez nous" se souvient Valentin Porte. "On est à soixante minutes de réussir cette promesse". Guillaume Gille, le sélectionneur, n'était pas de l'aventure olympique mais il ne veut pas faire de parallèle. "En quoi une victoire chez nous nous donnera le titre olympique ? Quand je vois le parcours des Bleus à Rio, ce n'est pas déception qui me vient en premier à l'esprit" dit-il. En tout cas, il y aura forcément un peu de motivation supplémentaire chez certains, chez ceux qui avaient là bas l'occasion pour la première fois de monter sur la plus haute marche de ce podium mythique.
"Une finale, un match spécial"
Comme s'il y avait besoin d'une motivation supplémentaire, me direz-vous...Seuls un joueur, Nédim Rémili, n'a jamais connu de finale de grand championnat dans sa carrière. Tous, que ce soit Timothey N'Guessan, Ludovic Fabregas ou Kentin Mahé, sont déjà passés par là. Ils vont pouvoir lui raconter l'atmosphère si particulière qu'il règne sur ces matchs, qui semblent hors de la compétition à laquelle ils appartiennent. "Ce sont des matchs spéciaux, un petit peu déconnectés des matchs qui la précédent. Ils sont différents, souvent compliqués et il faut y construire quelque chose pendant une heure" résume Guillaume Gille, qui en a disputé un sacré paquet comme joueur et qui connaitra sa première sur le banc de touche. "Ce n'est pas parce qu'on est français, qu'on est à la maison qu'on va dérouler le tapis et qu'on va recevoir la coupe sans disputer le match." Ca, tout le monde est au courant. Il reste soixante minutes aux Français pour conserver leur titre mondial. Et devenir les héros de toute une génération, comme le sont devenus ceux de 2001 avant eux.
L'adversaire : La Norvège
On leur prédisait un quart de finale musclé contre le Danemark, ils n'y ont même pas eu le droit. Une demi-finale où les Croates leur feraient souffrir le martyre physiquement, ils ont su inverser les pronostics et faire plier les joueurs à damier. Les Norvégiens se retrouvent donc en finale à la demi-surprise générale, mais au vu de leur quinzaine, il n'y a pas grand-chose à leur enlever. Tous les soirs, ils sont su mettre en place leur jeu ultra-rapide, avec leurs ailiers-fusées Jondal et Björnsen. Ils ont su se battre comme des chiffonniers, à l'image de leur capitaine Bjarte Myrhol, en larmes hier après la qualification, lui qui a bataillé pendant quinze ans pour mettre la Norvège sur le devant de la scène. Ils ont su sortir un gardien de 22 ans de derrière les fagots, Torbjorn Bergerud (photo de gauche), héroïque en demi-finale en sortant le pénalty de la gagne adverse. Avec cette médaille, leur mission est déjà plus que remplie, mais sont-ils capables d'aller chercher encore plus haut ?
Kevin Domas