LdC (M)
Le PSG doit "garder la tête haute"
Tout n'est pas à jeter dans la finale de la Champions League du Paris Saint-Germain, perdue hier face au Vardar Skopje. Mais les Parisiens ont certainement livré un de leurs plus mauvais matchs cette saison, au pire des moments. Et Nikola Karabatic, son demi-centre fétiche, ne l'a pas caché au moment de nous fournir son analyse.
Le PSG devra donc courir un an de plus avant de réaliser son rêve, celui d'être le second club français à soulever la ligue des champions. Sur le papier, la tâche semblait abordable, pourtant, face à une équipe du Vardar Skopje sans aucune expérience à ce niveau et aux noms certainement moins ronflants que ceux de Veszprem ou de Barcelone, les deux autres invités à Cologne. A l'heure de chercher les explications à un tel échec, compliqué d'en retenir une, tant elles sont multiples. Ce qui est sûr, c'est que Paris a évolué loin de son meilleur niveau, notamment offensivement. Des pivots et des ailiers très peu utilisés, des arrières droit souvent en grande difficulté, cela peut encore arriver. Mais ce qu'on retient surtout, ce sont ces ballons perdus et qui au final ont pesé cher. Nikola Karabatic surpris par Alex Dujshebaev sur un engagement, Mikkel Hansen perdant la balle pour passer devant au score à huit minutes de la fin, en sortie de temps-mort, ces actions ont fait mal aux Parisiens, qui ne s'en sont pas remis. "C'était une vraie bataille pour marquer un but des deux côtés, on fait un grand match en défense. En attaque, nous avons fait trop d'erreurs techniques en leur donnant des buts faciles. C'est là dessus qu'ils font la différence. Déjà, en première mi-temps, on a du s'employer pour revenir. En deuxième, dès la première attaque, on fait une erreur technique" résume Nikola Karabatic.
Serdarusic a beaucoup tenté, mais tout n'a pas fonctionné
Si le demi-centre n'a pas forcément été souverain dans les moments importants, on ne pourra pas lui reprocher de ne pas avoir pesé sur le jeu de son équipe. C'est déjà lui, en première période, qui avait ramené le PSG dans le match avec l'aide de Thierry Omeyer. Après la pause, il s'est surtout préoccupé de travailler pour les autres, mais ceux-ci ne lui ont pas toujours rendu. Et si il n'a, à aucun moment, pointé le doigt, il n'a pas hésité souligner qu'en attaque, le PSG n'avait pas fait le match qu'il fallait. "Dans nos intentions, on n'était pas tourné vers le but. C'est ce que Noka nous disait, ce n'est pas grave de rater si on met la tête dedans, si on y va à fond. On n'a pas le droit de ne pas s'engager, de jouer en regardant la touche et c'est ce qu'on a fait parfois et ça nous coute le match" continuait-t-il en zone mixte. Pourtant, son mentor sur le banc de touche a bien tout essayé. Un jeu à sept qui a fourni des solutions mais donné des buts faciles au Vardar, un Jesper Nielsen au poste de pivot aussi introuvable que Luka Karabatic, l'alternance entre Stepancic et Rémili à droite, tout n'a pas été couronné de succès, mais on ne pourra pas reprocher à Noka Serdarusic de ne pas avoir beaucoup tenté.
La fraicheur physique en question
S'il a dû essayer désespérément de trouver les bons éléments sur ce weekend, c'est aussi parce que certains éléments, sur-utilisés en club comme dans leurs équipes nationales, ont manqué d'un peu de fraicheur physique. La dernière saison a été harassante, elle qui dure depuis les Jeux Olympiques en aout dernier, où les Parisiens n'ont bénéficié que de deux jours de repos au retour de Rio avant de se remettre au boulot, la faute à une wild-card pour le Super Globe de Doha demandée par le club. Ensuite, tout s'est enchainé, de la Champions League au championnat du monde, et les Parisiens sont clairement sur la jante en cette fin de saison. "On a vu sur le dernier mois les erreurs de ce soir. Les pertes de balle bêtes sur rien du tout, on les avait déjà faites face à Saran ou Aix et même contre Veszprem hier. On était sans doute moins frais que certaines équipes qui avaient coupé depuis dix jours" concédait Nikola Karabatic, avant d'affirmer ne vouloir retenir que le positif de ce voyage infructueux en Allemagne. "Cette défaite va nous servir de motivation pour la suite mais il faut garder la tête haute, il n'y a rien de rédhibitoire". Non, mais le contre-temps reste quand même fâcheux.
A Cologne, Kevin Domas