Mondial 2017 (F) - Finale
L'or à portée de main
L’Équipe de France affronte la Norvège cet après-midi (17h30) en finale du championnat du monde. Face à l'ogre scandinave, les Bleues, déterminées comme jamais, croient dur comme fer à la médaille d'or. Un énorme combat attend les joueuses d'Olivier Krumbholz mais ces dernières sont capables de réaliser l'exploit !
Depuis 1998, la Norvège a remporté sept médailles d'or en championnat d'Europe, trois aux mondiaux et deux aux Jeux Olympiques. Plus fort encore, sur les vingt-quatre compétitions disputées depuis cette même date, les Scandinaves ont raflé dix-neuf breloques (douze or, quatre argent, trois bronze). Voilà pour le tableau.
"Je pense que cette équipe est en très grande forme, meilleure que jamais, avance Olivier Krumbholz. On ne met pas 17 buts à la Russie (34-17) et neuf aux Pays-Bas (32-23) sans être dans une grande forme. C’est l’archétype du handball moderne. Elles ont des arrières petites et véloces, ça va vite dans tous les secteurs. On n’a pas le choix, il faudra qu’on sorte un grand match."
Les manger en défense
Fer de lance de l'équipe de France, sa défense aura énormément de travail face à la base arrière norvégienne. Ce sont Veronika Kristiansen, Stine Oftedal et Nora Mork qui la composent. Archi-utilisées depuis le début de la compétition, le trio ne fatigue pas et a performé pendant l'ensemble de la compétition. "Mais elles ne se font jamais toucher, souligne Alexandre Lacrabère. Comment peut-on laisser Oftedal et Mork se balader dans ses neuf mètres sans les approcher ? Nous, on va aller les toucher ! Si on fracasse Oftedal une fois, pas sûre qu'elle revienne trois fois. Et puis, elles tournent avec les mêmes joueuses depuis le début de la compétition. Tandis que nous, si elles nous en cassent une, il y en a quinze qui vont arriver derrière."
Composée de petits gabarits, l'attaque norvégienne est atypique. Nora Mork et Stine Oftedal culminent à 1.67m chacune, soit plus petites que Manon Houette (1.68m) la moins grande des joueuses de l'équipe de France. "Ce sont des joueuses qui ont énormément de qualités mais elles n'en ont pas beaucoup qui sont capables de tirer à dix mètres, note Camille Ayglon-Saurina. Il va falloir les éloigner et ne pas les laisser arriver à pleine vitesse dans les neuf mètres pour faire des duels. Elles ont de très bons savoir-faire et si on les laisse installer leur jeu ça va être forcément compliqué."
Jusqu'à présent la Norvège joue vite, juste et ne perd qu'un nombre infime de ballons par match. Lors des deux derniers matchs, la différence s'est faite dans le premier quart d'heure de jeu. Russes et Néerlandaises, beaucoup trop passives en défense et amorphes en attaque ont pris 8 buts de retard très tôt dans le match, un différentiel quasi-impossible à remonter face à un tel adversaire. "Le plus important pour nous sera de bien rentrer dans le match, appuie Cléopatre Darleux. Et vu les derniers matchs de la Norvège, on sait que ça ne sera pas aussi facile que ça ! Il faudra vraiment leur proposer une défense encore meilleure que ce qu’on leur a proposé depuis le début."
Perdre le moins de ballons d'attaque
Meilleure attaque du carré final du championnat du monde, la Norvège s'appuie également sur des montées de balle particulièrement rapides. Camilla Herrem, Amanda Kurtovic ou Sanne Solberg sont de vraies mobylettes et ont fait énormément de mal à la Russie et aux Pays-Bas lors des deux derniers matchs. L'idée est donc de marquer un maximum de buts - même si la Norvège possède le Grimsbo - Lunde - Solberg dans le but - , de perdre le moins de ballon pour éviter de cavaler derrière les contre-attaques scandinaves.
"La faiblesse de la défense scandinave est sur Stine Oftedal et Nora Mork, note Alexandre Lacrabère. C'est là où il faudra appuyer." Le gros avantage de l'équipe de France étant ses rotations : toutes les joueuses sont capables aujourd'hui de sortir un gros match offensif face à la Norvège.
"J’espère que la pression ne sera que positive, note Olivier Krumbholz. Contre la Suède, le fait de gagner ou perdre a mis la pression sur tout le monde. On a eu des pertes d’initiative et de lucidité. Le match d'aujourd'hui est à gagner sur le plan mental. On travaille pour ça, j’espère que certaines vont sortir LE match."
Sereines Françaises
Deuxième française la plus capée de l'équipe de France avec 246 sélections (255 pour Siraba Dembélé), Camille Ayglon-Saurina porte un regard élogieux au sujet du groupe dans lequel elle évolue aujourd'hui : "cette équipe n'a jamais été aussi bien mentalement qu'aujourd'hui, évoque celle qui a connu sa première sélection il y a dix ans. Contre la Suède on prend un 6-1 mais on ne s'est pas affolé. Je suis très fière de ce qu'on produit dans ce domaine."
"On est stable dans nos têtes, on va très bien, sourit Alexandra Lacrabère. Tout le monde nous a pris de haut depuis le début de la compétition mais on ne fait pas trois podiums d'affilé par hasard. On a une vraie force mentale qui nous permet de jouer plus sûres de nous. On est prêtes à tout pour cette finale."
Prêtes à tout, pour décrocher une médaille d'or qui échappe à la France depuis 2003.Mondial 2017 – Finale France – Norvège, dimanche 15 décembre à 17h30 à suivre sur @handnews_live et ou sur TMC, beIN Sports et France info.
A Hambourg, Clément Domas et Maxime Cohen