Mondial 2017 (F)
L'Allemagne peut-elle faire un coup?
L'Allemagne donnera ce soir (19h) le coup d'envoi de son championnat du monde, le 23ème de l'Histoire. Face au Cameroun, les filles de Michael Biegler vont débuter une campagne de quinze jours où elles espèrent, sans se cacher, faire un très gros coup.
"Notre objectif est clair : on doit atteindre la phase finale à Hambourg. Décrocher une médaille est notre but." Dans les colonnes de Handball-Woche, Andreas Michelmann, président de la fédération allemande, n'y va pas par quatre chemins. Qu'importe que son équipe soit opposée aux Pays-Bas ou à la Serbie dès le premier tour, elle n'aura pas le droit à l'erreur.
La route s'annonce pourtant semée d'embuches pour la Mannschaft. Treizième du dernier mondial, sixième du dernier euro et non qualifié pour les JO2016, l'Allemagne n'a plus remporté de breloque depuis le mondial 2007, en France, avec une troisième place acquise face à la Roumanie (36-35). Décrocher une nouvelle médaille, la sixième de son Histoire, serait un véritable événement au pays du handball.
Une phase de poule pas évidente
Dans l'ordre, l'Allemagne affrontera le Cameroun, la Corée du Sud, la Serbie, la Chine puis les Pays-Bas pour terminer. "Notre groupe, c'est un peu un bouquet de fleurs rassemblant tous les types de handball qui existent, s'amuse Svenja Huber, l'ailière droite allemande. La plus grosse inconnue sera le Cameroun. La Corée du Sud peut créer la surprise mais c'est une sélection qu'on connaît bien car nous l'avons plusieurs fois affronté en matchs amicaux. Et je pense que tout se jouera sur la dernière journée pour savoir qui des trois équipes européennes décrochera la première place du groupe."
Par la suite et en cas de qualification, l'Allemagne croisera avec le groupe C et devra éliminer, au choix, le Danemark, la Russie, le Brésil ou le Monténégro. Le Japon, et surtout la Tunisie étant censées être un cran en-dessous. Bref, rien de simple à l'horizon. D'autant plus que les deux derniers matchs de préparation furent mitigés : deux victoires, une très large face à l'Islande (32-19) et une bien plus étriquée en Slovaquie (23-22).
L'atout Biegler
Mais les Allemandes arrivent tout de même en confiance. Après avoir repris la sélection en perte de vitesse en avril 2016, Michael Biegler a complètement redressé la barre. Son bilan ? 14 victoires, 4 nuls et 4 défaites et cette sixième place à l'euro suédois. Tout à fait honorable donc. "Au cours des 20 derniers mois, Biegler a fondamentalement changé le fonctionnement de l'équipe pour pouvoir l'emmener vers un futur couronné de succès, s'enthousiasme Wolfgang Sommerfeld, le directeur sportif de la DHB, dans Handball Woche. Il a montré l'exemple en s'investissant pleinement dans sa mission. Je ne connais aucun technicien, homme ou femme, qui travaille aussi dur que lui".
Ce matin, le technicien allemand de 56 ans a communiqué une première liste de 15 joueuses. On y retrouve des joueuses très expérimentées : la capitaine Anna Loerper (235 sélections) ou Clara Woltering, la gardienne qui disputera son huitième mondial. Mais également plusieurs valeurs sûres de la sélection qui ont, en plus, été auteures d'excellents début de saison : Kim Naidzinavicius, Xenia Smits - remise de sa blessure à la main -, Anna Loerper, Julia Behnke... Et deux joueuses lancées sous le maillot blanc et noir depuis l'arrivée de Biegler sur le banc : Jenny Karolius et Antje Lauenroth. Suffisant pour décrocher une médaille ?
Peut-être et, en tout cas, c'est tout un peuple qui y croit. Preuves en sont, la télévision publique allemande a trouvé un accord pour diffuser gratuitement les rencontres à partir des quarts de finale et l'Arena Leipzig de 6500 places se remplit plutôt bien pour les matchs de l'équipe nationale. Alors, prête l'Allemagne?
A Trèves, Clément Domas