Mondial 2017
Faire le show
L'étape d'Albertville a accueilli deux huitièmes et un quart de finale du mondial. Le public a répondu présent en remplissant la salle pour les trois rencontres, une salle pleine à animer pour Yoan Crouzillat, habituelle voix du Fenix de Toulouse, et Pierre Veillet, venu en voisin et animateur du bouillant Phare chambérien. Passés par les poules à Metz, les deux compères nous donne leur avis sur l'ambiance du mondial et sur ce passage dans les montagnes.
Ils auront donné de la voix et du cœur avec les mascottes Rok et Koolette, les équipes d'animations et les vidéos en écrans géants au relais pour animer le public. Sans oublier l'immanquable danse phénoménale. Un pas de géant franchis depuis 2001, comme le raconte Pierre Veillet : "En 2001 je n'ai fait que le tournoi final, alors que là c'est l'inverse, j'ai fait la phase de poule à Metz et les huitièmes et le quart à Albertville. En 2001, c'était beaucoup moins encadré. Sur ce mondial, on est vraiment "topé", avant c'était "tiens la feuille de match et débrouille toi !" [Rire]. La finale j'étais parti de la table de marque, aujourd'hui c'est impensable." Une folie de perdue peut-être, mais un événement calqué sur les meilleurs : "On est moins livré à soi, chaque temps est défini avec les mascottes, les équipes d'animations. C'est agréable de travailler comme ça."
La Macédoine a montré ses couleurs
Pour l'étape savoyarde, on a pu être déçu par le scénario de deux des trois matchs, trop vite réglés pour avoir un emballement final. Yoan Crouzillat ne l'entendait pas de cette oreille : "L'ambiance est nulle [rire] ! Non c'est pas mal, ça chauffe bien. Les matchs nous aident, avec des publics différents. Les macédoniens sont capable de s'éteindre vite, mais quand ils s'y remettent, ils sont impossible à arrêter. Je pense que c'est les meilleurs." Pierre, le régional de l'étape, fait même le comparatif avec les ambiances du phare tout proche : "C'est vraiment un kop, organisé à l'image des frégas. À part la Slovénie qui avait carrément un kapo, les supporters sont habituellement plus éparpillés."
Albertville, l'entrée en phase finale
Avec un niveau qui monte en gamme, le public avait tout de même un regard plus affûté que ceux de Metz où les deux voix ont officié. Peut-être au détriment de la ferveur :"À Metz c'était plus un univers de kop de supporters. Ici, l'effet est moindre, confirme Pierre. On ressent le côté spectateur, plus le mec qui vient voir du beau handball. Attention, il est aussi capable de se réveiller ! C'était inespéré dimanche (pour l'élimination du Danemark) !" C'est Yoan qui amène le point final à ce débat : "Le public a glissé d'une équipe à l'autre entre le Danemark et la Hongrie ! C'est là que tu sens que les gens connaissent un peu, car ils étaient pour l'équipe qui dominait le jeu. À Metz, on avait des kops avec beaucoup d'enfants qui s'amusaient, qui avaient un regard plus jeune."
Metz, que les deux comparses regrettaient un peu : "On était dans un cocon." Un contraste saisissant avec une salle plus ouverte, grande et froide. L'organisation n'a toutefois pas failli dans son accueil, malgré quelques couacs samedi. Une performance saluée par les deux animateurs : "L'organisation est très carré, il n'y a rien à reprocher."
Un oeil savoyard sur la France
Personne n'aura pu empêcher la salle de migrer samedi et mardi dans les locaux de la fan zone montée pour l'occasion. Affichant complet les deux jours et d'une capacité de 1200 places, celle-ci a réussi le pari de réunir les fans de l'équipe de France avec une assistance plus vibrante et fragile émotionnellement que pour les équipes de passages. Même si les norvégiens ont impressionné, les esprits étaient tournés à Lille. "Je pense que la France va gagner" lâche enfin Yoan, vite tempéré par Pierre : "Le bout du quart à l'air costaud, et après un match reste un match, on l'a très bien vu ici." Un huitième de finale qui restera dans les mémoires, devenant le centre du mondial pendant quelques heures : "C'est drôle la sensation en interne d'avoir été la première sensation du mondial, car les poules ont été assez lissée, sans grosse surprise."
Enfin, Pierre tenait à nous lancer une dernière joie : "On aura aussi eu une grande satisfaction, et on avait pas prévu de l'avoir celle là : c'est que la salle rend très bien à l'image. Les délégués de l'IHF et les télévisions nous l'ont bien dit, on a la plus belle salle du mondial ! On montre une belle image de la Savoie." Définitivement, que la montagne est belle.
De Albertville, Maxime Thomas