Mondial 2017
Groupe A : Base départ pour les bleus
Chaque groupe a ses têtes d'affiches mais le groupe A, celui des Français ressemble au groupe le plus relevé. Les Bleus, qui font partie des favoris pour conserver leur titre acquis il y a deux ans au Qatar, auront fort à faire face à la grandissante Norvège qui avait éteint leur rêve d'un sacre européen l'an dernier à Cracovie. Les Polonais vendront chèrement leur peau malgré les difficultés et prendront leur rôle d'outsider très à cœur. Plus bas dans la hiérarchie, il ne faudra pas sous estimer l'éternelle Russie et le Brésil qui a montré de belles choses lors des Jeux de Rio. Le Japon retrouvera un championnat du monde pour la première fois depuis 2011 en Suède, où le pays du soleil levant avait pris la seizième place.
Brésil - Poursuivre la bonne lancée
Les Brésiliens ont une bonne série à poursuivre. Vainqueurs du championnat panaméricain au mois de Juin, huit ans après leur dernier sacre, ils avaient confirmé tout le bien que l'on pouvait penser d'eux, en se classant septième de leurs Jeux Olympiques. Tenant tête au score aux Français lors du huitième de finale. L'Allemagne et la Pologne n'avaient pas résisté devant la vitesse du jeu brésilien lors de ces mêmes Jeux, offrant deux victoires prestigieuses à ce groupe alors mené par Jordi Ribera. Le départ de ce dernier remplacé par Washington Silva annonce finalement la plus grande incertitude quant à la capacité de la "Seleção" de ré-éditer ces exploits. Saura-t-il trouver les clés du jeu Auriverde ? Il devra s'appuyer sur une équipe jeune avec comme tête d'affiche José de Toledo (photo), Fabio Chiuffa et Joao Da Silva, chambérien qui aura à cœur d'emmener sa sélection au plus haut sur ses terres d'adoption françaises.
Le 7 majeur : Maik dos Santos (GB) - Guilherme Torriani (AlG) - Thiagus Petrus (ArG) - Joao Pedro Da Silva (DC) - José de Toledo (ArD) - Fabio Chiuffa (AlD) - Alexandro Pozzer (Piv).
France - Célébrer les héros
A la veille du match inaugural contre le Brésil, l'Equipe de France se doute-t-elle de ce qu'il l'attend ? Vivre un championnat du monde à domicile, seuls Daniel Narcisse et Thierry Omeyer l'ont déjà vécu en 2001. On en connaît la fin et on leur souhaite le même bonheur le 29 janvier prochain. Indéniable favori donc, comme une évidence, la meilleure équipe de tous les temps aura fort à faire puisque 2017 annonce le passage à une nouvelle génération et un bouleversement massif dans tous les domaines. Le premier étant Claude Onesta, désormais repositionné comme manager général qui démontrera son calme légendaire depuis les tribunes lors de ce mondial. Les sueurs de l'action seront pour le binôme Dinier Dinart - Guillaume Gille qui a fait le choix d'un groupe proche de celui que proposait leur manager. La tâche est lourde : conserver le titre mondial obtenu au Qatar et rajouter une sixième étoile au maillot. On verra alors s'il s'agit d'un point de rupture ou l'avant-épilogue de joueurs hors du temps. Les tricolores compteront sur cette génération en or, enfin saluée par son public, pour arriver à destination, sur le toit du monde.
Le 7 majeur : Thierry Omeyer (GB) - Michaël Guigou (AlG) - Nikola Karabatic (ArG) - Daniel Narcisse (DC) - Valentin Porte (ArD) - Luc Abalo (AlD) - Cédric Sorhaindo (Piv).
Japon - Objectif 2020
Après un beau travail à la tête de la sélection nippone, l'ancien entraîneur de Veszprem Carlos Ortega aura à cœur de montrer les progrès affichés par cette sélection, avant de laisser la place à Dagur Sigurdsson qui ira jusqu'aux Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo. Dans ce groupe que l'on peut considérer comme le plus dur parmi les quatre de ce mondial, la tâche sera plus qu'ardue. D'autant qu'aucun joueur ne jouit d'une grande expérience internationale : le joueur le plus capé est Toru Takeda avec "seulement" 89 matchs internationaux. Hormis son arrière gauche de tout les combats, le Japon pourra s'appuyer sur l'espoir sur la base arrière droite Shinnosuke Tokuda. Le championnat japonais n'est pas non plus à sous-estimer même s'il n'occupe pas encore une grande place du handball mondial malgré l'accueil de quelques européens comme Frédéric Volle à la fin des années 1990. Le seul joueur à évoluer loin de ses terres est le plus français des nippons : Rémi Feutrier (photo). Le Chambérien devrz s'employer au sein de cette formation pour jouer un huitième de finale, qui relèverait de l'exploit historique.
Le 7 majeur : Akihito Kai (GB) - Rémi Feutrier (AlG) - Toru Takeda (ArG) - Atsushi Mekaru (DC) - Shinnosuke Tokuda (ArD) - Hiroki Motoki (ArD) - Jun Mori (Piv).
Norvège - Le futur déjà présent
Une sélection très jeune et une invitation de l'IHF qui tombe à pic pour ce mondial. Le futur du handball international se fera avec la plupart de ces joueurs, que l'on voit déjà exceller dans les différents championnats européens. C'est notamment le cas pour Sander Sagosen (photo), le prodige qui débarquera au PSG l'année prochaine. Élu meilleur demi-centre du dernier Euro, le joueur de 21 ans est à l'image de son équipe : doté de qualités individuelles exceptionnelles et d'un altruisme à toute épreuve. Tout comme l'Allemagne en 2015, il va falloir prouver que cette place n'est pas volée. Sans trop se mouiller, on devrait déjà pouvoir dire que la sélection scandinave y jouera un rôle prépondérant. Auteur d'un Euro polonais exceptionnel, la Norvège n'est finalement pas passée loin de ramener un premier titre, puisque la qualification en finale s'était envolée en prolongations face au futur vainqueur allemand. Certes, les temps ont changé depuis mais attention à l'eau qui dort.
Le 7 majeur : Ole Erevik (GB) - André Lindboe (AlG) - Espen Lie Hansen (ArG) - Sander Sagosen (DC) - Kent Robin Tønnesen (ArD) - Kristian Bjørnsen (AlD) - Bjarte Myrhol (Piv).
Pologne - Allô ? Talant, bobo.
Souvenez-vous, Euro 2016, Cracovie. La Pologne chez elle est en position de force face à la Croatie, quand le monde s'effondre sous ses pieds dans un match d'une autre planète. Une défaite 23-37 qui n'a pas totalement tué la génération Lijewski - 4e des Jeux Olympiques dans la foulée - mais a créé une cassure. Celle-ci est définitivement consommée à l'heure d'entamer ce nouveau mondial. Krzysztof Lijewski, Bartosz Jurecki, Karol Bielecki et Slawomir Szmal ont plié bagages laissant place à de nouvelles têtes. Le gros problème vient des blessures de Piotr Wyszomirski, Marius Jurkiewicz et Kamil Syprzak qui laissent cette nouvelle génération livrée à elle même sans tête de proue pour mener la barque en dehors du sélectionneur Talant Dujshebaev (photo). Passer au tour suivant sera, déjà, accepté en Pologne. Bien loin de ce que le peuple rouge et blanc attendait un an plus tôt.
Le 7 majeur : Adam Morawski (GB) - Przemyslaw Krajewski (AlG) - Tomasz Gebala (ArG) - Krzysztof Lyzwa (DC) - Pawel Paczkowski (ArD) - Michal Daszek (AlD) - Maciej Gebala (Piv).
Russie - Tout pour plaire
La surprise dans ce groupe pourrait bien venir de la Russie. En forme en préparation, remportant son tournoi de décembre à Riga avant de dépasser par deux fois la Biélorussie à domicile, les coéquipiers de Pavel Atman (photo) arrivent le moral gonflé à bloc. D'autant que la sélection a retrouvé des gardiens performant, à commencer par Victor Kireev véritable révélation de l'Euro qui a déjà confirmé son nouveau statut au Motor Zaporozhye cette saison. La base arrière est des plus solide, de Dereven à Shelmenko, et a trouvé en Alexander Shkrurinskiy et Dmitrii Kiselev des relais porteurs d'espoirs. Sans oublier que les avants sont bien bâtis entre Dibirov, Chipurin et Shishkarev. Jusqu'à aller taquiner la troisième et deuxième place du groupe à une Norvège pas au mieux et une Pologne en difficulté ? Dmitry Torgovanov doit en rêver en attaquant le championnat par le Japon. À suivre.
Le 7 majeur : Victor Kireev (GB) - Timur Dibirov (AlG) - Alexander Dereven (ArG) - Pavel Atman (DC) - Sergey Shelmenko (ArD) - Daniel Shishkarev (AlD) - Michael Chipurin (Piv).
Corentin Carneau et Maxime Thomas