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Mondial 2017 - J1

Faisons connaissance avec Ana Gros

, par Dalibor

Quel est le point commun entre la Slovénie et Metz Handball ? Ils disposent tous deux d'une des meilleures arrières droites du monde dans leur effectif : Ana Gros ! A 26 ans, la native de Velenje va disputer son premier championnat du monde en Allemagne. Et, pour se mettre en appétit, elle affrontera plusieurs de ses copines de club qui évoluent en équipe de France dès le premier match. Rencontre avec une machine à marquer.

"La première fois que je me suis inscrite au handball, j'avais 10 ans. Avant, je jouais au volley car c'était le sport de mon père. Je le suivais partout, j'étais toujours à côté de lui. C'est là que j'ai pris mes premiers ballons dans la figure (rires). Et puis finalement, j'ai opté pour le handball où j'avais davantage d'opportunités. C'est à Velenje, chez moi, que tout a commencé."

Au début des années 2000, Ana Gros se fait rapidement un nom au pays. Sa grande taille et sa puissance sont deux atouts qui tapent dans l’œil des recruteurs et les premières propositions arrivent. "Comme je ne me débrouillais pas trop mal, j'ai rapidement du faire un choix très important. A 14 ans, je devais choisir entre rester à Velenje avec ma famille ou partir pour la capitale et tenter ma chance dans une classe spéciale pour les joueurs de handball. Et finalement, après en avoir beaucoup discuté avec mes parents, je suis partie. A l'époque, je rentrais tous les week-ends et heureusement qu'il y avait internet !"

Tout va très vite par la suite. Krim Ljubljana, le meilleur club du pays, la contacte. Une autre étape importante de sa carrière. "Au début, je jouais en réserve, se rappelle l'arrière droite. Et, un jour, juste après l'école, l'entraîneur de l'équipe première m'a appelé. J'étais convoquée pour un match du championnat slovène ! J'étais choquée ! Moi, à 14 ans, jouer aux côtés de Liudmila Bodnieva ou Luminița Dinu, des vraies stars du handball ? C'était incroyable."

Par la suite, Ana Gros retourne faire ses gammes chez les jeunes du club avant d'être prêtée au RK Olimpija, l'autre club de la ville. "C'est là où les jeunes de Krim étaient envoyées pour progresser ensemble. J'ai d'abord été prêtée puis j'ai finalement signé là bas. On avait une très belle équipe et Krim avait enfin un vrai adversaire, ce qui n'était pas arrivé depuis dix ans au moins ! On a même perdu la finale du championnat uniquement à cause de la différence de buts à l'extérieur... Ça a été deux années géniales."

Après cette parenthèse, la native de Velenje retourne à Krim pour une saison. "J'y ai découvert la Champions League, à seulement 18 ans, se rappelle Ana Gros. Et puisque je jouais plutôt pas mal, Györ m'a appelé à la fin du championnat."

Le commun des mortels penserait qu'il faut plus qu'un niveau "pas mal" pour être appelée par l'un des plus grand club européen de tous les temps mais Ana Gros préfère rester modeste. Toujours. "Le handball est un sport collectif et je ne serais pas là où j'en suis aujourd'hui si toutes mes coéquipières ne se donnaient pas à 100% avec moi, rappelle Ana Gros. J'ai besoin de me sentir soutenue et d'évoluer dans une équipe avec un bon état d'esprit. Oui, je suis peut-être la meilleure buteuse de Metz en ce moment, mais si Grace Zaadi ne me faisait pas d'excellentes passes ou si mes pivots ne faisaient pas un très bon travail dans les défenses adverses, comment je marquerais ? Je marque les buts, c'est vrai, mais je ne suis pas toute seule".

En 2010, Ana Gros décide donc de s'engager avec Györ pour deux saisons. "C'était difficile pour moi de refuser un tel club, explique Ana Gros. C'est comme si un footballeur refusait le Real Madrid ! Mais, maintenant que j'ai du recul, je pense que je suis partie de Ljubljana trop rapidement. Oui, j'ai joué avec des joueuses exceptionnelles comme Anita Görbicz mais je n'étais pas encore au niveau pour jouer à Györ. Attendez, à l'entraînement, je me retrouvais face à Eduarda Amorim, une des meilleures défenseur du monde, et Katrine Lunde, une des meilleures gardiennes du monde ! Je ne marquais même plus (rires) !"

A la fin de sa deuxième année, Ana Gros termine vice-championne d'Europe avec la formation hongroise mais sans entrer en jeu. "C'était un rêve de participer à ça mais je devais partir pour un club qui me laisserait plus de temps de jeu. Je devais aussi reprendre confiance en moi." L'arrière slovène arrive alors à Thüringer mais rien ne se passe vraiment comme prévu. "L'entraîneur ne m'a jamais vraiment donné ma chance, regrette l'intéressée. Cette période a vraiment été très difficile. Je travaillais beaucoup mais je ne jouais pas. Ça a vraiment été dur."

Crédit: Bertrand Delhomme / Handnews

Puis en janvier 2014, la délivrance. Metz Handball contacte Ana Gros pour remplacer Svetlana Ognjenovic comme joker médical. "Au moment où mon agent m'a parlé de Metz, j'ai tout de suite dit oui. Je n'avais de toute façon rien à perdre vu ma situation en Allemagne. Et je ne regrette pas du tout mon choix."

Élue meilleure arrière droite du championnat de France à trois reprises (2015, 2016, 2017), Ana Gros est alors tout de suite devenue un des maillons forts des Dragonnes. A la clé, trois titres de championne de France, deux coupes nationales et une coupe de la ligue. "Metz est ma deuxième maison aujourd'hui, sourit la joueuse de 26 ans. J'aime cette ville, j'aime la France, j'aime ce club et les gens qui l'entourent. Je suis vraiment très heureuse."

Cet été, plusieurs grands clubs européens ont voulu s'attacher les services d'Ana Gros. Mais la deuxième meilleure buteuse du championnat actuel a finalement décidé de rester en Lorraine. Un choix qui se révèle payant. "On joue toutes très très bien depuis le début de saison, se félicite Ana Gros. Nous nous connaissons, nous faisons confiance. Tout est facile ici !"

Polyglotte - elle parle anglais, allemand, slovène, français et serbe - Ana Gros avait aussi mis toutes les cartes de son côté en prenant soin de s'intégrer du mieux possible au Metz Handball. Et on ne parle pas ici des ses invitations culinaires pour ses partenaires mais bien du fait de maîtriser la langue de Molière rapidement. "Chaque fois que j'ai changé de pays, j'ai essayé d'apprendre la langue du mieux possible, explique-t-elle. Aujourd'hui je pense pouvoir dire que j'ai des prédispositions pour apprendre une langue étrangère (sourires). Mais c'est tellement plus facile une fois qu'on peut parler avec son coach ou se balader en ville en se faisant comprendre !"

Un autre talent qui lui servira sûrement dans sa vie future. "Je suis aussi étudiante en tourisme, dévoile Ana Gros. C'est dans ce secteur que je souhaiterais travailler après ma carrière dans le handball. Ce n'est pas toujours facile d'étudier et de jouer à haut niveau mais j'essaye de passer des examens à chaque fois que je rentre en Slovénie. C'est important d'avoir un diplôme et de préparer l'avenir." Un avenir qui s'annonce avant tout radieux pour la suite de sa carrière handballistique.

A Trèves, Clément Domas

Mondial 2017 - Première journée France - Slovénie, samedi 2 décembre à 18h à Trèves, sur @handnews_live et beIN Sports

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