Mondial 2017
L. Vranjes : "Remercier la France pour ce qu'elle fait"
En France pour commenter les matchs de l'équipe nationale suédoise pour les antennes d'Eurosport, aux côtés de son ancien coéquipier en sélection Staffan Olsson, Ljubomir Vranjes croit en la possibilité pour ses successeurs d'éliminer la France demain, en quart de finale du championnat du monde. Et ne tarit as d'éloge sur l'organisation de la compétition.
Que pensez-vous du parcours de la Suède pour l'instant ?
Ils ont fait ce qu'on attendait d'eux mais ils ont convaincu. Je pensais qu'ils devraient gagner tous les matchs, à part le Danemark, mais ils l'ont fait de façon convaincante et en m'impressionnant. Ils ont gagné avec dix, douze, treize buts d'écart. Ils étaient meilleurs que leurs adversaires mais gagner aussi facilement, c'est vraiment bien.
Pensiez-vous, avant la compétition, que le manque d'expérience pourrait être un handicap ?
Je ne pense pas qu'ils manquent d'expérience. C'est le cas pour certains d'entre eux mais la plupart jouent dans des grosses équipes en Europe. Si quelqu'un pensait que la Suède manquait d'expérience, clairement il sous-estimait la Suède.
Jesper Nielsen a l'air d'être devenu un des joueurs clé de cette équipe...
Après Tobias Karlsson, il a pris sa place de patron de la défense. Il a fait un très bon boulot en reprenant ses tâches. La Suède doit faire mieux en défense mais nous verrons si la France arrive à en profiter.
Pensez-vous qu'ils aient une chance de passer face à la France ?
Une chance ? Oui, il y a toujours une chance quand on joue, je ne suis pas la bonne personne à qui demander cela ! Chaque équipe peut l'emporter face à une autre. Bien sûr, ce sera difficile, si on parle d'expérience, la France en a plus. Mais nous avons vu beaucoup de choses dans le sport, tout peut se passer.
"La Suède va devoir faire son meilleur match depuis des années"
Quels seront les clés du match ?
Pour la Suède, ce sera d'être dans le match aussi longtemps de possible. Et peut-être on pourra espérer que la France sente la pression. Tout le monde dit qu'ils doivent remporter la compétition et peut-être qu'ils vont un peu trembler, et la Suède pourrait en profiter en jouant un très bon match. Nos joueurs vont devoir faire leur meilleur match depuis des années pour battre la France. Mais c'est jouable. La France doit vraiment faire le boulot, que ce soit avant ou pendant le match. La Suède est quasiment à 100% de ce qu'ils peuvent faire, l'utilisation des joueurs est optimale et chaque faute que la France fera sera punie par une contre-attaque.
Pensez-vous que le contexte, jouer devant autant de personnes, puisse jouer contre les Français ?
J'ai vu un petit morceau du match contre l'Islande et les quinze premières minutes, ils ont joué un rôle, avec beaucoup d’exagération dans les contacts mais ils doivent se concentrer sur leur jeu. Parce que quand ils le font, ils sont la meilleure équipe du monde.
Vous étiez sur le terrain en 2001, qu'est-ce que vous vous en souvenez ?
Que je n'ai pas attrapé Anquetil ! Ca allait vite, j'ai voulu mais je n'ai pas réussi. J'avais bien joué cette année là mais la France avait gagné avec le public derrière elle. Mais l'équipe de France a changé maintenant, si on compare. Les dix dernières années, il n'y a pas trop de débat sur qui est le meilleur.
"Ce que fait la France est fantastique pour le handball"
Quels changements avez-vous noté dans la compétition et son organisation depuis 2001 ?
J'étais parti pour écrire une longue lettre sur Facebook mais je pense que ce que la France fait en ce moment est fantastique pour le handball. Comment la promotion de l'événement a été faite avant, comment l'organisation travaille avec les réseaux sociaux ou le public, pas seulement quand la France joue... Les matchs sont très bons, cela faisait longtemps que je n'avais pas vu de matchs de cette qualité sur la durée d'une compétition. Je dois remercier la France pour ce qu'elle est en train de faire en ce moment. Voir les drapeaux sur les Champs-Elysées, le but sur l'arc de triomphe, c'est fantastique pour notre sport.
Est-ce qu'on est en train de se rapprocher de ce qui peut se faire en Allemagne ?
Ce sont deux choses différentes, quand vous jouez pour votre pays ou dans un championnat. Quand on avait joué en Suède le championnat du monde, c'était génial aussi. J'ai joué contre Paris en Champions League, et ce n'était pas formidable en termes d'ambiance. Si il y a du travail, c'est vis à vis des clubs, je crois. Mais l'équipe nationale, peu importe où elle joue, c'est toujours rempli.
Beaucoup de joueurs suédois arrivent dans notre championnat, quelle raison peut-on y trouver ?
Je pense que les joueurs suédois cherchent un autre championnat que la Bundesliga, car celle-ci est très dure. Et si vous voulez jouer dans les équipes qui jouent la Champions League, le rythme est presque inhumain. Je pense que de plus en plus de joueurs veulent aller voir en France, au Danemark, même éventuellement en Espagne... Mais je pense que cette tendance va encore s'accentuer...
Propos recueillis par Kevin Domas