Mondial 2017
La Norvège, même recette avec un an de plus
L'équipe de Norvège affrontera la France cet après-midi (17h45). Et aimerait bien prouver que la "surprise" de l'Euro polonais de l'an passé n'en était en fait pas une.
Vous aviez manqué la vague rouge norvégienne et ses supporters l'année passée en Pologne ? Ne vous inquiétez pas, cette année, c'est la France qui est sous la menace de cette invasion viking bon enfant, armée de trompettes et où une bonne partie de la famille de l'ailier Kristian Björnsen s'est glissée, brandissant un portrait du gaucher à chacune de ses réalisations. Si la situation n'a pas changé dans les tribunes, sur le terrain non plus, il n'y a pas eu de révolution. Les recettes sont les mêmes et les effets, pour l'instant, identiques. Deux victoires en deux matchs, la Pologne difficilement (22-20) et la Russie plus confortablement (28-24) ensuite, pour monter en pression avant le match face à la France et après-midi. "Le premier match était un peu décevant, mais j'ai retrouvé l'esprit de l'Euro sur ce deuxième match face à la Russie" observe Havard Tvedten, l'ancien ailier gauche de la sélection, reconverti en commentateur radio. L'élément de surprise est définitivement envolé, la Norvège fait désormais partie du gotha européen, mais ses adversaires ne semblent toujours pas avoir trouvé de solution pour la contrer. Tous, sauf la Lituanie, dernière à avoir battu les rouges en match officiel en novembre (29-32).
L'absence de Reinkind oubliée
On pensait Christian Berge et Borge Lund, son nouvel adjoint, ennuyés par le forfait d'Harald Reinkind, l'arrière droit des Rhein-Neckar Löwen, touché aux abdominaux. Mais que nenni, ils ont sorti de leur botte Eivind Tangen, le coéquipier d'Espen Lie Hansen à Midtjylland et Magnus Rød, 19 ans, qui vient de s'engager avec Flensburg. "Son absence était plus quelque chose pour les médias, mais depuis quelques années le poste d'arrière droit est presque le plus fourni en Norvège et nous n'étions pas inquiets" relativise l'adjoint Borge Lund. "La différence ne se fait dans le jeu, mais plus en termes de leadership. Tönnesen (photo de gauche) et les deux jeunes ont largement de quoi compenser l'absence d'Harald" note Tvedten, pour qui Sander Sagosen reste le leader incontesté de la sélection, malgré son jeune âge. Hier encore face à la Russie, il a fini à la fois meilleur buteur et meilleur passeur de la Norvège et devrait être le danger numéro un pour les Bleus cet après-midi. "Il aime prendre les ballons et les responsabilités mais d'autres joueurs adoptent désormais cette attitude" note l'ancien ailier gauche. "C'est une bonne chose, le poids du match est réparti sur plusieurs joueurs".
Désormais, ils sont attendus au pays
Ce qui est nouveau, en revanche, c'est la pression du résultat que subissent Christian Berge et ses hommes. L'an passé, ils avaient joué libérés, personne ne les attendant à ce niveau. Mais cette fois, les spécialistes en ont fait un outsider pour figurer dans le dernier carré, et la situation est complétement différente. "Il y a des attentes de la part des médias, des supporters, et aussi des équipes qui les affrontent, mais je crois les garçons capables de ne pas s'écrouler" conclut Tvedten. "Ils jouent dans de grands clubs, ils ont l'habitude de la pression et on a pu voir sur ces deux premiers matchs que cela ne les avait pas inhibés." Que ce soient Tönnesen à Berlin, Björnsen à Wetzlar (photo de droite), O'Sullivan à Magdeburg ou Gullerud à Minden, le Norvégien s'exporte parfaitement en Bundesliga, tandis que les plus jeunes ont préféré le championnat danois l'été dernier pour continuer leur progression. Une manière comme une autre de s'habituer à des exigences du haut niveau moins prégnantes dans leur pays d'origine. Borge Lund, en tout cas, part confiant avant ce match face à la France, même s'il sait que l'atmosphère du hall XXL ne jouera pas pour lui : "Cela va être une superbe atmosphère, surtout avec nos supporters qui sont encore venus en masse. Les derniers matchs face à la France nous ont été plutôt favorables et nous avons montré que nous étions prêts."
A Nantes, Kevin Domas