La Norvège, plus une surprise

Pour la première fois de son histoire, la Norvège va décrocher une médaille dans un championnat majeur masculin. Preuve que cette équipe fait désormais du gratin mondial.

Les larmes de Bjarte Myrhol après que son équipe l'ait emporté face à la Croatie en demi-finale vendredi soir en disaient long. Après avoir bataillé pendant quinze ans, le pivot de Skjern et capitaine de la sélection norvégienne va, pour la première fois de sa carrière, remporter une médaille dans une compétition internationale. "C'est la chance d'une carrière, on va finalement remplir l'objectif qui était de décrocher une médaille" disait-il hier. "Je ne veux pas penser à la France, je veux juste savourer, profiter de tout ça et aller me coucher avec ce sentiment génial". Pour lui, comme pour Ole Erevik, cette médaille sera la superbe récompense d'une carrière passée à se battre dans l'obscurité. Pour les autres jeunes, comme Christian O'Sullivan, Sander Sagosen ou le héros national Torbjorn Bergerud, on est en droit de penser que cette finale devrait en appeler d'autres. Passés à deux doigts d'une médaille au dernier Euro, les Norvégiens ont prouvé sur ce championnat du monde qu'ils étaient tout sauf une surprise. "Si nos adversaires pensent que nous en sommes encore une, tant pis pour eux" rigole Borge Lund, l'adjoint de Christian Berge. "Mais nous savons ce dont nous sommes capables, et cette finale vient prouver que l'Euro n'était pas juste un heureux accident".

Sagosen, mais pas que...

Plus une surprise, certes, mais les Norvégiens ont également montré hier qu'ils savaient s'affranchir de Sander Sagosen. Le futur joueur du PSG a certes gardé les siens dans le match en deuxième période, mais a perdu des ballons importants en fin de match, qui auraient pu couter cher si le gaucher Eivind Tangen et Bjarte Myrhol n'avaient pas pris leurs responsabilités en prolongations. "On a su montrer que tout le monde était dangereux, la défense croate a bien défendu sur Sander mais cela a libéré de l'espace pour les autres. Nous résumer à lui serait une erreur" résumait Lund. Mais le fait d'avoir assuré la première médaille du handball masculin norvégien peut-il pousser les Norvégiens à s'en contenter, sans forcément livrer une grosse bataille aux Français dimanche ? "Quand tu es en finale, tu n'es pas là pour te contenter de la médaille d'argent" conclut Kristian Björnsen qui pourrait finir meilleur buteur de la compétition s'il en plantait dix aux Français. Une préoccupation cadette alors que cette Norvège veut, surtout, monter sur la plus haute marche du podium.

Kevin Domas