Mondial 2017
La Slovénie veut faire un coup
La Slovénie, à l'image de la Norvège, de la Hongrie ou du Qatar, fait partie de ces équipes qu'on n'attendait pas forcément à pareille fête dans ce championnat du monde. Mais elle espère bien pouvoir bousculer la hiérarchie, une fois de plus.
Après sa quatrième place en Espagne en 2013, la Slovénie retrouve le dernier carré d'une grande compétition européenne. En quatre ans, les coéquipiers de Vid Kavticnik ont traversé une période de vaches maigres, au point de ne pas être qualifié pour l'Euro 2014 et un grand bouleversement avec l'arrivée de Veselin Vujovic sur le banc. Le sanguin technicien monténégrin a pris les commandes de la sélection après la huitième place acquise au Qatar en 2015 par son prédécesseur Boris Denic, a mis un grand coup de balai, dont a été victime Dragan Gajic, mais a permis à sa sélection de se hisser de nouveau dans un dernier carré mondial. "J'ai changé quatorze joueurs entre le Qatar en 2015 et aujourd'hui, mais aussi la mentalité parce qu'avant, la Slovénie perdait tout le temps dans les moments importants. Maintenant, nous avons plus de confiance en nous, nous jouons un handball fort, avec de la créativité en attaque et nous avons appris la valeur des ballons" décrypte celui qui a été débarqué de son poste à Zagreb en octobre dernier. Depuis son arrivée, il a surtout insisté sur l'intensité défensive, ce qui manquait certainement à une équipe connue pour ses virtuoses offensifs. "J'adore les joueurs comme Zarabec ou Bezjak, géniaux avec le ballon, mais j'ai besoin de Gaber ou Mackovsek pour défendre fort" poursuit-il.
L'équipe a grandi en deux ans
Dans cette équipe plutôt jeune mais encadrée par les cadres Vid Kavticnik et Marko Bezjak, l'ailier droit Gasper Marguc fait figure d'élément expérimenté, notamment depuis son départ pour Veszprem. Meilleur buteur de son équipe avec 31 réalisations en sept matchs, il espère surtout que ses coéquipiers vont se faire plaisir et profiter de l'instant. "On ne joue pas une demi-finale de championnat du monde devant 16,000 personnes tous les jours. Ce sera une atmosphère superbe et il faut essayer d'en profiter à fond" souligne-t-il du haut de ses 26 ans tandis que son coach pose clairement les contours du plan pour la fin de semaine. "Il nous reste deux matchs, si on en gagne un des deux, on a une médaille, c'est le but pour nous" dit-il avant d'illustrer l'évolution de son équipe depuis qu'il a repris les choses en main. "Il y a deux ans, les joueurs demandaient des autographes à Karabatic, des photos. Mais demain, il va falloir jouer contre ces joueurs historiques, Karabatic, Narcisse. On va essayer de se faire plaisir et de jouer un match heureux et tranquille. Si nous jouons comme hier, nous avons une chance de l'emporter."
Neutraliser Karabatic
En tout cas, tous les Slovènes pensent qu'arrêter Nikola Karabatic suffira à leur bonheur. "C'est une machine" rigole Vid Kavticnik, le grand ami du demi-centre français, qui a déjà échangé par message avec lui. "Il est capable de mettre toute l'équipe sur son dos" ajoute Marguc. Pas sûr que de neutraliser un seul joueur ne permette aux Slovènes de l'emporter, mais ils espèrent bien ressortir de l'AccorHotels Arena demain sans regrets. Ils n'en avaient pas eu vendredi dernier quand ils s'étaient inclinés face à l'Espagne, une défaite qui leur a, bien involontairement, ouvert le chemin des demi-finales en les envoyant affronter le Qatar en quarts. Demain soir sera une autre histoire mais, en cas de défaite, ils pourront se consoler en se disant que la mission a été remplie, et bien remplie. "Quand on est venu ici, on disait que c'était un mondial particulier car on a perdu l'ancien capitaine Zorman, Skof et rajouté pas mal de jeunes. On n'était pas sûr de comment on allait jouer. On a montré qu'on peut jouer très très bien, mais qu'on pouvait mal jouer aussi. Demain, on n'aura pas de pression, on peut jouer que pour nous" résume Kavticnik avant de conclure. "Il va falloir mettre la pression sur nous-mêmes car je ne veux plus finir quatrième".
A Paris, Kevin Domas