Daniel Feutrier : "Je souhaite à tous les papas de vivre ça"

Si Rémi Feutrier est la star médiatique depuis l'entrée en lice du Japon dans ce mondial, son père, Daniel, est un personnage. Nous sommes allés à sa rencontre, dans les travées du Hall XXL de Nantes, vêtu de son maillot du Japon et coiffé de son chapeau du Mont Fuji. 

A Nantes, il est un peu seul (en tant que supporteur du Japon) même s'il est entouré de sa famille dans les tribunes. Il s’agit du papa de Rémi Feutrier... ou plutôt d’Anri Doi. Lui est français, alors que la mère de l’ailier chambérien est japonaise. Concernant la présence de son papa en tribune, Rémi Feutrier nous avait prévenu en conférence de presse : « vous n’aurez pas de mal à le reconnaître, il a le rond rouge du Japon maquillé sur le visage et un chapeau du Mont Fuji » ! Le lendemain, il a donc été facile d’identifier son plus grand supporter qui portait un maillot avec le numéro 32, floqué au nom de Doi, le nom de la mère de Rémi. Heureux comme un enfant, nous l’avons retrouvé un peu avant le match contre la France : « c’est que du bonheur de voir mon fils évoluer dans ce championnat du monde ! savoure-t-il. Je souhaite à tous les papas de vivre ça. » Le handball, ils l’ont en effet partagé ensemble et c’est quelque chose qui, depuis toujours, les rassemble. « Nous partageons cette passion ensemble depuis qu’il a six ans, explique-t-il. Je suivais ses entraînements et parfois même, j’y participais. Quand il manquait du monde je faisais le gardien de but ! »

«  Ça fait chaud au cœur d’être ici »

Si Anri nous décrivait son émotion à l’idée de jouer cette compétition en France, le pays où il est né, il en est de même pour son père. « C’est que du bonheur ! L’émotion est présente, c’est 100 % de plaisir ! »  lance-t-il encore. Bien qu’il soit français, on avait pourtant deviné, devant son accoutrement original, vers quel pays son cœur allait pencher. « Le Japon, quelle question ! Nous sommes contents d’être là, le Japon se prépare Tokyo 2020. C’est une équipe qui se forme pour le haut niveau mondial ». Feutrier père est d'autant plus heureux d'être à Nantes qu'il n'a pas souvent eu l’occasion de voir son fils dans ses œuvres lorsqu’il joue à Chambéry « J’ai eu l’occasion de le voir l’année dernière car il y avait eu trois matches en dix jours,  explique-t-il. Mais cette fois, nous sommes venus en petit comité pour le supporter : sa petite sœur est là, des amis du Japon sont aussi venus. On n’est pas nombreux mais ça fait chaud au cœur d’être ici ». Cette chaleur n’aura malheureusement pas permis au Japon de rivaliser avec l'équipe de France il y a deux jours mais cela ne les empêchera pas de donner de la voix jusqu'à la fin de la compétition pour supporter l'équipe nippone. Surtout qu'on soupçonne le public nantais d'avoir éprouvé une certaine sympathie pour ce vaillant Japon...

Maxime Cohen