Proligue
Besançon marche sur un fil
Douzième de Proligue à la trêve et premier club non relégable, Besançon a vécu une première partie de saison compliquée. L’arrivée d’Alain Portes sur le banc l’été dernier n’a pas (encore ?) permis au collectif de franchir un cap ni de gagner en réussite.
L’année 2017 s’est bien terminée pour le GBDH. A la peine en bas de classement de Proligue, le collectif bisontin a sorti les crocs au meilleur moment pour prendre le meilleur sur Caen (27-22) et ainsi partir en congés l’esprit un peu plus léger. Certes, la situation du club reste encore tendue d’un point de vue comptable puisque Besançon est douzième de Proligue, à égalité de points avec le premier relégable, Nancy. Avec trois succès et trois matches nuls, le GBDH marche sur un fil. « Dans l’esprit des gens, Besançon est la petite équipe qui doit descendre en fin de saison, estime Alain Portes, qui a pris les commandes de l’équipe l’été dernier, sur le site du club. Tous nos adversaires veulent prendre des points contre nous mais cela doit inciter à la révolte et montrer qu’on a notre place dans cette Proligue. Certes, on n’a pas les meilleurs shooteurs de loin mais nous avons d’autres choses sur lesquels nous reposer. »
La défense en réussite
Si Besançon est englué en bas de tableau, les statistiques brutes donnent pourtant des motifs d’espoir pour le GBDH. Onzième attaque de Proligue, le collectif bisontin est en revanche la septième meilleure défense du championnat. La capacité des coéquipiers du capitaine Sylvain Rognon à sortir les barbelés derrière doit leur permettre de passer la vitesse supérieure lors de la reprise du championnat en février. « Il n’y pas de grand résultat sans grande défense performante, prévenait Alain Portes avant le début de saison. Notre réussite dépendra de notre efficacité dans ce secteur. » Ses joueurs l’ont, semble-t-il, bien écouté.
La lutte promet cependant d’être intense tant le niveau est homogène en deuxième division. « D’abord, je ne pensais pas que les promus seraient aussi performants, analyse l’ancien sélectionneur de l’équipe de France féminine. En plus, toutes les équipes sont bien organisées tactiquement et elles sont solides. Ce n’est pas facile de les manœuvrer. »
Emmené en attaque par Luka Brkljacic, son artilleur numéro un (7ème meilleur buteur du championnat), Besançon doit faire basculer la chance de son côté. Les bisontins ont souvent manqué de réussite dans les moments clés de certains matches, avec trois défaites par un but d’écart seulement contre Pontault-Combault (24-25), Dijon (28-27) et Chartres (26-25). « On sait que l’on peut gagner n’importe où et contre n’importe qui » résumait Sylvain Rognon sur le site du club mi-décembre, comme un symbole de cette équipe souvent imprévisible qui a été capable de voler en éclat à domicile contre Nice (27-35) mais aussi de tenir en échec Sélestat (25-25) et Créteil (30-30).
Le budget reste le nerf de la guerre
« Chez nous, l’échec appelle la panique, regrette Alain Portes. Certains joueurs veulent se rattraper trop vite en prenant des shoots trop rapides puis après, ils déstabilisent les autres. » Le collectif, parfois un peu tendre dans un championnat qui tolère de moins en moins les temps faibles, sait la mission qui l’attend après la trêve internationale. Douzième budget de Proligue (1 M€), devant les promus Vernon et Nice, Besançon fait avec les moyens du bord. L’expérience XXL d’Alain Portes n’a pas pu tout révolutionner en quelques mois. Il faudra encore du temps pour que le GBDH puisse passer la vitesse supérieure sur le plan sportif, conditionné également par ses moyens financiers. L’entraîneur avait d’ailleurs rapidement tracé la feuille de route à son arrivée dans le Doubs. « Le club doit encore un peu plus se structurer, s’il souhaite avoir des ambitions plus hautes. Par rapport aux moyens actuels, il est tout de même très bien organisé. Il faudra trouver des moyens supplémentaires pour continuer cette progression ».
En attendant, l’ancien sélectionneur de la Tunisie regarde dans les rétroviseurs et prépare déjà les combats à venir. « Dans le bas de tableau, tout le monde joue bien, reconnaît-il. Nancy a des problèmes en défense mais elle joue bien en attaque. Cherbourg est une équipe bien organisée et Limoges dispose de grosses individualités. »
Olivier Poignard