Proligue - J13
Tremblay et Istres, les bonnes affaires
Après un mois et demi d’interruption pour cause de trêve internationale, la Proligue a repris ses droits ce week-end. Dans les deux chocs du haut de tableau, ce sont Tremblay face à Pontault (30-34) et Istres à Massy (25-26) qui réalisent les bonnes affaires de la 13ème journée.
L’affiche du week-end
Entre Massy et Istres, bien installés dans le peloton de tête, le choc était majuscule samedi soir dans l’Essonne. Les deux protagonistes ont tenu toutes leurs promesses, avec une victoire d’une courte tête pour les visiteurs istréens (25-26). Après un début de match équilibré (7-7, 18’), marqué notamment par la réussite d’Adrien Claire à la finition, les joueurs de Gilles Derot passent la vitesse supérieure. Profitant des largesses offertes par la défense massicoise, ils inscrivent un 5-0 juste avant la pause (10-16, 28’). L’addition est lourde pour les franciliens, qui regagnent les vestiaires sonnés par ces dernières minutes à sens unique (11-16).
En seconde période, Istres continue de faire la course en tête. Emmenés par Lucas Ruiz (8 buts), les provençaux font tourner le compteur même si leur jeu donne des sueurs froides à leur entraîneur Gilles Derot. Les pertes de balles se succèdent pour Istres (13 au total), mais à l’approche du dernier quart d’heure, Massy court toujours après les istréens (19-22, 45’). Luc Steins sonne la révolte avec trois buts consécutifs, dont deux en contre-attaque, qui rebattent totalement les cartes (22-22, 48’). Les pertes de balle se succèdent des deux côtés, mais Claire et Boschi ne tremblent pas dans les derniers instants. La base arrière istréenne fait pourtant cruellement défaut, mais Istres s’impose au final d’un but (25-26) et revient à égalité de Pontault-Combault et Massy au classement, à trois points du leader tremblaysien.
Les réactions :
Gilles Derot : "Je pense que sur la physionomie du match, on mérite la victoire, car on n'a jamais été derrière. Sur le niveau de mon équipe en deuxième mi-temps, c'est moins mérité. Massy n'a pas forcément déjoué alors que nous avons été craintifs, voire peureux par moments. Certains joueurs ont arrêté de prendre leurs responsabilités au fil du match et quand ils le faisaient, ce n’était pas bon. J'ai trouvé que ma base arrière a manqué ce soir, cela saute aux yeux et c'est surtout à eux que je reproche ce manque de prise de responsabilités dont on aurait eu grandement besoin. Le bilan comptable est bon mais le leur est catastrophique. A Chartres, il va falloir jouer comme on l'a fait en première mi-temps et on ne sera sans doute pas loin. Si on fait deux mi-temps comme la deuxième ce soir, on sera en revanche très loin".
Benjamin Braux : "La première mi-temps nous tue. On n'a pas su imposer notre rythme, au contraire d'eux qui ont su jouer défense et montées de balle rapides, et quand on monte les ballons on a trop d'échecs. Istres est un gros bloc à contourner, il nous fallait bien défendre et monter les ballons mais on n'a pas su le faire. On a raté trop de choses, trop de joueurs ont été moins bons que d'habitude. J'ai dit à mes joueurs qu'il fallait s'alerter sur notre production en première période. J'ai quand même bien aimé notre réaction en deuxième mi-temps même s'il y avait sans doute moyen de passer devant et peut-être de faire tourner le match. C'est comme ça, on va essayer de rebondir dès le week-end prochain".
Le joueur du week-end
Avec 17 arrêts à 52% de moyenne dans les cages de Limoges, Khaled Ghoumal a véritablement porté son équipe vendredi soir contre Billère. Avec leur gardien en mode muraille, les limougeauds font tomber Billère à domicile (18-23). Les billérois étaient invaincus cette saison dans leur salle en championnat. C’est dire si la performance de Limoges est d’autant plus remarquable. Stratosphérique dans les buts, Ghoumal est le meilleur joueur du week-end en Proligue.
Hormis au tout début du match, l’équipe de Nenad Stanic a toujours fait la course en tête. Bien organisée en défense et percutante en attaque, à l’image du joker Davor Cutura déjà parfaitement au point dans sa nouvelle équipe (9 buts), Limoges met les bouchées doubles. Billère accuse le coup au tableau d’affichage (3-6, 15’), dans une rencontre où les défenses ont un poids prépondérant. Cutura à deux reprises sur penalty et Randriantseheno offrent un avantage de trois buts à leur équipe à la pause (9-12).
Billère, qui ne prolongera pas Allias ni Querin la saison prochaine, tente de s’accrocher mais bute à chaque fois sur un grand Khaled Ghoumal. Difficile dans ces conditions d’inverser la tendance, d’autant plus que Limoges joue parfaitement le coup en attaque placée (12-17, 44’). Moreau ou encore Cutura laissent incrédules le public billérois, habitué cette saison à voir son équipe triompher à domicile. L’écart monte jusqu’à sept buts (15-22, 53’) mais c’est finalement avec un succès de cinq longueurs (18-23) que Limoges repart du Béarn en vainqueur.
Les autres matches
Tremblay a été malmené pendant 38 minutes par Pontault-Combault (25-23) avant de faire jouer son expérience pour finalement s’imposer de quatre longueurs (30-34). Les tremblaysiens n’ont pas vécu une soirée facile, notamment en première période. Avec Lagier-Pitre et Mocquais à la finition, Pontault pose de sérieux soucis à l’ancien pensionnaire de première division (7-4, 8’). La défense tremblaysienne n’est pas au mieux, obligeant David Christmann à poser un temps mort après dix minutes de jeu seulement. L’ancien pontellois Vranic ainsi que Batinovic permettent cependant au leader de rester au contact de Pontault, puis de rentrer aux vestiaires avec un but de retard (19-18) grâce à une dernière réalisation de Sako. Les pontellois sont alors moins tranchants en attaque. Les coéquipiers de Samuel Honrubia en profitent et reviennent rapidement à égalité (22-22, 34’). La confiance commence alors tout doucement à changer de camp, même si Pontault s’accroche (27-27, 48’). Vranic et Siakam sont les bourreaux des pontellois et permettent à Tremblay de se sortir du piège avec les deux points de la victoire (30-34).
Derrière le trio de poursuivants, Chartres a raté une occasion de se rapprocher au classement. Les chartrains ont été battus par Besançon (29-27), qui met ainsi fin à quatre défaites de suite avant la trêve. C’est donc un vrai bol d’air pur que se sont octroyés les bisontins, profitant des pertes de balles (11) et des exclusions temporaires adverses (7) pour faire la différence. Pourtant, Chartres a longtemps eu la mainmise totale sur la rencontre (7-12, 20’). Les joueurs de Jérémy Roussel, avec Reig-Guillen et Kudinov en artilleurs principaux, avaient alors la rencontre à leur main (9-14, 25’). A la pause, la logique du classement était respectée (12-15). Besançon n’abdique pas, bien au contraire. En seconde période, les locaux font le dos rond jusqu’à la 38ème minute. Ils inscrivent ensuite un 3-0 et profitent de l’exclusion temporaire de De la Salud pour revenir à égalité (19-19, 41’). Un autre match commence alors. Besançon prend les commandes pour la première fois à une minute de la fin, grâce à un but de Quentin Eymann (28-27). Le suspense est à son comble. La perte de balle de Salinas offre une nouvelle munition à Besançon. C’est Brkljacic qui libère les bisontins avec le but de la victoire (29-27).
Dijon a lui aussi dû attendre les derniers instants face à Caen pour faire la différence (27-26). Les joueurs de Jackson Richardson avaient pourtant bien démarré le match (6-4, 7’), mais Caen revient tout de suite à hauteur de son adversaire du jour. Mieux, les caennais prennent même les devants (9-11, 18’). Langevin et Dessertenne, auteurs à eux deux de la moitié des buts de leur équipe, posent de sérieux soucis à la défense bourguignonne. L’exclusion temporaire de Rossi à cinq minutes de la pause coïncide avec un temps fort des locaux, qui inscrivent un 4-1 et reviennent à égalité à la pause (16-16). Tout est à refaire ou presque pour le promu qui ne se laisse pas abattre pour autant. A l’image de Roopinia, Caen remet le bleu de chauffe et inscrit un 5-0 (17-22, 41’) ! Dijon est KO debout mais Helal dans les buts évite que l’addition ne soit plus salée. Les caennais sont plus hésitants à la finition tandis que Loupadière et François-Marie tentent de remettre leur équipe sur de bons rails (22-24, 53’). Renaud David est expulsé dans les dernières minutes, tandis que Poletti ne tremble pas au moment d’égaliser à 40 secondes de la fin (27-26). C’est Naudin qui offre la victoire à Dijon à la dernière seconde (27-26). Cruel pour Caen qui aurait certainement mérité mieux.
Pour la première de Mikica Maksic sur le banc, Cherbourg s’est imposé de quatre buts (24-20) face à Valence. Le nouvel entraîneur de la JS a vécu une première réussie à domicile. Les valentinois, qui ont concédé 14 pertes de balles, ont toujours été menés au score. Ils ont entrevu la lumière en première période, revenant à égalité avec Cherbourg après 18 minutes de jeu (5-5). Avec Enrique Plaza Lara pour faire tourner le tableau d’affichage, les locaux ont le match à leur main. A la pause, l’écart de trois buts (12-9) reflète la domination des coéquipiers de Mabire (4 buts). Sous l’impulsion d’une attaque locale en réussite, l’écart va même prendre davantage d’ampleur au retour des vestiaires. Valence accuse le coup, avec six longueurs de retard (16-10, 37’). Les pertes de balles et exclusions temporaires des deux côtés du terrain permettent à Cherbourg de rester solidement en tête (20-16, 52’). Les cherbourgeois font ainsi le plein de confiance pour aborder la seconde partie de la saison.
Nancy s’est donné un peu d’air dans la deuxième partie du classement en allant s’imposer sur le parquet de Sannois St Gratien (24-26). Face au promu francilien, Nancy n’a pas été à la fête. Les joueurs de Stéphane Plantin sont passés par tous les sentiments pendant les soixante minutes de jeu. D’abord menés par les coéquipiers d’Omar Benali (8-6, 21’), ils terminent la première mi-temps avec deux buts de retard (13-11). Les nancéens laissent passer l’orage et reviennent sur le parquet avec davantage de réussite, revenant à 13-13 après 33 minutes. Mais l’embellie est de courte durée : Sannois St Gratien inscrit un 5-0 (18-13, 37’), laissant les nancéens au pied du mur. Soltane et Ducreux se chargent de sonner la révolte au bon moment pour mettre la pression sur les locaux (19-18, 43’). Dans un final passionnant, le promu est encore en tête à moins de quatre minutes de la fin (24-23, 56’), mais Bois par deux fois et Ivezic sont décisifs pour donner la victoire à leur équipe (24-26).
Le classement de Proligue à consulter ici.
Olivier Poignard (avec Kevin Domas à Massy)