Proligue - J7
Chutes à l’avant !
La 7ème journée de Proligue a été complètement folle, entre les défaites des co-leaders Chartres et Pontault, les matches nuls de Sélestat et Créteil ou encore le succès de Dijon à Billère.
Il ne faisait pas bon être pronostiqueur lors de cette 7ème journée de Proligue. La logique a rarement été respectée vendredi soir, pour le retour du championnat après deux semaines sans match en raison de la trêve internationale. A chaque extrémité du classement, les surprises ont été nombreuses et les cartes (parfois) redistribuées.
Un de chute pour Chartres et Pontault
Les deux équipes de tête ont connu leur première défaite de la saison en championnat. Chartres, qui garde les commandes de Proligue malgré son revers, a été dominé dans sa salle par Istres (23-26). Emmené par Branko Kankaras (5 buts), le collectif provençal a su faire le dos rond pendant 45 minutes en restant dans le sillage de son adversaire du jour. Chartres a en effet mené au score pendant les trois quarts de la rencontre, commençant parfaitement le match grâce à De la Salud et Cham (3-2, 7’). Mais la sortie sur blessure de l’espagnol, touché au genou, prive Jeremy Roussel d’une rotation importante sur la base arrière. Son équipe garde cependant les commandes et en profite même pour inscrire un 3-0 et reléguer son adversaire du jour à cinq longueurs (10-5, 18’). La suite de la première période est à sens unique et Istres regagne les vestiaires avec l’impression d’avoir subi la loi du leader (12-8).
Le premier quart d’heure de la seconde période confirme la mainmise des chartrains, qui semblent alors parfaitement contrôler la rencontre (18-14, 40’). Les joueurs de Gilles Derot profitent d’une baisse de régime des locaux pour passer la vitesse supérieure en inscrivant un 4-0 (18-18, 46’). Le match est relancé et la confiance a changé de camp. Les nombreuses pertes de balle des chartrains (16 au total) sont autant de munitions données aux provençaux, qui font la différence en toute fin de match par Massot-Pellet et Crépain. « On a le sentiment qu’on a manqué de consistance au fil du match, regrette Jeremy Roussel sur le site du club. On commence bien dans l’intensité, l’agressivité, puis en deuxième on a un temps faible qui est trop important. Istres se refait un moral là-dessus, on a les solutions sans les concrétiser. C’est un match qui nous échappe parce que l’on a fait en sorte qu’il nous échappe. On est déçu. »
Pour Pontault, la reprise après la semaine internationale a également été compliquée. Les pontellois ont chuté à Boisramé face à une belle équipe de Cherbourg (30-33). Manquant d’agressivité dans les moments clés, le co-leader a été dépassé par une équipe de la JS remontée comme un coucou. Les cherbourgeois ont notamment pu compter sur un excellent Romain Guillard, auteur de 11 buts et qui a grandement contribué à mettre en difficulté les franciliens. Dès le début de la rencontre, les visiteurs ont pris le match en main (2-7, 10’) pour ne jamais le lâcher par la suite. Peu en réussite aux tirs et trop tendres en défense, les coéquipiers d’Aurélien Tchitombi ont bien essayé de revenir dans la partie, mais Cherbourg était un cran au-dessus (10-15, 24’). Manebard ou encore Cardinal trouvent des ouvertures pour porter l’avance de leur équipe à quatre buts à la mi-temps. La suite ne permet pas à Pontault d’inverser la tendance, contrairement aux précédentes rencontres où les pontellois avaient su trouver un second souffle au cœur de la seconde période pour finir en trombe. Cherbourg a parfaitement joué le coup (17,21, 39’), privant Pontault d’un espoir de retour dans le dernier quart d’heure. Avec Caen, Chartres et Sélestat au programme des prochaines semaines, les pontellois auront rapidement l’occasion de démontrer si cette défaite n’est qu’un accident de parcours ou, au contraire, le signal d’une baisse de régime plus profonde.
Caen, c’est du solide !
Toujours troisième au classement, Caen s’est imposé d’un but (24-23) face à Limoges et revient à un point des co-leaders. Les Vikings ont dominé la rencontre, comptant même jusqu’à sept buts d’avance (22-15, 39’) avant de se faire peur en fin de match en encaissant un 6-0 en quatorze minutes (22-21, 52’). L’attaque caennaise, totalement muette, a alors eu toutes les difficultés du monde à prendre le dessus sur une défense adverse galvanisée. Les dix dernières minutes offrent alors un suspense total, entre une formation caennaise au bord de la rupture et une équipe de Limoges prête à réaliser le hold-up du week-end. Cutura répond à Pleta dans les derniers instants du match, mais c’est Jeremy Darras qui a le ballon du match nul pour les visiteurs. Le limougeaud trouve le poteau de Serdarevic qui libère le public caennais et scelle le succès des Vikings. Toujours dernier au classement, Limoges n’a pourtant pas démérité et a prouvé qu’il valait mieux que cette place de lanterne rouge en Proligue. Reste désormais à faire le plein de points pour sortir de la zone rouge.
Dijon dans le top 5
Les dijonnais ont réalisé une belle performance en allant s’imposer à Billère (25-26) et remontent à la cinquième place du classement. Les joueurs de Jackson Richardson, emmenés par Naudin (5 buts) et Poletti (4 buts), ont construit patiemment leur succès. Ils ont d’abord subi le jeu des béarnais en première mi-temps, commençant bien mal la rencontre avec un 5-0 encaissé en sept minutes. Le temps mort bourguignon remet le DMH en ordre de marche. Naudin et Rondel permettent à l’attaque dijonnaise de retrouver des couleurs et de revenir dans les roues de Billère (8-6, 18’). La fin de première période est beaucoup plus équilibrée, même si les locaux gardent leur avance à la mi-temps (13-12).
Dijon poursuit sur sa lancée au retour des vestiaires en prenant même les commandes au tableau d’affichage (14-15, 34’). Le BHB ne le sait pas encore mais cela marque un vrai tournant dans le match. Les dijonnais contrôlent les débats et, à l’image de Naudin et Sobol, enchaînent les buts face à une défense billéroise plus tendre qu’en début de rencontre (18-21, 44’). Les pertes de balle se succèdent des deux côtés du terrain. C’est bien Dijon qui tire son épingle du jeu et finalise son succès grâce à Ighirri et Naudin (25-26). Une affaire rondement menée pour une équipe qui prouve qu’il faudra compter sur elle dans la course aux play-offs.
Sélestat et Créteil, un week-end de nuls
Sélestat Créteil ont tous deux partagés les points du match nul ce week-end. Les alsaciens sont tombés face à une équipe de Vernon accrocheuse (32-32), qui concède son deuxième nul de la saison après Chartres (25-25) il y a un mois. Le SMV, bien aidé par Dubois en attaque (7 buts), a répondu du tac au tac à son adversaire dans les premiers instants de la rencontre (6-6, 8’). Les deux équipes ne se quittent pas d’une semelle, Sélestat répondant à chaque but de Vernon (11-10, 17’). Il faut attendre des réalisations d’Anquetil et Cauwenberghs pour faire bouger les lignes et permettre au SAHB de faire la différence à la pause (17-15). En seconde période, Vernon tente de revenir à hauteur de son adversaire, mais Seri, Cauwenberghs et Anquetil font tourner le compteur buts (21-19, 37’). Un 3-0 des joueurs de Benjamin Pavoni refroidit le public alsaciens (22-24, 41’). Le SMV impose son rythme jusque dans les dernières minutes du match (27-29, 53’) mais Anquetil par deux fois trouve le chemin des filets et permet au SAHB d’empocher un point important au classement.
Créteil a également vécu une soirée contrastée à Besançon. Les joueurs de Christophe Mazel ont profité de leur temps fort en première mi-temps pour prendre jusqu’à trois buts d’avance (5-8, 12’) avant de voir les bisontins revenir à leur hauteur et entamer un mano à mano passionnant mais épuisant pour les nerfs (14-15 à la pause). Avec Benjamin Richert en buteur numéro un (10/10 aux tirs), l’USC garde les commandes du match (20-22, 39’) sans pour autant être totalement serein. Le groupe d’Alain Portes n’a en effet pas dit son dernier mot et s’accroche au score. Le match se débloque dans les toutes dernières minutes. Popovic puis Brkljacic donnent une longueur d’avance à leur équipe, mais Sissoko permet aux franciliens de ne pas rentrer bredouille (30-30).
Nancy confirme son embellie
Après son succès contre Caen (32-29), Nancy a empoché son deuxième succès de rang en Proligue en s’imposant face à Nice (27-34). Avec José Costa et Maxime Ogando, auteurs à eux deux de 13 buts, mais surtout un excellent Ivezic dans les buts (19 arrêts à 45% de moyenne), Nancy a su être patient en début de match. Le promu niçois tient la cadence lors du premier quart d’heure (7-7, 15’). La suite est plus compliquée pour Nice, qui encaisse un 3-0 (7-10, 20’). Pourtant, le promu ne lâche rien, à l’image de Nathy Camara qui donne tout pour remettre son équipe à deux buts des nancéens à la pause (12-14). Malgré le carton rouge de Mathias Soltane, Nancy garde solidement les commandes (20-23, 42’) pour ne plus jamais les lâcher jusqu’à la fin de la rencontre. Nice n’a pourtant pas démérité mais voit son adversaire du jour lui passer devant au classement (11ème).
Olivier Poignard