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Starligue

Cesson à un tournant dans son histoire

, par Lanfillo

La saison dernière, Cesson-Rennes s'est maintenu d'extrême justesse avec autant de points que Créteil. Les hommes de Yérime Sylla devront à nouveau se battre pour accrocher leur maintien, dans une année cruciale pour l'avenir du club.

Jetons un œil sur le classement de la saison dernière : Cesson-Rennes a terminé l'exercice avec 16 points, ex-æquo avec Saran et Créteil. Grâce à une meilleure différence de buts particulière, les Bretons terminent devant ces deux équipes. C'est donc en partie grâce à un succès acquis le 19 octobre contre les Cristoliens (33-23) que les Irréductibles ont accroché leur maintien, et envoyé dans le même temps l'USCHB en Proligue. Nul doute que cette année, les Cessonnais chercheront à atteindre leur maintien de manière moins stressante.

Un effectif remanié

Un objectif pas forcément évident à réaliser quand votre effectif est délesté d'éléments importants comme Jérémy Suty, large meilleur buteur de l'équipe la saison dernière avec 117 buts. Le demi-centre parti à Nîmes, Cesson a dû lui trouver un remplaçant, comme à Mathieu Lanfranchi devenu entraîneur de l'équipe réserve, et aux arrières Wilson Davyes (parti à Dunkerque) et Ibrahima Sall (à Massy), non conservés. Après avoir fait fonctionner le réseau islandais de l'adjoint Ragnar Oskarsson en 2016 (pour les arrivées de Gudmundur Helgason et Geir Gudmundsson), c'est le réseau belge de Yérime Sylla, également sélectionneur des Diables Rouges, qui a été mis à contribution cet été. Arber Qerimi (demi-centre), Simon Ooms (pivot) et Thomas Bolaers (arrière gauche) sont venus renforcer l'équipe, ainsi que le Nantais Florian Delecroix (arrière droit), prêté par le voisin du H.

L'intégration prend du temps. « L'intégration se passe pour l'instant super bien au sein du groupe, après dans le jeu il faut encore quelques matchs pour trouver des affinités et prendre la confiance qu'il faut », souligne Frédéric Beauregard, arrivé l'hiver dernier de Sélestat comme joker médical de Gudmundur Helgason, qui reprend doucement. La présence de Jef Lettens, gardien belge, est un atout pour les nouveaux, mais sans être incontournable non plus. « Jef aide un peu à l'intégration avec les autres Belges, mais tous les gens sont gentils donc ce n'est pas vraiment un problème », assure Simon Ooms.

Le pivot, arrivé pour compléter le poste aux côtés de Romaric Guillo et d'un Hugo Kamtchop-Baril qui pourrait encore monter en puissance, est peut-être un bon symbole de ce recrutement qui fait quelques paris, même si ceux-ci semblent bien calculés. « Le niveau est plus élevé, parce que je viens d'un club amateur donc ça demande un temps d'adaptation, mais ça va arriver », rappelle celui qui n'a pour l'instant connu que le championnat belge. Au trophée Morbi'hand à Vannes, Ooms était gêné par une tendinite au coude et a donc peu joué. Les autres recrues n'ont pas non plus livré des prestations très probantes, hormis peut-être Arber Qerimi. « Je crois que certains vont devoir se mettre au diapason, parce qu'il y a une marche, et pour l'instant ils n'y sont pas », déclarait alors Yérime Sylla, déçu de la prestation globale de son équipe dans le Morbihan. Pour Qerimi, qui aura beaucoup de responsabilités cette année, « il faudra que lui et Allan réussissent à mettre l'équipe sur des bons rails offensivement », notait Sylla. Ce qui n'a pas forcément été le cas à Vannes. Depuis, à Serris notamment, il y a eu des signes encourageants, mais ceux-ci peinent à se pérenniser pendant soixante minutes.

Un vrai besoin de régularité dans le jeu

Les Cessonnais avaient démarré leur présaison face à des équipes assez abordables : Caen (D2), puis Doboj (Bosnie), Sasja (Belgique), Aalsmeer (Pays-Bas) lors du stage à Anvers. En venant au Trophée Morbi'hand pour se confronter à des équipes bien avancées dans leur préparation et d'un bon niveau européen, Silkeborg et Holstebro, les hommes de Yérime Sylla sont tombés sur des adversaires d'un niveau au-dessus. « Sur ce tournoi, c'est monté d'un cran très rapidement », reconnait Frédéric Beauregard. Pour son entraîneur, pas de quoi expliquer les défaites enregistrées avec un nombre de buts marqués insuffisant et une grande inconstance dans le jeu (24-30 contre Silkeborg, 25-26 contre Holstebro). « Après Anvers on pouvait conforter les points forts, on pouvait dire qu'on rebondissait bien, qu'on allait vite vers l'avant. Après ces deux matchs, je vais simplement dire qu'il faudra reparler de nos systèmes de jeu, de notre projet de jeu, des choses qui sont normalement connues. Pour moi, c'est plus faire du surplace qu'avancer », lâchait-il, très déçu.

A Vannes, Cesson a montré ce que Yérime Sylla ne voulait pas voir de son équipe. « On a beaucoup trop d'approximations dans le jeu, des passes qui ne sont pas assurées... Pour mettre un but, il nous faut quatre ballons ! Je suis déçu du contenu sur des choses qui ne nécessitent pas de talent pour être bien faites... » Quatre jours plus tard pourtant, Cesson a montré un bien meilleur visage en écrasant Nîmes à Saint-Malo (30-19), ce qui a grandement satisfait Yérime Sylla. Delecroix, auteur de six buts, a confirmé qu'il serait un atout important dans le jeu d'attaque cessonnais. « On sait qu'on est pas si loin, déclarait le coach à Vannes. Cela dit, c'est intéressant de voir qu'on a une face cachée qui était ce week-end [au Morbi'hand]. On a maintenant ce qu'il faut faire, et ce qu'il faut éviter de faire. » L'inconstance dans une rencontre, c'est pourtant quelque chose qu'on a vu aussi l'année dernière en cours de saison. Cette part d'ombre devra au maximum être atténuée cette saison.

Une saison cruciale pour le club

Plus que jamais, Cesson est arrivé à un tournant de son histoire. Cette année encore parmi les plus faibles budgets du championnat aux côtés de Saran ou Massy, le club de la banlieue rennaise voit, de l'autre côté de la route au bord de laquelle se trouve son petit Palais des Sports (1.400 places), une salle plus grande se préparer. La construction va bientôt commencer, la salle doit être prête pour la saison 2018-2019. Le président Stéphane Clémenceau attend beaucoup de ce nouvel outil, qui doit permettre à son club d'avoir une base économique plus adaptée au handball de haut niveau. Cesson doit donc presque impérativement assurer son maintien cette année pour profiter ensuite de son nouvel écrin en première division. Et permettre à Cesson, à moyen ou long terme, de pouvoir développer de nouvelles ambitions.

Mickaël Georgeault

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