Starligue - J24
Saran, si proche du casse du siècle
Saran a tenu tête au PSG Handball mercredi soir, ne s'inclinant que d'un but (30-29) dans les derniers instants de la rencontre. Le promu a livré un combat magnifique, porté par Anic et Vozab en attaque et Kocic dans les buts.
A quoi tient un exploit monumental et un maintien en Division 1 ? A une barre transversale par ci, un penalty raté par là. Saran n'aura pas le temps de s'apitoyer sur son sort dans le sprint final pour sauver sa peau en Starligue, mais nul doute que sa courte défaite (30-29) dans la fournaise de Coubertin devrait troubler le sommeil des joueurs et du staff tant l'exploit était à portée de main, si proche, face à un leader pourtant si autoritaire dans sa salle en temps normal en championnat. « C'est paradoxal comme sentiment, reconnaissait Igor Anic à chaud, lui qui a été éblouissant en pivot (7 buts). Avant le match, on s'était dit que si on perdait de cinq buts, ce serait comme une victoire. Finalement, on vient mourir à un but alors qu'on aurait pu prendre un point. Le PSG, c'est une équipe de fou pourtant, un rouleau compresseur ! »
U. Gensheimer : « Saran a très bien joué le coup »
Sans pression dans un match qu'il pensait perdu d'avance, le promu a bien failli réaliser le casse du siècle face à l'armada de stars parisiennes, pour la plupart loin de leur meilleur niveau. « Pour avoir évolué dans des équipes qui jouent sur plusieurs tableaux par le passé, je sais que ce genre de match n'est pas toujours simple à aborder » nuance l'ancien pivot de Montpellier et Kiel. Pour Uwe Gensheimer, l’un des rares parisiens à jouer à son niveau (10 buts), la tactique des saranais a eu un rôle prépondérant sur le déroulé du match. « Saran a très bien joué le coup en évoluant avec sept joueurs en attaque, reconnaît-il. Vozab a réalisé des passes magnifiques à Anic en pivot. Nous avons raté trop de tirs et avons été brouillons sur les phases offensives. Saran a joué sans pression, en prenant beaucoup de risques. Cela a été payant pour eux même si on s'impose au final. »
Les parisiens avaient-ils déjà la tête à Cologne et au Final 4 de la Ligue des Champions ? Une chose est sûre : Paris devra élever son niveau de jeu pour passer l’obstacle Veszprem en demi-finale. « Le Final 4 est évidemment notre grand objectif de cette fin de saison, avoue Uwe Gensheimer. On devra tout donner dès le début contre Veszprem pour ne pas vivre la même situation que face à Saran avec un final tendu. Notre force, c'est de garder la tête froide et de rester calme quand ça va moins bien. L'expérience est primordiale dans une telle situation. »
Cap sur la réception de Dunkerque
Pour Saran, les rêves sont ceux d’un maintien en Starligue toujours d'actualité à deux journées de la fin de la saison. Sans victoire en championnat depuis neuf matches, série en cours, l’équipe de Fabien Courtial conserve ses deux points d’avance sur Créteil au classement. Le duel à distance entre les deux formations était bien sûr dans toutes les têtes. « A la mi-temps, on était tous sur nos portables dans le vestiaire pour savoir ce que faisait Créteil contre Toulouse, confie Igor Anic. Finalement, on garde nos deux points d'avance. Maintenant, il ne faut pas que le match du jour soit un feu de paille. Cela doit être le début d'une belle aventure. Notre maintien passera par une victoire contre Dunkerque fin mai. » La réunion entre joueurs lundi dernier a eu du bon pour repartir de l’avant, avec un état d'esprit de guerriers. Reste désormais à traduire ces intentions et le jeu séduisant du jour en points au classement. Le maintien sera à ce prix pour un promu passé tout près d’un exploit retentissant dans la capitale.
Olivier Poignard, à Coubertin