Starligue
L'argent ne fait pas (toujours) le bonheur
Si les équipes de tête de Starligue sont, pour la majorité d'entre elles, celles qui cumulent les plus gros budgets de D1, la moitié des clubs ont fait mieux que leur classement budgétaire la saison passée. La preuve que l'argent ne fait pas toujours le bonheur, même s'il y contribue fortement pour espérer jouer les premiers rôles.
En handball comme dans la plupart des sports collectifs, les millions d'euros agissent très souvent de manière quasi magnétique sur les titres sportifs. Si certains déplorent cette logique de sport business qui réduit parfois le suspense et la place des "petits" dans la hiérarchie sportive, il n'en reste pas moins que des surprises sont toujours possibles pour gagner quelques places dans la hiérarchie. Dans notre étude ci-dessous, nous avons réalisé le différentiel entre le classement du budget prévisionnel des clubs de Starligue la saison passée et leur place obtenue sur le terrain. Trois groupes se distinguent.
Ils font mieux que leur budget
Seulement sixième budget de Starligue la saison passée (près de 4,1 M€), St Raphaël a déjoué la simple logique économique pour terminer le championnat à la quatrième place. Même si le groupe de Joël Da Silva a fait moins bien que la saison précédente, sa performance n'en reste pas moins notable. Les varois ont su prendre le meilleur sur deux équipes mieux armées sur le plan financier, Aix (4ème budget) et Chambéry (5ème budget).
Un peu plus loin dans le classement, Ivry a également su hausser son niveau de jeu pour éviter de se cantonner à la simple logique économique. Onzième budget mais neuvième sur le terrain, le collectif du Val-de-Marne a prouvé que la formation et les premiers contrats professionnels signés avec de jeunes pousses pouvaient porter leurs fruits au plus haut niveau.
Malgré une saison éprouvante sur le plan sportif, Cesson a une nouvelle fois réalisé une vraie performance en décrochant son maintien en Starligue. Avant dernier budget, le club de Yérime Sylla a accroché la onzième place. Cela lui permet de rejoindre le club des équipes au meilleur ratio budget-classement.
Dernier membre de ce "club des quatre", Saran a déjoué tous les pronostics pour sa première saison en Division 1. Le promu, plus petit budget du championnat (1,9 M€), a été récompensé de son excellente première partie de saison et de son abnégation en terminant juste au-dessus de la ligne de flottaison. Une performance que les saranais tenteront de confirmer cette saison avec un budget plus conséquent et une dernière place financière qu'ils laisseront à Massy.
Deuxième au classement, Nantes fait également mieux que sa place au classement des budgets (3ème). Thierry Anti a su tirer le meilleur de son collectif, aussi bien en Coupe qu'en championnat ou encore en Ligue des Champions. Le deuxième budget prévisionnel de la saison passée, Montpellier, lui était supérieur de 2,3 millions d'euros.
Dunkerque, sixième de Starligue, ainsi que Toulouse, huitième, sont dans la même situation que les nantais. Les nordistes et les toulousains gagnent une place au classement sportif par rapport à leur place au classement budgétaire. Une preuve pour l'USDK que, malgré la montée en puissance de la concurrence, le club arrive encore à tirer le meilleur de son collectif. Pour Toulouse, la saison passée laisse augurer une montée en puissance dans la hiérarchie.
Ils font respecter la logique
Plus gros budget d'Europe avec ses 17,4 M€, Paris n'a pas tremblé et a remporté un nouveau titre de champion national. Les parisiens ont ainsi fait respecter la logique, eux qui comptaient un budget 2,4 fois supérieur à celui du MHB et 3,5 fois plus élevé que celui du HBCN. Quand logique sportive rime avec logique économique, au moins sur le plan national.
Chambéry a également été en ligne avec son classement budgétaire. Cinquième de Starligue, l'équipe d'Ivica Obrvan a cravaché pour finir première du deuxième peloton derrière les intouchables PSG, Nantes, MHB et SRVHB.
Ils font moins bien que leur budget
Le dernier et troisième groupe de clubs est celui dont le différentiel est négatif entre le budget prévisionnel et leur place au classement. Montpellier et Nîmes perdent une place sur le terrain par rapport à leur positionnement budgétaire. Douzième au niveau financier, Sélestat a traîné sa peine toute la saison sur le plan sportif en finissant bon dernier au classement. Les alsaciens, qui ont été accompagnés par Créteil en Proligue, pourront se consoler en voyant leur homologue val-de-marnais faire encore moins bien qu'eux au différentiel budget - classement (10ème budget, 13ème de Starligue). L'heure semble venue dans le 94 de tourner la page de cet exercice raté pour démarrer un nouveau cycle.
Enfin, malgré une huitième place qui constitue son meilleur classement en Starligue, Aix-en-Provence est le club qui présente le moins bon ratio. Quatrième budget, le PAUC accuse un différentiel de quatre places au niveau sportif. Les aixois espèrent combler cet écart cette saison en visant ouvertement une place dans le Top 5 du championnat.
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Olivier Poignard