EdF (M)
Des certitudes et des enseignements
L'équipe de France s'est inclinée face au Danemark (28-29), pour son dernier match de préparation avant de s'envoler pour la Croatie. Où elle se rendra avec un certain nombre de certitudes et des points à améliorer bien identifiés.
Que Rasmus Lauge Schmidt ait donné, sur un tir à la dernière seconde, la victoire au Danemark, à la fin d'un match que la France a maitrisé pendant longtemps n'est pas si anecdotique que ça. Dans une configuration très proche de celle qu'elle présentera lors du début de l'Euro, vendredi prochain, l'équipe tricolore a montré qu'elle est capable de rivaliser avec les meilleurs, mais manque encore de maitrise pour s'assurer avec certitude un destin immédiat vers les sommets. "Aujourd'hui, en perdant les derniers joueurs de la génération 2001, certains jeunes vont devoir prendre plus de responsabilités pour la première fois mais ils ont montré de belles choses par moments. A l'Euro, il va falloir montrer tous les deux jours et on sait que c'est difficile" analysait Michaël Guigou, de retour ce soir après sa blessure au bras gauche.
Karabatic patron, N'Guessan sort du bois
Ce soir, dans le même match, les Bleus ont alterné entre le très bon et les moments de creux pas forcément bien négociés. Nikola Karabatic a eu beau se mettre en quatre pour maintenir un niveau constant, il n'a pas pu empêcher les siens de gaspiller quelques ballons de break en deuxième mi-temps quand ils pouvaient augmenter leur écart à quatre buts (26-23, 49'). "Le bilan de la préparation est positif, on a bien bossé et on a réussi à développer notre jeu. Collectivement, on a pu prendre nos repères et intégrer les nouveaux dans le schéma de jeu. Ce soir, il nous manque un peu de réussite mais je sens bien l'équipe, on a beaucoup de potentiel, d'envie et de talent et il va falloir le prouver à l'Euro" appuyait lui aussi l'homme fort de la base arrière, qui a forcément apprécié que Timothey N'Guessan sorte enfin du bois pour inscrire cinq buts et fasse taire toutes les interrogations à son sujet. L'arrière gauche a montré toute l'étendue de ses capacités pendant les trente-cinq minutes qu'il a passé sur le terrain et a rassuré sur sa faculté à répondre présent au bon moment. Il est, finalement, à l'image de cette équipe de France, capable du meilleur mais aussi du bien moins bon. Les défauts de la jeunesse, en somme.
La cheville de Luka, seule vraie interrogation
Après ces trois matchs en quatre jours, Didier Dinart a désormais toutes les informations en main pour livrer sa liste de seize joueurs qui partiront en Croatie mercredi pour affronter la Norvège deux jours après. Dylan Nahi, Julien Meyer et Yanis Lenne n'en seront sûrement pas, Romain Lagarde ne devrait pas y figurer non plus. En revanche, Benjamin Afgour, appelé hier soir pour palier à la blessure de Luka Karabatic, sera bien dans l'avion. "S'il a été appelé, ce n'est pas pour le renvoyer demain chez lui après avoir annoncé la liste, ça serait un manque de respect. Ca s'est déjà vu, mais pas chez moi" taquinait le sélectionneur, qui n'écarte pas le pivot parisien de la course et pourrait bien le réintégrer en cours de compétition en fonction de son rétablissement : "Il a une grosse entorse, aujourd'hui il boite. Il ne sera pas en état de commencer l'Euro mais les examens de demain diront de combien de temps il a besoin pour récupérer.". Raphaël Caucheteux, impeccable lors de ses deux sorties, sera de la partie pour la première fois de sa carrière, tout comme le jeune Dika Mem et Nicolas Tournat. Tout cela aux côtés des Guigou, Sorhaindo, Abalo, qui, eux, commencent à ne plus compter leurs voyages au mois de janvier. Cela formera un bel attelage, capable de grandes choses mais aussi avec ses défauts. Et pour finir, on laisse Guigou conclure en résumant la pensée collective : "Les équipes naissent dans les grandes compétitions, dans les grands moments. Sur les trois matchs, on voit qu'il y a de quoi faire, que l'investissement est le bon. On sera prêt à livrer un gros combat à l'Euro. La victoire sera difficile à aller chercher, mais elle le sera pour tout le monde". Rendez-vous vendredi.
Les statistiques :
FRANCE - DANEMARK 28:29 (15:15) Arbitres : Vaidas Mazeika, Mindaugas Gatelis (LIT)
France : Dumoulin (1 arrêt / 5 tirs), Gérard (11 arrêts / 36 tirs dont 0/3 pén); Lenne, Rémili (2/3), Lagarde, Mem (5/10), N. Karabatic (5/8), Mahé (2/3 dont 1/1 pén), N'Guessan (5/9), Abalo (2/3), Sorhaindo (2/2), Guigou (2/2 dot 1/1 pén), Afgour, Claire (1/2), Dipanda 0/1), Porte (0/1), Tournat (2/2), Caucheteux
Danemark : N. Landin-Jacobsen (7 arrêts / 20 tirs dont 0/1 pén), Green (6 arrêts / 21 tirs dont 0/1 pén); Kirkelokke (2/4), M.Landin-Jacobsen, Mensah-Larsen (2/3), Mortensen (2/2), Lauge Schmidt (4/10), Zachariassen, Svan Hansen, Lindberg (8/9 dont 3/3 pén), R. Toft-Hansen (2/2), Møllgaard, H. Toft-Hansen (4/5), Olsen (4/6), Damgaard-Nielsen (0/3), Holm, Sorensen, Balling (1/3)
Kevin Domas